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Toujours plus de morts, et plus de moyens pour lutter contre la pandémie


Actualité publiée le 29/03/20 05:35

Des employés en combinaison de protection contre le coronavirus vont désinfecter un quartier résidentiel d'Islamabad, le 29 mars 2020 au Pakistan (AFP/Aamir QURESHI)

Les deux pays les plus endeuillés par le nouveau coronavirus, l'Italie et l'Espagne, affichaient toujours dimanche de très lourds bilans et des hôpitaux surchargés, mais espéraient approcher enfin du pic de la pandémie, qui reste à venir pour les Etats-Unis, avec plus de 130.000 cas confirmés.

Faute de vaccin ou de traitement éprouvé contre la maladie de Covid-19, qui a fait plus de 33.000 morts sur la planète, plus de trois milliards de personnes sont toujours confinées, de gré ou de force.


Patrouille de police sur Times Square à New York, le 28 mars 2020 (AFP/Kena Betancur)

Face à la propagation rapide du virus aux Etats-Unis, qui comptent déjà le plus grand nombre de cas confirmés au monde, le président Donald Trump a envisagé d'isoler l'Etat de New York (nord-est), principal foyer de contamination dans le pays, avec les Etats voisins du New Jersey et du Connecticut, avant d'y renoncer.

Un de ses conseillers, le Dr Anthony Fauci, spécialiste reconnu des maladies infectieuses, a évoqué dimanche, sur la base des tendances actuelles, la possibilité d'un bilan final situé "entre 100.000 et 200.000" morts, contre un peu plus de 2.300 actuellement.

Dans l'Etat de l'Illinois (nord-est), un bébé de moins d'un an, une des plus jeunes victimes connues du Covid-19 qui épargne généralement les enfants, est par ailleurs décédé.


Covid 19 : bilan mondial (AFP/Valentine GRAVELEAU)

En Europe, où se concentrent deux tiers des décès enregistrés dans le monde, les autorité sanitaires espèrent en revanche approcher du pic de l'épidémie, avec un ralentissement de l'augmentation quotidienne du nombre de morts en Espagne et des nouveaux cas en Italie.

Entre samedi et dimanche, l'Espagne a tout de même enregistré 838 morts, nouveau record, pour le troisième jour consécutif, de décès en 24 heures, pour atteindre un bilan de 6.528.

- "Pas un malade de plus" -

"Notre problème fondamental en ce moment est de garantir que les unités de soins intensifs ne saturent pas", a résumé le directeur du Centre d'urgences sanitaires, Fernando Simon.

"Mon unité est totalement pleine, à cent pour cent. On ne peut plus admettre un malade de plus", a déclaré à l'AFP Eduardo Ferandez, infirmier dans une unité de soins intensifs à Madrid, lui-même en arrêt maladie après avoir été testé positif au SARS-Cov-2.


Une soignante en combinaison de protection teste un automobiliste au coronavirus, le 28 mars 2020 à Burgos en Espagne (AFP/CESAR MANSO)

Le pays a durci ses règles de confinement en vigueur depuis la mi-mars, déjà parmi les plus strictes, en n'autorisant de lundi jusqu'au 9 avril que les activités économiques "essentielles", à savoir la santé, l'énergie et les transports.

En Italie, pays qui enregistre le record mondial de décès - 10.779 pour 97.689 cas recensés - le confinement commence à produire des résultats encourageants après trois semaines.

"Dans tous les services d'urgences, on enregistre une réduction" des arrivées de patients, selon Giulio Gallera, responsable de la santé de la région septentrionale de Lombardie, la plus touchée. En Sicile (sud), des policiers sont positionnés devant les supermarchés pour prévenir tout pillage, depuis que des clients ont tenté de sortir sans payer d'une grande surface.


Des infirmières s'occupent de patients contaminés par le coronavirus dans un TGV médicalisé évacués vers des hôpitaux de la Nouvelle-Aquitaine, le 29 mars 2020 (POOL/AFP/Alexandre MARCHI)

Confrontée à un afflux de malades dans les hôpitaux et à une pénurie de matériel qui s'annonce, la France (plus de 2.600 morts , dont 292 ces dernières 24 heures) a commandé un milliard de masques et compte presque tripler le nombre de lits affectés à la réanimation.

Un avion militaire allemand et un hélicoptère de l'armée française ont évacué vers l'Allemagne plusieurs patients de l'est de la France, où les services de réanimation sont saturés.

L'épidémie s'accélère aussi au Royaume-Uni, avec désormais 1.228 morts pour quelque 20.000 cas confirmés.

"Nous savons que les choses vont s'aggraver avant qu'elles ne s'améliorent", a prévenu le Premier ministre Boris Johnson, lui-même contaminé, exhortant la population à respecter le confinement général instauré lundi soir pour trois semaines.

Les autorités sanitaires ont également mis en garde contre une levée prématurée du confinement, estimant que la population risquait de ne pas retrouver une vie "normale" avant six mois.

En Allemagne, où le ministre des Finances d'un exécutif régional, "profondément inquiet" des répercussions de l'épidémie sur l'économie, s'est suicidé, les groupes Adidas et H&M ont suscité l'indignation en annonçant vouloir cesser de payer les loyers de leurs magasins fermés.

Les Pays-Bas voisins, qui refusent pour l'heure de confiner leurs 17 millions d'habitants, annonceront mardi s'il continuent dans cette voie, après avoir franchi dimanche la barre des 10.000 contaminations recensées, pour 771 décès.

- "Mourir de faim" -

Dernier pays de premier plan à n'avoir encore pris aucune mesure de confinement généralisé, la Russie bouclera ses frontières à partir de lundi, après avoir ordonné la fermeture des restaurants et de la plupart de ses commerces avant une semaine chômée.

Et le maire de Moscou a annoncé dimanche un confinement général de la population de la capitale à partir de lundi.

Les autorités iraniennes ont aussi demandé à la population de rester confinée, et ont prévenu que les restrictions de déplacement devraient être prolongées, alors que 123 décès supplémentaires ont été enregistrés en 24 heures dans le pays, l'un des plus touchés au monde avec plus de 2.600 morts.


Un homme est testé pour le coronavirus, le 29 mars 2020 à Wuhan, dans la province chinoise du Hubei (AFP/NOEL CELIS)

La Chine, où s'est déclarée en décembre l'épidémie, à présent apparemment sous contrôle sur son territoire, a fermé depuis samedi ses frontières à la plupart des étrangers et réduit drastiquement ses vols internationaux pour prévenir un retour du coronavirus via des cas "importés".

Dans les pays les plus pauvres, notamment en Afrique, les restrictions de déplacement et d'activité s'avèrent compliquées à mettre en oeuvre.

Au Zimbabwe, usé par deux décennies de crise économique et financière, le confinement de trois semaines à partir de lundi décrété par le président Emmerson Mnangagwa s'annonce particulièrement pénible pour ses 16 millions d'habitants.

"Peu de gens peuvent se payer un repas quotidien en temps normal", a souligné un résident de la capitale, Prince Gwanza, "j'ai peur que des gens meurent de faim lorsqu'ils seront isolés chez eux".

Un constat qui amène certains dirigeants du continent à renoncer à ce type de restrictions, considérées comme au-dessus des moyens de leur pays, à l'image du président béninois Patrice Talon: "Si nous prenons des mesures qui affament tout le monde, elles finiront très vite par être bravées et bafouées".

Néanmoins le président nigérian Muhammadu Buhari a ordonné dimanche soir un confinement total des populations d'Abuja, la capitale fédérale et de Lagos, mégalopole tentaculaire de 20 millions d'habitants, alors que les cas officiels d'infection au Covid-19 frôlent la centaine.

Pas de confinement en Angola, mais le pays a annoncé dimanche soir ses deux premiers décès.

burs-ayv-sst/

© 2020 AFP

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