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Les légendes de Wall Street et leurs stratégies

Par Traders mag

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Jesse Lauriston Livermore est une des plus grandes légendes de Wall Street. Il peut légitimement porter le titre de « Premier Trader » de Wall Street. Avant cette époque, les fonds et sociétés de gestion dominaient les marchés financiers, mais Livermore est devenu célèbre pour ses investissements fructueux en agissant comme un loup solitaire.

Il était le premier à analyser le fonctionnement des prix et s'en servir dans ses prises de position. Il utilisait des formules d'investissement qui sont toujours valables aujourd'hui, telles que les ventes à découvert. Il a également compris l'importance des émotions humaines sur les marchés financiers, il succombait régulièrement à son instinct ce qui lui a valu de gagner et perdre plusieurs millions de dollars. Il est malgré tout considéré comme étant un des traders ayant eu le plus de réussite dans l'histoire des marchés financiers.

Jesse Lauriston Livermore est né dans le Massachusetts en 1877. Dès l'adolescence il s'est pris d'intérêt pour les marchés financiers et a commencé à travailler dans ce milieu où il écrivait les prix des actions sur un tableau noir.

Il a fait ses premiers profits auprès des très populaires « Buckets Shops » qui étaient à l’époque des magasins pour parier sur les actions où les ordres des clients n'étaient jamais passés sur le marché, système où le magasin gagne de l’argent quand le client en perd. Il avait tellement de succès qu'il a été banni de ces magasins ce qui l'obligea à prendre la route pour New York et surtout Wall Street.

Livermore avait alors déjà développé des stratégies d'investissement et après ses quelques premières pertes il a rapidement augmenté la taille de son capital avec les mêmes stratégies appliquées à Wall Street. Au début du XIXe siècle existait une bulle sur le NYSE, Livermore reconnu cette formation et bâtit des positions vendeuses.

Grâce à la crise financière très sévère de 1907, sa stratégie lui a permis d'avoir une fortune estimée à 3 millions de dollars.

À cette époque l'économie américaine était dans une récession très importante et une période inflationniste. Le NYSE venait juste de déménager au numéro 11 de Wall Street qui est toujours son adresse actuelle. L’indice Dow Jones Industrial Average était l'indice phare du NYSE depuis 1896.

Le 9 janvier 1907 il cotait 70,38 points et s’effondra au cours de l'année jusqu'à toucher 39,29 points soit une baisse de 45 %. Le manque de liquidités des banques provoqua une panique à Wall Street et l'intervention de JP Morgan et les autres banquiers ont permis de ramener le calme.

Livermore passait ses ordres directement à Wall Street, il était seul et adhérait à sa règle la plus importante qui est : « vendre toujours ce qui est en perte et conserver les positions dans les zones gagnantes. » Néanmoins sa rencontre avec le trader sur le coton, Percy Thomas, fut un changement majeur dans sa vie. À partir de ce moment-là, Livermore prit des positions vendeuses sur le coton et il devint un adepte de la théorie du contraire. Il lissa ses positions gagnantes sur le blé et inversa ses positions acheteuses sur le coton.

Ces derniers éléments et quelques autres pertes ont contribué à pousser Livermore à la banqueroute en 1915. Mais avec l'aide d'un ami il put revenir sur les marchés financiers.

Les années d'or à partir de 1920 ont été très fructueuses pour lui. Il a refait fortune et a pu payer ses dettes. Pendant les mois d'été de 1929 il a à nouveau compris que le marché était suracheté et a mis en place une position vendeuse.

Le grand krach a fait de lui une fortune de plus de 90 millions de dollars. Le pic de cette crise a été le 24 octobre 1929, une journée qui est entrée dans l'histoire comme « le jeudi noir ». Le 3 septembre 1929 le Dow Jones a atteint un pic à 381 points.

Dans les années précédentes, beaucoup de petits investisseurs avaient fait monter les cours des actions en s’endettant auprès des banques. Après une première baisse violente, les banques ont dû faire un appel de marge et les petits investisseurs qui avaient pris beaucoup de levier avec leurs emprunts durent vendre à tout prix ce qui provoqua un mouvement de baisse entraînant tout le marché. Le 8 juillet 1932, le Dow Jones est tombé de 41 points ce qui marqua le point le plus bas de la crise.

Mais la fortune de Livermore n'est pas restée très longtemps. Son divorce avec sa femme et son manque d'intérêt grandissant des marchés financiers ont fait s’évaporer très rapidement ses bénéfices. Le jour de son suicide en novembre 1940 il ne lui restait que 5 millions de dollars.
 
La stratégie d'investissement de Livermore :

Livermore était un investisseur méticuleux. À chaque fois qu'une action ou qu’un sous-jacent lui apparaissait comme ayant un intérêt quelconque d'après son analyse fondamentale, il commençait systématiquement à en observer et enregistrer les cours. De cette façon il pouvait identifier les tendances principales, il analysait au minimum deux actions d'un secteur industriel, par exemple : US Steel et Bethlehem Steel. En se basant sur les prix de ces deux actions dans les phases de hausse et de baisse, Livermore déterminait un prix clé qui était pour lui sa base d'anticipation dans les futurs cours pour chacune des actions.

Les entrées :

Livermore cherchait systématiquement des actions en tendance. Dans les notes qu'il prenait il écrivait uniquement les prix qui représentaient de nouveaux plus hauts ou de nouveaux plus bas. Une correction dans les prix d'approximativement 10 % lui faisait penser que la tendance était en train de s'inverser, il utilisait alors une couleur différente et une nouvelle colonne pour entrer les prix dans son cahier.

Quand une tendance se formait il faisait son entrée sur un point plus haut après une petite correction. La même technique est utilisée pour les positions à la baisse. Il apportait un intérêt tout particulier aux actions qui atteignaient de nouveaux plus hauts.
 
Les sorties :

« La probabilité qu'une tendance se poursuive est plus importante que la probabilité qu’une tendance se renverse. » Cet axiome d'analyse technique était constamment pris en compte par Livermore pendant ses plus fructueuses années. Il ne sortait donc de ses positions que lorsque la tendance s'inversait. Il observait également le comportement de ses positions dans le temps car il estimait que les mouvements de prix s'accéléraient quand ils arrivaient à la fin d'une tendance.
 
Stop :

La prise en charge du risque était définie de façon assez étroite, souvent pour quelques cents. D'après ses notes Livermore calculait la moyenne de ces petites corrections pour placer ses stops. De temps en temps il testait également les réactions du marché en achetant une action en avance par rapport à son signal pour déterminer la position de son stop.
 
La taille de ses positions :

« Il est toujours meilleur de pyramider à la hausse qu'à la baisse. » Les investisseurs monnayent souvent à la baisse leurs positions dès qu’elles entrent en territoire négatif creusant eux-mêmes leur propre tombe. Livermore faisait exactement l'opposé en augmentant la taille de ses positions uniquement quand ces dernières allaient en territoire positif de façon rapide. Pour lui c'était le signe d'une tendance forte.
 
Conclusion

Jesse Livermore, que vous venez peut-être juste de découvrir, est le genre d'investisseur que nous sommes tous, caractérisé par l'interaction entre les émotions de peur et de cupidité. Il a vécu pour les marchés financiers et ces derniers ont conduit sa vie. Aujourd'hui encore les règles d'investissement de Livermore sont toujours valables et appliquées.


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