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UE: réunion sous pression pour sauver l'économie face au virus


Actualité publiée le 09/04/20 11:59

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire s'entretient au téléphone avec Mario Centeno, le président de l'Eurogroupe, le 7 avril 2020 (AFP/Thomas SAMSON)

Après un premier échec mardi, puis des échanges tendus, les ministres européens des Finances ont affiché jeudi leur unité en parvenant à s'entendre, à l'arrachée, sur une réponse économique commune face au coronavirus.

Ce consensus constitue un soulagement pour les Européens, après des semaines d'atermoiements mettant en évidence une fracture béante entre les pays du Sud et ceux du Nord, en particulier les Pays-Bas, longtemps inflexibles dans ces discussions.

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a salué un "excellent accord", son homologue allemand, Olaf Scholz, "un grand jour pour la solidarité européenne" et la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, "un accord novateur".

"Aujourd'hui, nous avons répondu à l'appel de nos citoyens en faveur d'une Europe qui protège" avec "des propositions audacieuses qui semblaient impossibles il y a à peine quelques semaines", a souligné Mario Centeno, le président de l'Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro.

Face à la pandémie, la réponse européenne doit s'orienter sur trois axes principaux: jusqu'à 240 milliards d'euros de prêts du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), un fonds de garantie de 200 milliards d'euros pour les entreprises et jusqu'à 100 milliards pour soutenir le chômage partiel.

La brûlante question des "coronabonds", cet emprunt européen commun réclamé par les pays du Sud, en particulier l'Italie, la France et l'Espagne, pour soutenir l'économie à plus long terme après la crise, n'a pas été tranchée jeudi.

- "Seule solution" -

Le texte final évoque en revanche un futur "fonds de relance" dont "les aspects juridiques et pratiques", notamment le "financement", devront encore être définis.

M. Le Maire a plaidé jeudi soir pour un fonds de "500 milliards d'euros environ", destiné "aux dépenses d'avenir", "limité dans le temps" mais capable d'émettre de la dette commune car "c'est la seule solution".

Ses homologues allemand et néerlandais ont cependant tous deux rappelé leur ferme opposition à toute mutualisation des dettes de leurs pays, refusant de s'inscrire dans une démarche commune avec les Etats très endettés du Sud, qu'ils jugent laxistes dans leur gestion.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, qui n'étaient eux-mêmes pas parvenus à s'entendre lors d'un sommet le 26 mars, devront encore valider ces propositions.

Une réponse unitaire était d'autant plus indispensable que l'économie européenne se dirige en 2020 vers une profonde récession, le Fonds monétaire international estimant même que le coronavirus pourrait engendrer au niveau mondial "les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression" de 1929.

Après une première nuit de discussion infructueuse, les contacts bilatéraux se sont multipliés pour tenter d'infléchir la position des Pays-Bas, unanimement critiqués mercredi matin pour leur inflexibilité empêchant tout accord.

- "Juste et raisonnable" -

Les Etats membres reprochaient à La Haye de bloquer l'activation du MES, créé en 2012 lors de la crise de la dette et financé par les Etats membres, en conditionnant strictement les prêts qu'il pourrait octroyer à des réformes économiques.

Une telle "conditionnalité", qui aurait renvoyé à l'époque où la Grèce a été contrainte de mettre en œuvre des réformes parfois douloureuses en échange d'argent frais, aurait été vécue comme une humiliation par Rome et Madrid, les deux pays européens les plus touchés par l'épidémie.

Selon l'accord, les prêts, jusqu'à 2% du PIB de l'Etat concerné, soit 240 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone euro, pourront être utilisés sans condition pour les dépenses de santé et de prévention liées au coronavirus.

Un compromis jugé "juste et raisonnable" par le ministre néerlandais Wopke Hoekstra, qui souligne qu'"un soutien économique" du MES hors dépenses de santé restera assorti de "certaines conditions".

"Les eurobonds sont sur la table, les conditions du MES ont été retirées de la table. Nous remettons au Conseil européen une proposition ambitieuse", s'est de son côté félicité le ministre italien de l’Economie Roberto Gualtieri.

Les deux autres axes de réponse des Européens face au virus étaient plus consensuels: un fonds de garantie de la Banque européenne d'investissement (BEI) permettant de mobiliser jusqu'à 200 milliards d'euros pour les entreprises et une garantie de 100 milliards d'euros maximum de la Commission européenne pour soutenir les plans nationaux de chômage partiel.

© 2020 AFP

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12 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

deckard6
09/04/20 12:36

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BRUNO57
09/04/20 12:49

Il serait impensable de penser que les bons élèves de l'Europe cèdent à tous les caprices de ceux pour qui maîtriser les dépenses et mater le gaspillage sont loin de leur préoccupation ? Commencer par réduire le train de vie de l'état monsieur Le maire, supprimer toutes ses subventions et associations bidons, réduisez le mille feuille administratif région département commune etc etc et après cela peut être l on pourra obtenir des concessions des allemands et hollandais en particulier

j.tavern
09/04/20 14:05


France, Italie, Espagne, ... Zone Euro Sud (ZES) le FMI est là pour vous prêter via ses DTS universels (équivalent monnaie or métal et pas papier PQ)

moicmoi
09/04/20 14:25

C’est bien ce que je prévoyais sur un autre post : une belle foire d’empoigne.

« Nous on a fait ci, nous on a fait ça, ….les autres il n’ont pas fait, et maintenant on nous demande de payer pour leur connerie ? C’est NIET ! »

Et BLM est en droit de se sentir merdeux, vu les retards , mensonges et non-sens de l’état français face au début de la pandémie. (et encore aujourd’hui).

La création d'un "fonds" pour relancer l'économie après l'épidémie ne pourrait se faire qu’en prélevant un impôt supplémentaire. La suppression des dividendes est un premier pas dans cette direction.

Il faut être conscient que , dans certains pays, (dont la France) des erreurs monumentales ont été commises ( suppression du stock stratégique de protections individuelles, , réduction des budgets des services de santé, de sécurité, etc.), et que l’on doit imputer ces manquements aux capitaines, pilotes , 1er de cordée...en exercice à chaque époque.

Donc , comme on le fait pour tout bon artisan et/ou commerçant ou patron de PME, responsables sur leurs biens personnels, (et saisie sur salaire à venir), il convient de faire payer tous ces capitaines, pilotes , 1er de cordée...de les rendre responsables de leurs erreurs de gestion.

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