Veolia Environ.: Rachat de Suez par Veolia, Antoine Frérot fait la pédagogie de la méga fusion

Actualité publiée le 07/09/20 08:49

C’est un message de pédagogie qu’a voulu transmettre le PDG du groupe Veolia, Antoine Frérot, en rendant public sur les réseaux sociaux une vidéo ce vendredi pour expliquer l’ambition derrière le rapprochement projeté avec le rival historique Suez.S’exprimant depuis le siège de Veolia, le patron du groupe a affirmé vouloir créer avec ce rachat le « super champion mondial français de la transformation écologique », proposant de mettre en commun les « forces d’innovation et de recherche, avec des moyens accrus » des deux groupes.

"Ni vainqueur ni vaincu"

Cette annonce intervient alors que le groupe Engie a affiché sa volonté il ya quelques mois de se défaire de sa participation dans Suez afin de se recentrer sur son cœur de métier. Si l’offre de rachat des parts de l'energéticien était acceptée, Veolia enclencherait alors une OPA sur le reste des titres de Suez, et cèderait les opérations françaises de son concurrent à l'investisseur industriel Meridiam, avec lequel a accord a été scellé. L’autre acteur important de ce deal est l’Etat, principal actionnaire d’Engie, qui semble avoir donné son assentiment à l’opération. S’exprimant sur Reuters, le ministre de l’économie français, Bruno Lemaire, a ainsi affirmé que le rapprochement était un « bon projet stratégique », avant d’énumérer un certain nombre de conditions dont la valorisation et préservation de l’emploi. Sur ce dernier point, le leader de Veolia a tenu à rassurer et a indiqué clairement dans sa vidéo que cette opération n’aurait « pas d’impact sur l’emploi en France ».

Patron atypique dans le landerneau des dirigeants du CAC 40, Antoine Frérot s’est fortement engagé dans le débat sur la « raison d’être », dévoilant celle de Veolia plusieurs mois avant la mise en place de la loi PACTE. Cette démarche vise à concilier performances économiques, financières, environnementales et sociales, afin d’aligner les intérêts des actionnaires avec ceux des clients de l’entreprise.

Un contexte favorable

L’annonce de cette offre de rachat intervient dans un contexte très particulier, propice aux mouvements de consolidation dans le secteur des entreprises intervenant dans l’environnement, l’Europe plaçant la décarbonation de son économie au cœur du plan de relance massif post-Covid 19, avec une échéance importante à l’horizon 2025. C’est vraisemblablement cette reconfiguration de l’économie qui a poussé Veolia à lancer une offre d’achat sur Suez, qui fut son concurrent et rival pendant plus d’un siècle et demi. La perspective du mariage a d’ailleurs été favorablement accueillie par les marchés financiers et les analystes, bien qu’accueillie fraîchement par les dirigeants actuels de Suez.

Les prochaines semaines devraient donc être cruciales pour les deux groupes, une évolution de l’offre de Veolia étant classiquement attendue par les principaux protagonistes. Sur la question sensible de la concurrence des contrats entre les deux groupes sur le territoire français, Veolia a pris soin en amont d’annoncer que ces activités seraient cédées dans la foulée au groupe Meridiam afin d’éviter de biaiser la concurrence. A ce stade, Antoine Frérot a appellé le management de Suez, dont son patron Bertrand Camus, au dialogue, lors de plusieurs sorties dans les médias, en affirmant qu'il "ya dans ce projet de la place pour 100% des talents".

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