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Sanctions, exclusion aérienne, diplomatie: l'équation difficile des Occidentaux pour stopper Moscou


Actualité publiée le 05/03/22 09:24
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken (deuxième en partant de la droite) et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg (deuxième en partant de la gauche) participent à une réunion au siège de l'organisation à Bruxelles, le 4 mars 2022
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken (deuxième en partant de la droite) et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg (deuxième en partant de la gauche) participent à une réunion au siège de l'organisation à Bruxelles, le 4 mars 2022 (Pool/AFP/OLIVIER DOULIERY)

Malgré des sanctions inédites et un soutien conséquent à l'Ukraine, les Occidentaux n'ont pas réussi à stopper l'invasion russe et s'attendent même au "pire". Mais leurs options pour accroître la pression sur Vladimir Poutine s'annoncent complexes.

- Plus de sanctions? -

Les pays du G7 ont promis vendredi d'imposer "de nouvelles sanctions sévères" à la Russie, et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est engagé à "maintenir la pression" jusqu'à "ce que la guerre soit terminée".

Mais les marges de manoeuvre sont étroites.

Les Américains avaient promis, avant l'invasion, de commencer "d'emblée par le haut de l'échelle", et ils ont tenu parole.

Avec leurs alliés européens, ils ont décrété des sanctions sans précédent contre le système financier russe et les oligarques proches du Kremlin, interdit les importations de technologies cruciales et imposé un blocus aérien. La Russie a été bannie des grandes compétitions sportives et des dizaines d'entreprises se sont retirées du pays.

Le yacht Amore Vero lié à Igor Setchine, patron du géant énergétique russe Rosneft et saisi par la France, à la Ciotat le 3 mars 2022
Le yacht Amore Vero lié à Igor Setchine, patron du géant énergétique russe Rosneft et saisi par la France, à la Ciotat le 3 mars 2022 (AFP/NICOLAS TUCAT)

"Je fais partie de ceux qui pensaient" que la menace de ces sanctions "suffirait à dissuader le président Poutine" de lancer son offensive, "mais cela n'a pas été le cas", dit à l'AFP l'ex-ambassadeur des Etats-Unis à Kiev William Taylor. "Donc je ne suis pas certain que davantage de sanctions puissent le convaincre de se retirer."

Pour l'instant, le secteur énergétique a été relativement épargné.

De nombreux parlementaires américains pressent Joe Biden d'interdire l'importation par les Etats-Unis de pétrole russe.

"Rien n'est exclu", a répondu le président américain.

Certains faucons réclament aussi de couper totalement le système financier russe du reste du monde, alors que les Occidentaux ont pris soin de cibler les banques les moins liées au secteur des hydrocarbures.

Antony Blinken a mis en garde contre des solutions qui réduiraient l'offre énergétique mondiale et feraient automatiquement grimper "les prix à la pompe" en Amérique et en Europe. Cela n'est pas dans "l'intérêt statégique" de l'Occident, a-t-il prévenu, semblant davantage parier sur un effet des sanctions actuelles sur la durée.

- Une zone d'exclusion aérienne? -

Pour limiter les frappes russes sur Kiev et d'autres villes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky implore l'Otan d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays.

Mais pour l'instant, c'est une ligne rouge infranchissable pour l'Alliance transatlantique, dont l'Ukraine n'est pas membre.

Un MiG-29 de l'armée de l'air bulgare atterrit sur la base Graf Ignatievo près de Plovdiv, le 21 février 2022
Un MiG-29 de l'armée de l'air bulgare atterrit sur la base Graf Ignatievo près de Plovdiv, le 21 février 2022 (AFP/Nikolay DOYCHINOV)

"La seule façon de mettre en œuvre une zone d'exclusion aérienne est d'envoyer des avions de chasse de l'Otan dans l'espace aérien de l'Ukraine, puis d'abattre des avions russes pour la faire respecter", a expliqué son secrétaire général Jens Stoltenberg. Et ça, ce serait l'assurance d'une "guerre totale en Europe", a-t-il martelé.

Evoquant le risque d'une confrontation nucléaire, de nombreux experts pensent donc qu'Américains et Européens ne dévieront pas de cette ligne, tant que le conflit reste confiné à l'Ukraine ou en tout cas à des pays non membres de l'Otan.

Dans la classe politique à Washington, une poignée d'élus républicains comme Adam Kinzinger et Roger Wicker estiment toutefois que les Alliés devront in fine prendre le risque d'une zone d'exclusion aérienne.

A défaut d'une telle solution, Washington et l'Union européenne se sont pour l'instant engagés à continuer à livrer des armes aux forces ukrainiennes. Là aussi, des voix s'élèvent pour fournir des équipements plus offensifs, dont des avions de chasse de fabrication soviétique dont disposent certains pays d'Europe de l'Est et que les pilotes ukrainiens savent déjà manier.

- Chasser Poutine? -

Le sénateur américain Lindsey Graham n'a pas pris de détour: il a appelé "quelqu'un en Russie" à assassiner le président Poutine.

"Nous ne plaidons pas pour l'assassinat du dirigeant d'un pays étranger ou pour un changement de régime. Ce n'est pas la politique des Etats-Unis", a sèchement balayé vendredi la Maison Blanche.

Le sénateur américain Lindsey Graham (à gauche) à Washington le 9 décembre 2019 et le président russe Vladimir Poutine à Rome le 4 juillet 2019
Le sénateur américain Lindsey Graham (à gauche) à Washington le 9 décembre 2019 et le président russe Vladimir Poutine à Rome le 4 juillet 2019 (AFP/Archives/Andrew CABALLERO-REYNOLDS, Andreas SOLARO)

Mais certains observateurs estiment qu'en asséchant l'économie russe et, surtout, les avoirs des oligarques qui se sont enrichis dans l'entourage du Kremlin, les sanctions peuvent pousser certains membres du premier cercle de Vladimir Poutine à se retourner contre lui.

"La probabilité d'un coup de palais ou d'une révolte oligarchique est importante", prédit Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, directeur de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (Irsem) en France, dans un article publié par la revue Le Grand Continent et le site War on the Rocks.

D'autres en doutent, comme Samuel Charap, du think tank de réflexion Rand Corporation.

"Les gens qui peuvent influer sur le cours des choses sont extrêmement loyaux et sont là pour leur loyauté", dit-il à l'AFP.

- Et la diplomatie? -

Selon cet observateur, Joe Biden devrait continuer, à l'instar du président français Emmanuel Macron et du chancellier allemand Olaf Scholz, à tenter de convaincre son homologue russe de faire marche arrière, en s'appuyant sur le "rapport de forces" instauré avec les sanctions.

Un écran à Pékin montre la rencontre virtuelle entre le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping, le 15 décembre 2021
Un écran à Pékin montre la rencontre virtuelle entre le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping, le 15 décembre 2021 (AFP/JADE GAO)

"C'est peut-être impossible, mais je crois que c'est ce que nous pouvons faire de mieux à ce stade", affirme-t-il.

Certains parient plutôt sur un autre adversaire des Etats-Unis et des Européens: la Chine.

Pour un diplomate occidental, "Pékin est de plus en plus gêné par la situation" et n'a pas volé au secours de l'économie russe pour pallier l'effet des sanctions. La Chine peut dès lors jouer un rôle beaucoup plus efficace, en coulisses, que les Occidentaux, glisse-t-il.

© 2022 AFP

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59 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

floalain
05/03/22 10:33
Hélas, les occidentaux n'ont rien compris à Poutine ni aux chinois d'ailleurs. Le conflit est parti pour durer plusieurs mois.
Ptitchat72
05/03/22 16:16

Poutine-Les sanctions économiques s'apparentent à une déclaration de guerre
05/03/2022 | 14:46
5 mars (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine a déclaré samedi que les sanctions occidentales contre la Russie s'apparentaient à une déclaration de guerre et a défendu l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

S'adressant à des hôtesses de l'air, des propos diffusés par la télévision d'État, le chef du Kremlin a réaffirmé que la Russie voulait que l'Ukraine soit "démilitarisée", "dénazifiée" et qu'elle devait avoir un statut de neutralité.

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Vous voyez bien qu'il est pas si méchant..

il veut juste faire de l'Ukraine une grande Suisse

après il rentrera chez lui. :p

A part que si un russe critique l'armée, c'est 15 ans de prison.

donc autant dire une mort certaine pendant le séjour en Sibérie.

Mister_T
05/03/22 17:41
à HD-MAICO les groupuscules nazi ukrainiens sont très minoritaire en Ukraine. Ils combattaient dans les Donbass. Vous vous faites le porte parole de Poutine qui justifie son invasion par ce prétexte. L'Ukraine a commencé à basculé vers l'ouest depuis 2004 avec la révolution orange et cela Poutine ne le supporte pas. Son aspiration pour la démocratie sont une menace pour le système corrompu et totalitaire russe. L'Ukraine était en guerre dans le Donbass suite au soulèvement d'une partie des russophones soutenu et manipulé par la Russie.
Phoebe21
05/03/22 17:43

Quel bilan du conflit depuis 2014 dans le Donbass?

D'où sort le chiffre de 13.000 victimes évoqué par Anne-Laure Bonnel et repris ensuite abondamment par des internautes? En cherchant dans les archives de l'AFP, on retrouve ce chiffre dans une dépêche datée de février 2019 consacrée à la candidature à l'élection présidentielle d'un comédien - l'actuel président Volodymyr Zelensky.

"Les enjeux du vote sont considérables pour l'Ukraine, confrontée depuis cinq ans à l'annexion par la Russie de la péninsule de Crimée, suivie par une guerre avec les séparatistes prorusses qui a fait près de 13.000 morts et continue de couver dans l'est du pays, ainsi qu'une profonde crise économique", peut-on lire.

Le chiffre figure noir sur blanc dans un rapport de mars 2020 du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) consacré à la situation en Ukraine.

"Le HCDH estime le nombre total de victimes liées au conflit en Ukraine (du 14 avril 2014 au 15 février 2020) à 41.000-44.000 : 13 000-13 200 tués (au moins 3.350 civils, environ 4.100 forces armées ukrainiennes et environ 5.650 membres de groupes armés) ; et 29 000-31 000 blessés (environ 7.000 à 9.000 civils, 9.500 à 10.500 forces ukrainiennes et 12.500 à 13.500 membres de groupes armés groupes)", détaille le rapport.

Source : https://actu.orange.fr/desintox/attention-a-ces-publications-trompeuses-sur-le-bilan-des-morts-dans-le-donbass-depuis-2014-CNT000001KlEG8.html

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