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Sous Trump, dette et déficit ne font plus bondir les républicains


Actualité publiée le 21/02/20 00:39

Une horloge affiche le montant de la dette américaine, lors de la convention républicaine de 2012 (AFP/Archives/ROBYN BECK)

Les opposants républicains attachés au sacro-saint équilibre budgétaire n'avaient de cesse de dénoncer les dépenses de l'administration Obama. Depuis l'élection de Donald Trump, ils restent silencieux, malgré une dette qui se creuse et un équilibre budgétaire qui vient d'être repoussé.

"Mon parti s'intéresse énormément aux déficits lorsqu'un président démocrate est à la Maison Blanche. La pire chose du monde était le déficit lorsque Barack Obama était président", a récemment dit le chef de cabinet de Donald Trump et ancien directeur du budget à la Maison Blanche, Mick Mulvaney, selon le Washington Post.

Les "faucons de la fiscalité" républicains attaquaient en permanence le président démocrate sur son budget, qu'il s'agisse des dépenses engagées pour relancer l'économie après la crise financière de 2008, ou de la réforme du système de santé.

Lors de la convention républicaine pour l'élection présidentielle en 2012, une horloge géante avait été affichée qui égrenait les milliers de milliards de la dette américaine sous l'administration Obama.

Mais depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2017, ils gardent le silence. Même lorsque le président annonce qu'il repousse l'équilibre à 2035, au lieu de 2030, ne s'embarrassant plus de rigueur budgétaire, qui a pourtant été le mantra de son parti depuis des décennies.

"Les faucons fiscaux sont clairement une espèce en voie de disparition", a dit à l'AFP Bill Hoagland, ancien expert budgétaire au Sénat.

"Les faucons fiscaux que l'on a le plus entendus sous l'administration Obama sont restés largement silencieux" depuis l'élection de Donald Trump, a commenté Romina Boccia du centre d'études conservateur Heritage foundation.


Mick Mulvaney, chef de cabinet de Donald Trump et ancien directeur du budget à la Maison Blanche (AFP/Archives/Nicholas Kamm)

Ce changement d'attitude trahit un "opportunisme politique" des républicains, qui utilisaient la dette et le déficit pour s'attaquer à Barack Obama, estime Ben Ritz, du groupe de réflexion Progressive Policy Institute, qui penche vers la gauche.

"Nous voyons que ces gens qui critiquaient Obama pour de biens plus faibles niveaux de débit, sont d'un coup d'accord pour des niveaux beaucoup plus élevés sous la présidence Trump", déplore-t-il.

- "le roi de la dette" -

L'ancien président de la Chambre des représentants, Paul Ryan qui s'opposait avec virulence à Barack Obama, attaquait le président démocrate sur ses politiques fiscales qui auraient pu conduire à "la vague rouge de la dette".

Et Donald Trump qui, pendant sa campagne présidentielle de 2016, s'était lui-même surnommé "le roi de la dette", aurait récemment, dans une réunion à huis clos, demandé "Mais qui s'en préoccupe, du budget?", selon le Washington Post.


Croissance des Etats-Unis (AFP/)

Or, s'il n'y a plus personne pour stopper cette escalade, atteindre de tels niveaux de dette et de déficit pourraient rendre les Etats-Unis incapables de combattre une prochaine récession, alors que le pays, en croissance depuis 11 ans, connaît sa plus longue période d'expansion économique.

"Les intérêts (de la dette) pourraient devenir le plus important programme du gouvernement fédéral", s'inquiète Marc Goldwein, du centre d’études Committee for a Responsible Federal Budget, qui souligne que "votre dette ne peut pas croître plus vite que l'économie ad vitam aeternam".

Le président de la Banque centrale américaine (Fed), a récemment appelé à profiter des bons chiffres de l'économie américaine pour réduire le déficit budgétaire, soulignant notamment qu'"un budget fédéral plus durable peut soutenir l'économie à long terme".

La dette et le déficit rampants rendent plus difficile pour le gouvernement d'accélérer les dépenses afin de soutenir une économie ralentie.

Le déficit budgétaire devrait atteindre 1.015 milliards de dollars à la fin de l'année fiscale en septembre, et la dette devrait représenter 81% du PIB cette année, selon les services du budget du Congrès.

© 2020 AFP

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