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Taxes douanières sur l'automobile: Trump accorde jusqu'à six mois de répit


Actualité publiée le 17/05/19 19:14

Le président américain Donald Trump le 17 mai 2019 à l'aéroport JFK de New York, aux Etats-Unis (AFP/Jim WATSON)

Donald Trump a accordé jusqu'à six mois de délai à l'Union européenne et au Japon notamment pour négocier un accord commercial pour le secteur automobile, faute de quoi il infligera des droits de douane supplémentaires au risque de faire dérailler la croissance mondiale.

"Si de tels accords n'étaient pas conclus dans les 180 jours (...), le président serait alors autorisé à prendre d'autres mesures qu'il estime nécessaires pour ajuster les importations et éliminer la menace que les voitures importées font peser sur la sécurité nationale", affirme la Maison Blanche dans un communiqué vendredi.

En d'autres termes, Washington maintient la pression, en se réservant la possibilité d'imposer des tarifs douaniers supplémentaires dans ce secteur qu'il juge stratégique pour la protection de la sécurité nationale.

L'Union européenne est prête à négocier avec Washington "un accord commercial limité incluant les voitures", a immédiatement réagi la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.

Elle rencontrera dès la semaine prochaine à Paris le représentant au Commerce Robert Lighthizer, chargé par Donald Trump de mener les négociations et informera les ministres européens du Commerce du résultat de ses discussions le 27 mai à Bruxelles.

De son côté, le ministre allemand de l'Economie a salué vendredi ce répit, qui permet d'éviter "pour le moment, une aggravation du conflit commercial".

L'objectif de l'administration Trump est clair: diminuer les importations de voitures et pièces automobiles étrangères et obtenir une plus grande ouverture des marchés aux voitures américaines.

Le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, chargé en mai 2018 de mener une enquête sur le secteur automobile, avait remis ses conclusions à Donald Trump le 17 février. Le président avait jusqu'à samedi pour faire part de sa décision.

- Sécurité nationale -

Dans ce rapport, le ministre américain estime que "la recherche et le développement dans l'automobile sont cruciaux pour la sécurité nationale".

"La base industrielle de la défense des Etats-Unis dépend du secteur de l'automobile pour le développement de technologies essentielles au maintien de notre supériorité militaire", estime-t-il, citant d'importantes innovations en matière de motorisation ou la conduite autonome.

Mais Cecilia Malmström a rejeté "la notion que les exportations automobiles représentaient une menace pour la securité nationale" des Etats-Unis.

Le rapport américain avance que les constructeurs étrangers ont bénéficié, "au cours des trois dernières décennies", d'un avantage concurrentiel au détriment des industriels américains, grâce à des droits de douanes faibles aux Etats-Unis quand les Américains se sont heurtés à des marchés plus restrictifs.


Des automobiles neuves sont entreposées dans un parking du Auto Warehousing Company, près du port de Richmond en Californie, le 24 mai 2018 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives/Justin SULLIVAN)

Et pour preuve, la part des industriels américains aux Etats-Unis a fondu, passant de 67% (10,5 millions d'unités produites et vendues aux Etats-Unis) en 1985 à 22% (3,7 millions d'unités produites et vendues aux Etats-Unis) en 2017, selon les données du rapport.

Dans le même temps, le volume des importations a presque doublé (8,3 millions d'unités contre 4,6 millions d'unités). En 2017, les Etats-Unis ont importé plus de 191 milliards de dollars d'automobiles.

La part du marché automobile mondial détenue par les producteurs américains est en outre passée de 36% en 1995 à seulement 12% en 2017, ce qui réduit la capacité des producteurs américains à financer la recherche et le développement nécessaires pour garantir le leadership technologique "répondant aux exigences de la défense nationale", estime la Maison Blanche.

- Soulagement en Europe -

Le constructeur allemand Daimler (Mercedes) a accueilli avec satisfaction cette annonce. "Le libre-échange et les investissements sont des facteurs-clés de l'innovation, de l'emploi, de la croissance et de la prospérité", a-t-il réagi.

"Le délai de 180 jours doit être utilisé pour parvenir à de bons résultats dans les négociations entre l'UE et les USA", a déclaré pour sa part le président de la fédération des constructeurs allemands VDA, Bernhard Mattes.


Taxes douanières : bras de fer États-Unis - Chine (AFP/Gal ROMA)

Le constructeur allemand BMW a, lui, souligné que le libre-échange lui a permis d'investir des milliards de dollars d'investissements aux Etats-Unis, faisant de BMW "un exportateur de premier plan depuis" ce pays.

Donald Trump a engagé un bras de fer avec les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis pour obtenir une ouverture plus grande de leurs marchés aux produits américains.

Symbole de l'industrie manufacturière des Etats-Unis, le secteur automobile illustre à lui seul les déséquilibres commerciaux que le président républicain ne cesse de dénoncer.

Berlin veut à tout prix échapper à des taxes sur les automobiles, un secteur vital pour son économie.

Ce répit est le bienvenu pour l'économie mondiale car des taxes américaines sur l'automobile auraient un impact considérable sur la croissance autour du globe, ce secteur étant au coeur des échanges internationaux.

© 2019 AFP

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