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Sanofi: l'échec du Dengvaxia, révélateur de difficultés "plus globales"


Actualité publiée le 06/12/17 12:27

Des membres de l'association philippine Gabriela manifestent devant le ministère de la Santé à Manille, le 5 décembre 2017, pour dénoncer les risques du vaccin anti-dengue de Sanofi (AFP/Ted ALJIBE)

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Sanofi et son vaccin contre la dengue, et selon les analystes, au-delà de Dengvaxia, le groupe est confronté à des difficultés "plus globales" de concrétisation de ses projets.

Déjà à la peine pour vendre ce vaccin, le groupe pharmaceutique doit faire face à sa suspension aux Philippines, principal marché pour le Dengvaxia.

Cette décision des Philippines intervient après que le groupe français a prévenu la semaine dernière que Dengvaxia pouvait aggraver la maladie chez les personnes n'ayant jamais été infectées.

L'agence philippine des produits alimentaires et des médicaments (FDA), qui dépend du ministère de la Santé, a annoncé lundi qu'elle avait fait retirer le vaccin du marché pour "protéger le public".

Sanofi a réagi en indiquant poursuivre le dialogue avec la FDA et en soulignant que les éventuels "cas sévères" ne seraient pas mortels.

Au Brésil, le ministère de la Santé a recommandé de limiter la vaccination à des individus ayant déjà contracté la dengue, comme le préconisent l'OMS et le laboratoire pharmaceutique. L'agence sanitaire rappelle cependant que Dengvaxia est le seul vaccin contre la dengue approuvé au Brésil et donne un avis "favorable" pour continuer la vaccination à des personnes qui ont déjà été infectées.


Des boîtes du vaccin contre la dengue produit par Sanofi dans un dispensaire à Manille, le 5 décembre 2017 (AFP/Ted ALJIBE)

Pour Hervé Ronin, associé chez Bryan Garnier, "cela fait un moment que les marchés n'anticipent pas un énorme succès commercial" du vaccin, du fait des données cliniques déjà connues.

Un constat partagé par un autre expert interrogé par l'AFP et qui considère que la suspension n'aura "pas d'impact déterminant", Dengvaxia étant "déjà considéré comme un échec commercial".

Les ventes n'ont ainsi rapporté que 4 millions d'euros au troisième trimestre 2017 et 22 millions sur les neuf premiers mois de l'année, contre 55 millions en 2016, un chiffre déjà bien en deçà des attentes.

- Sous pression -

Il y a un mois, les syndicats de l'usine de Neuville-sur-Saône, près de Lyon, s'inquiétaient de l'avenir du site, dédié à la fabrication du Dengvaxia depuis 2009 après un investissement de 350 millions d'euros. Selon Fabien Mallet, délégué CGT de cette usine, la production devrait s'arrêter d'ici à la fin de l'année, du fait d'un stock d'invendus de 400 millions de doses.

"La question est: reprendra-t-elle après?" s'interroge le syndicaliste, qui réclame l'arrivée d'autres productions "pérennes". À ce sujet, Sanofi a déclaré que plusieurs réflexions étaient à l'étude.

La semaine dernière, le groupe a annoncé pour le quatrième trimestre une dépréciation de ses stocks, qui "devrait se situer aux alentours de 100 millions d'euros après impôts".

Si cet échec n'est pas une surprise pour les investisseurs, il illustre néanmoins des difficultés "plus globales" pour Sanofi, qui se retrouve "sous la pression des marchés".

"Les marchés attendent des concrétisations et montrent une forme d'impatience", a expliqué M. Ronin, évoquant par exemple les défis de la division diabète aux États-Unis, dont les ventes sont en chute libre, et la stratégie d'acquisition du groupe.


Une infirmière montre des fioles de Dengvaxia à Manille, le 5 décembre 2017 (AFP/Ted ALJIBE)

Selon lui, deux ans après son arrivée, les attentes du marché sont fortes à l'égard du directeur général Olivier Brandicourt, après une période initiale de relative bienveillance de la part des investisseurs. "Ces mauvaises nouvelles accentuent la pression sur le groupe dont la performance en demi-teinte au troisième trimestre" a déçu, a ajouté un autre analyste.

Pour ne rien arranger, Sanofi a annoncé vendredi l'abandon de son programme de développement d'un vaccin contre le "clostridium difficile" car les probabilités de succès étaient jugées "faibles".

Contacté par l'AFP, Sanofi s'est refusé à tout commentaire sur ces points. En cinq jours, le titre a perdu 4,5% à la Bourse de Paris, et plus de 10% depuis fin octobre.

© 2017 AFP

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