Après plusieurs années marquées par une forte volatilité des prix des matières premières et une restructuration lourde, Eramet tente de retrouver un chemin de croissance plus lisible. Le groupe minier et métallurgique français, présent dans le nickel (Nouvelle-Calédonie), le manganèse (Gabon) et les alliages haute performance, reste un acteur stratégique pour l’industrie mondiale, mais son parcours boursier est tout sauf linéaire.
Au premier semestre 2025, Eramet enregistre un recul sévère de son EBITDA ajusté hors SLN, à 191 millions d’euros, (-45 % par rapport à la même période de l’exercice précédent), ce qui se solde par un résultat net part du groupe négatif de –101 millions d’euros (hors SLN). Cet effondrement reflète la contraction des marchés en aval (notamment l’acier en Chine) et les effets défavorables des taux de change. Le groupe souligne toutefois que le deuxième trimestre a montré des signes d’amélioration, notamment via des progrès dans la résolution des contraintes logistiques au port du Gabon, levier important pour restaurer la compétitivité. Cette publication semestrielle confirme les difficultés persistantes d’Eramet face aux cycles des matières premières mais laisse entrevoir un peu d’espoir pour le second semestre, à condition que les correctifs opérationnels se transforment en dynamique durable.
Pourtant, certains signaux invitent à un optimisme mesuré. Eramet a poursuivi la rationalisation de ses actifs et réduit son endettement net. Sa division manganèse au Gabon demeure rentable et constitue un pilier solide, représentant plus de 50 % de l’EBITDA. Le groupe mise également sur la montée en puissance du lithium, avec le projet Centenario en Argentine, qui pourrait diversifier ses revenus à partir de 2025-2026 et l’ancrer dans les métaux pour batteries, un marché en croissance structurelle.
Sur le plan de l'analyse technique on a également quelques notes d'espoir depuis que le titre a mis en œuvre un rebond en prenant appui sur la zone de support des 45,5 euros. Une tendance haussière s'est mise en place, les moyennes mobiles se sont retournées et on peut envisager un premier objectif autour de 62,6 euros qui correspond plus haut niveau de valorisation depuis le début de l'année.
Insistons sur le fait que la valeur reste un investissement spéculatif avec une volatilité qui peut être forte en raison de sa cyclicité. Cela reste donc un pari.
Principaux défis d'Eramet :
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Dépendance forte aux prix du nickel et du manganèse.
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Instabilité politique et coûts élevés en Nouvelle-Calédonie.
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Réussite critique du projet lithium pour diversifier les revenus.
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Capacité à maintenir une discipline financière après plusieurs années d’endettement élevé.
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