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Société Générale signe une année 2017 en repli


Actualité publiée le 08/02/18 11:10

La Société Générale a réalisé un bénéfice en repli, payant cher pour se transformer (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

L'année 2017 n'a guère fait d'étincelles pour Société Générale, engagée dans une coûteuse restructuration pour s'adapter au numérique. Revenus comme bénéfices ont décliné tandis que revient à l'horizon le fantôme de l'affaire Kerviel, avec le risque d'un lourd redressement fiscal.

"Ca a été une année de transformation positive et intense", dans un contexte "pas simple avec (...) taux bas dans la banque de détail et faible volatilité sur les marchés", a résumé le directeur général, Frédéric Oudéa, lors d'une conférence de presse.

La banque française a dégagé un bénéfice net part du groupe de 2,81 milliards d'euros l'an dernier. Un recul de presque 30% par rapport à 2016.

La chute reste moins lourde qu'attendu, selon un consensus établi par Bloomberg, à la faveur d'une fin d'année meilleure que prévu: sur le dernier trimestre, Société Générale arrache un bénéfice net de 69 millions d'euros alors que les analystes prévoyaient une perte.

L'action en profitait à la Bourse de Paris où elle gagnait 4,04% à 46,06 euros vers 09H45, le marché baissant légèrement.

Les revenus ont également décliné en 2017, d'environ 5% à près de 24 milliards d'euros, cette fois comme prévu.


Le directeur général de Société Générale, Frédéric Oudea, lors de la présentation des résultats du groupe, à Paris, le 8 février 2017 (AFP/ERIC PIERMONT)

Le groupe paie des résultats en berne dans ses activités françaises de banque de détail. Elles comprennent principalement le réseau d'agences exploitées sous son nom.

Comme l'année précédente, les revenus y ont baissé sous l'effet de taux d'intérêt très bas, qui permettent difficilement de faire fructifier l'argent des épargnants et poussent les emprunteurs à renégocier leurs crédits.

Mais si les bénéfices y chutent, c'est aussi parce que les frais bondissent, d'abord pour couvrir une vaste restructuration.

Engagée comme toutes les banques dans une course au numérique, Société Générale, qui veut automatiser trois quarts de ses procédures, compte fermer des centaines d'agences d'ici à 2020 - 100 ont déjà clos l'an dernier - et supprimer plusieurs milliers de postes.

Dans ce contexte difficile, elle insiste sur le succès commercial de sa banque en ligne, Boursorama. A l'issue d'une année qui a vu se multiplier les acteurs, notamment l'offre bancaire du géant des télécoms Orange, la filiale de Société Générale revendique 1,3 million de clients, largement en tête du marché.

- La réforme Trump pèse -

Parmi les autres branches, la banque de "grande clientèle", qui a vu ses revenus et bénéfices baisser, a souffert du calme qui régnait l'an dernier sur les marchés. A l'inverse, la banque de détail internationale fait progresser activité et profits grâce, en particulier, au redressement de l'économie en Russie.

En 2018, "l'environnement devrait être plus porteur", avec "probablement la confirmation d'une sortie progressive des politiques monétaires très accommodantes des banques centrales", ces dernières étant liées aux taux bas comme au calme des marchés, a assuré M. Oudéa.


La tour Société Générale à La Défense (banlieue de Paris), le 12 février 2014 (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Au-delà des performances, le groupe, dont la solvabilité se dégrade légèrement par rapport à l'automne avec un ratio de fonds propres "durs" en baisse, reste plombé par de multiples litiges, dont l'un a vu le versement en 2017 de près d'un milliard d'euros au fond souverain libyen.

Surtout, la banque, qui va par ailleurs verser un dividende de 2,20 euros par action comme pour 2016, risque d'avoir du fil à retordre du côté fiscal.

Ses comptes s'alourdissent de plus de 250 millions d'euros à la suite de la réforme fiscale américaine menée par M. Trump. La plupart des grandes banques présentes aux Etats-Unis ont été frappées de la sorte: si la loi réduit leur taux d'imposition, elle les force aussi à revoir à la baisse les déductions dont elles comptaient bénéficier.

Mais la facture potentiellement la plus lourde n'est pas encore prise en compte: la banque a confirmé, comme l'avait évoqué en janvier le Canard Enchaîné, que l'administration fiscale française pensait "remettre en cause" la ristourne de 2,2 milliards d'euros accordée en 2009 et 2010 à la suite de l'affaire Kerviel et la perte de presque 5 milliards provoquée par l'ancien trader.

Pour autant, Société Générale, qui maintient la légitimité de cette déduction fiscale, refuse encore d'évoquer un "redressement" et s'abstient de l'inscrire dans ses comptes.

La banque, qui promet de contester en justice un redressement si celui-ci est confirmé par le fisc, joue la montre, jugeant qu'il faudra "plusieurs années" avant que d'éventuels effets se fassent concrètement sentir dans ses résultats.

© 2018 AFP

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