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Saccage des Champs-Elysées: les commerçants veulent "travailler, tout simplement"


Actualité publiée le 18/03/19 17:47

Un magasin saccagé lors de la dernière manifestation des "gilets jaunes" sur les Champs-Elysées à Paris 18 mars 2019 (AFP/Philippe LOPEZ)

Bruits d'aspirateur, verre brisé, odeur de brûlé... Les Champs-Elysées étaient moins "apocalyptiques" lundi qu'au soir du 18e acte de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi, mais les commerçants restent marqués et réclament aux pouvoirs publics "la possibilité de travailler, tout simplement".

La circulation est compliquée entre les vitrines brisées et les pans de murs calcinés. Ce lundi après-midi, une quarantaine de salariés de l'entreprise Longchamp se serrent dans la boutique ouverte fin 2014 sur les prestigieux Champs-Elysées.

"Ce n'est pas seulement une boutique qui a été attaquée. C'est le travail de ceux qui sont là tous les jours, mais aussi des artisans", plaide le PDG et fondateur de Longchamp, Jean Cassegrain, devant les salariés et une dizaine de médias. "Quand on prend des sacs pour les brûler sur le trottoir, finalement on brûle le travail de ces personnes. Dans quel but? Pourquoi? C'est assez incompréhensible".

- "Exercer notre profession sans risque" -


Une vitrine détruite et taguée sur les Champs Elysée à Paris le 18 mars 2019 (AFP/Philippe LOPEZ)

Cécile Argoud, qui gère la boutique, espère désormais avoir "la possibilité de travailler, tout simplement". Ce ne sera pas sur les Champs avant un moment: la boutique Longchamp, carbonisée, restera au moins trois mois en travaux.

Chez le parfumeur Arabian Oud, qui réalise en temps normal "50% de son chiffre d'affaires le samedi", le gérant lève les yeux au ciel quand il est interrogé sur l'impact du mouvement des "gilets jaunes". Il a tiré le rideau dès midi samedi, étonné par le degré de violence et son préjudice était "en cours de chiffrage" lundi.

Venu constater les dégâts dimanche soir, Eric Travert, kiosquier du bas des Champs-Elysées, ressentait encore "une atmosphère apocalyptique". Fermé samedi - "à mon âge, je ne vais quand même pas risquer de prendre un bourre-pif!", son kiosque n'a pas été dégradé, abrité par le "cordon de CRS qui protégeait l'Elysée", explique-t-il.

Il grommelle: "ça fait quatre mois que je n'ai pas pu faire rentrer d'argent et là, la saison est finie car c'est maintenant que les gens louent pour leurs vacances d'été. Quatre mois d'émeutes, c'est dévastateur en termes d'image", poursuit-il en trouvant "pas normal que ce soit tous les samedis comme ça. Ca n'arrive nulle part ailleurs, ça!"

"On aime l'état d'esprit révolutionnaire de la France et des Français, et on comprend les motivations de ceux qui manifestent. Mais cela devrait rester pacifique", regrette Emma, venue de Toronto avec son compagnon et leur fils. Elle se veut rassurante sur l'impact des violences sur l'image du pays: "elles ne donnent pas une mauvaise image de la France, plutôt de ceux qui manifestent".

- "Mon magasin plutôt que l'Elysée" -

Les dégradations, qui ont touché près de 100 commerces dans Paris samedi, n'ont pas été cantonnées aux Champs-Elysées: à Richelieu-Drouot, à une demi-heure à pied de la "plus belle avenue du monde", une carcasse d'Alfa Romeo dégageait encore une odeur de brûlé lundi.

Les employés de la chaîne de prêt-à-porter haut de gamme pour homme De Fursac étaient dans la matinée en train d'aspirer et balayer les bris de verre. "Ca semblait s'être calmé", regrette l'une d'entre eux. C'est la troisième fois que des vitres doivent être changées depuis le début du mouvement des "Gilets jaunes", mais la première en 2019.

Gérant du Nicolas boulevard des Italiens, à deux pas, Matthieu Absolonne n'a "pas dormi depuis samedi matin". Peu avant 18h, et alors que la manifestation pour le climat était passée devant sa boutique de spiritueux sans encombre un peu plus tôt, il a dû chasser à coup de pied un assaillant avant de pouvoir sécuriser "par miracle" son magasin - perdant au passage "deux vitrines, celle de la devanture et celle de la porte".

Réconforté par les commerçants du voisinage et par des habitués, il plaisante en remerciant son grand frère de l'avoir "entraîné" à la lutte quand ils étaient plus jeunes. Et relativise: "je préfère qu'on détruise mon magasin plutôt que l'Elysée, ils ont raison de mettre des gens là-bas", assure-t-il. "De ce côté-là, on ne peut rien reprocher à la police... D'autant que ça fait 18 semaines qu'ils y sont".

© 2019 AFP

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12 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

Ver5gétorix
18/03/19 18:29
Qui devons-nous remercier, les brutes qui considèrent que tout peut être leur cible àP
Ver5gétorix
18/03/19 18:52

Ne considérez pas ma première ligne qui s'est échappée prématurément à l'insu de mon plein gré;

je recommence:

Qui devons-nous remercier, les brutes qui considèrent que tout dans Paris et dans d'autres villes peut devenir leur cible?

Les pervers qui ont établi sérieusement des" théories de destruction créatrice" en économie? Peu de chance qu'ils soient lus par les vandales qui ont détruit des commerces de luxe tout comme de simples kiosques à journaux.

Devons-nous remercier les penseurs "trés profonds" qui défendent les vandales à la télé, à la radio et dans quelques journaux, ou bien les partis politiques qui se mettent à plaider la cause de ces "pauvres oubliés", de ces "révolutionnaires qui n'ont plus que la destruction de ce qui marche pour se faire entendre" etc... dans la négation des rendez-vous proposés par des ministres et le PM puis dans l'absence de vraie participation au grand débat souvent animé par le PR. Les assureurs n'assurent généralement pas les émeutes et même les catastrophes naturelles ne le sont qu'avec des franchises qui deviennent rapidement inabordables.

Ou devons-nous constituer des milices privées de commerçants, comme dans les villes franches au Moyen-Age et au cours des siècles suivants.

On voudrait pousser à la roue pour ce genre de privatisation de la police et de la gendarmerie, qu'on laisserait ces vandales continuer leurs émeutes hebdomadaires. Si la sûreté des personnes et la sécurité des biens ne peuvent plus être assurées par les forces de police, nos impôts n'ont plus lieu d'être et retour à la féodalité.

HD-MAICO
18/03/19 21:43

Merci, de vous être fait berner.


La réalité du vote Macron.


Dubaisan
19/03/19 05:34

Il est facile de critiquer et d'accuser Macron (et surtout ceux qui ont vote pour lui) par des formules lapidaires sans aucuns arguments pour etayer ces critiques.

Moi je vous pose 2 questions simples:

Que preconisez-vous pour sortir le pays de cette fange?

et

Qui voyez-vous (personalite que vous considerez) comme apte a diriger le pays?

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