En ce début d’année, la question que se pose tout investisseur est de savoir comment se positionner par rapport aux marchés boursiers en 2022. Pour la bourse parisienne, l’année 2021 restera dans les mémoires comme l’une des meilleures performances du CAC 40 sur vingt ans, au coude à coude avec 2019 (+26,37%), 2005 (+23,40%) et 2009 (+22,32%).
Après une année 2021 particulièrement heureuse pour les investisseurs en actions (hausse de +29% pour le CAC 40 et de +27% pour le S&P 500), le choix des actions pour 2022 s’avère plus difficile.
La réponse à cette question de quelle action acheter en 2022 dépendra principalement de l’objectif et de l’horizon de placement de chaque investisseur. Si la plupart des investisseurs en bourse visent légitimement la plus-value boursière, d’autres investisseurs pourront décider de se focaliser sur les versements de dividendes pour choisir leurs actions (et se procurer au passage des revenus de la bourse).
Avec la crise du Covid-19 et l’influx massif d’aides publiques pour aider les entreprises à survivre à une activité partiellement ou totalement arrêtée, les entreprises françaises du CAC40 ont fortement réduits leurs versements de dividendes aux actionnaires en 2020.
Les dividendes de l’année fiscale 2019 (versés en 2020) ont ainsi chuté de 45 %, tombant à 36 milliards d’euros. Mais l’année dernière a marqué la fin de la diète pour les actionnaires. Les grandes entreprises françaises cotées de l'indice SBF120 ont versé environ 52 milliards d'euros de dividendes en 2021 (d'après IHS Markit). Soit un rebond de 44 % en un an.
En 2021, les plus importants distributeurs de dividendes en montant ont été Total (7,6 milliards d’euros), Sanofi (4,8 milliards), Axa (3,7 milliards), LVMH (3 milliards) et Vivendi (2,8 milliards).
Le montant total des dividendes distribué l’année dernière est encore loin de celui versé avant la crise (près de 60 milliards d’euros distribués en 2019).
S’il est encore difficile, à ce stade, d’évaluer le montant des dividendes qui seront versés en 2022 par les entreprises françaises (le calendrier des dividendes n’étant pas encore connu), le cru 2022 devrait néanmoins être meilleur encore que celui de 2021. Toute la question est de savoir s’il égalera ou dépassera le niveau de 2019.
Cette augmentation des dividendes pour les actions françaises devrait être un catalyseur important pour la croissance de la bourse française en 2022. Car, n’oublions pas que, sur le long terme, les dividendes constituent un des principaux moteurs de la performance des actions en bourse.
En intégrant les dividendes (ré-investisssement des dividendes reçus), la performance des actions est bien supérieure à celle mesurée par les indices.
Ainsi, depuis 1971, aux Etats-Unis (en s’appuyant sur la performance du S&P 500), près de 70% de la performance de l’investissement en actions provient des dividendes (et du ré-investissement de ceux-ci).
Il existe d’ailleurs une forte corrélation entre l’évolution de la bourse et l’évolution des dividendes comme le montre ce graphique (encore une fois sur le long terme) :
Dans ce cadre, la croissance probable des dividendes d’actions françaises est un élément à observer avec attention pour évaluer le potentiel de hausse du marché boursier en 2022.
Si le niveau de versements de dividendes en 2022 se rapproche de celui observé en 2019, on peut espérer que cela constituera un catalyseur important pour le marché actions en 2022.
La hausse de 2021 n’est donc peut-être pas finie et 2022 peut nous réserver encore une belle année boursière. En tout cas, le montant des dividendes versés par les sociétés françaises devra être observé avec attention par les investisseurs en bourse.
Bertrand de RevenusEtDividendes.com
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