Gaussin: deux offres déposées, mais jugées incomplètes

Liquidation judiciaire : clap de fin pour le constructeur Gaussin

2 décembre 2024

En redressement judiciaire depuis septembre, l’entreprise Gaussin va être liquidée malgré les deux plans de reprise présentés le 5 novembre dernier. Le tribunal de commerce de Vesoul a en effet décidé le 29 novembre de n’en retenir aucun et a prononcé la liquidation judiciaire du fabricant de véhicules électriques et autonomes.

Deux repreneurs s’étaient présentés, Guillaume Richard, le fondateur du groupe Oui Care avec le soutien de Christophe Gaussin et l’entreprise franco-américaine Corail-SM qui, en juillet, avait déjà repris Metalliance, la filiale industrielle de Gaussin. Mais le tribunal de commerce a estimé « qu’aucune de ces offres de reprise ne présentait de garanties solides sur l’avenir de l’entreprise et de ses 63 salariés ».

Cette décision acte donc la fin de l’entreprise française créée en 1880, qui au cours des dernières années a développé des concepts innovants de véhicules zéro émission, tels que le tracteur de parc Zero-emission Yard Automation alimenté par hydrogène ou la plateforme skateboard hydrogène ou tout électrique. Mais le redressement judiciaire puis la vente l’été dernier de sa filiale industrielle Metalliance ont empêché Gaussin de poursuivre l’assemblage des véhicules et d’honorer ses commandes, creusant ainsi sa dette estimée à près de 140 M€.

La fin de Gaussin n’est pas sans rappeler celle de Volta Trucks fin 2023, repris depuis par Luxor Capital ou encore la liquidation en 2023 d’E-Néo, spécialiste du rétrofit poids lourds. Les temps sont durs pour les nouveaux entrants sur le marché du camion électrique !

(CercleFinance.com) - Deux offres ont été déposées pour le fabricant de matériel de transport et de logistique Gaussin, qui fait actuellement l'objet d'une procédure de redressement judiciaire, a-t-on appris lundi.

A l'issue de la date limite qui avait été fixée au 4 novembre par le Tribunal de commerce de Vesoul, la société Corail SM - qui avait déjà repris Metalliance, la principale filiale de Gaussin - a déposé une offre de plan de cession.

Par ailleurs, un consortium au sein duquel Christophe Gaussin, l'actuel dirigeant de la société, détiendra une participation minoritaire - a également présenté une offre de reprise.

Ces offres ayant été jugées, en l'état, incomplètes et insuffisantes par les administrateurs judiciaires, le Tribunal de Vesoul a décidé de renvoyer leur examen au 27 novembre afin de permettre leur amélioration.

Dans le contexte de son redressement judiciaire, Gaussin ajoute toujours faire face à des difficultés afin de finaliser et de publier ses comptes au titre de l'exercice 2023.

Selon des chiffres non audités, son chiffre d'affaires pour l'exercice 2023 devrait atteindre 12 millions d'euros, puis 6,4 millions sur le 1er semestre 2024.

A titre de comparaison, l'entreprise avait généré un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros en 2021 et de 25 millions en 2022.

Alors que le dernier état du passif établi par le mandataire judiciaire fait apparaître un montant de 141 millions d'euros, Gaussin indique avoir l'intention de contester ces créances à hauteur de 100 millions d'euros.

Au 31 octobre, sa trésorerie s'élevait à un peu plus d'un million d'euros.

Evoquant enfin des volumes d'échanges 'atypiques' sur son titre, qu'il relie aux rumeurs relatives à son avenir, Gaussin indique que sa cotation reste suspendue 'dans l'intérêt des porteurs, dans l'attente de la publication d'informations objectives et actualisées sur la situation de l'entreprise'.

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