Bonjour,
@Anjou49
Très beau style au service d'une description touchante du médecin de famille tel que ceux dont je me souviens dans mes jeunes années au Havre et à Nantes.
Pas le temps d'en dire plus à l'instant ...
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Oui,
mais plus tu gagnes plus t'es imposé. A partir d'un certain seuil, le moindre € qui rentre ressort immédiatement en Impôts ou taxes... Travailler pour ceux qui ne foutent rien mais encaissent, ça va un moment....
Du coup, je connais quelques spécialistes en France qui travaillent 3 jours par semaine (et encore, 9 mois /12) et passent le reste de leur temps à faire du bateau.... des voyages etc....
C'est vrai aussi, que les études sont longues et que les impôts sont très lourds.
Mais, comme nôtre société est une société qui encourage l'individualisme, une société dans laquelle le "chacun pour soi" passe avant l'intérêt collectif, il est clair que cela ne peut mener qu'à ce genre de comportement.
Quand on voit tous les problèmes de la France, il y a des choix très douloureux à faire, mais les français ne veulent pas les faire....
Je n'ose même pas penser ce qu'il adviendrait en cas de guerre ouverte avec un autre pays....
D'accord avec toi Anjou49: les temps ont changé, les hommes aussi.....Enfin , nous avons vieilli....
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Les Temps changent et les gens aussi, c’est un fait.
Il s’appelait Jean-Pierre Gaston-Carrère, médecin généraliste, installé au Plessis-Robinson, ville champignon à une dizaine de kilomètres au sud de Paris. Cité ouvrière où les HLM fleurissaient dans ces années cinquante de cette après-guerre pleine d’espoir.
Une population bon enfant composée d’un fort contingent d’O.S. de chez Renault et de Citroën. Un autobus, le « 195 » les emportait de jour comme de nuit à cause des 3/8 vers les usines de l’Ile Seguin et des quais de Javel.
C’est là dans cette cité dortoir, triste et gaie à la fois qu’il fit toute sa carrière.
Ce médecin, « Monsieur le docteur » respecté de tous pour son dévouement ne comptait pas ses heures. Du lundi matin au samedi soir, des journées de dix à douze heures formaient son quotidien.
Il n’était pas exceptionnel tard le soir d’apercevoir sa voiture traverser notre quartier pour se rendre au chevet d’un patient.
A six ans je chopais, ce n’était pas rare, une splendide rougeole. La persistance d’une fièvre jugée excessive et une conscience professionnelle incorruptible l’amenèrent chez nous chaque soir après ses visites pendant quatre jours.
« Juste pour m’assurer que notre petit malade va bien » annonçait-il à mes parents presque en s’excusant du dérangement. Pas question d’honoraires évidemment pour ces visites impromptues.
Il possédait dans le bas du Plessis, une jolie maison adossée à « l’Etang Colbert » parce qu’il gagnait très bien sa vie, ce que personne ne lui aurait contesté ou jalousé. On connaissait son dévouement.
Aujourd’hui dans les cabinets médicaux, je ne juge pas, c’est un répondeur qui dès dix-huit heures vous renvoie vers le 115 et les Urgences. Aujourd’hui pas ou quasiment plus de visites à domicile.
Le traditionnel « médecin de famille » de ces époques lointaines est devenu le « médecin référent ».
Il n’y a pas que le vocabulaire qui a changé
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Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis.
L'horaire de "fonctionnaire", la plupart des médecins généralistes en ville l'ont déjà adopté depuis longtemps et sont même souvent à la semaine de 4 jours.
Vous me direz "pourqoui n'y auraient ils pas droit? "
Et je vous répondrai "OUI" ils y ont droit mais ils ne doivent pas pleurnicher à la SS et au gouvernement pour obtenir une compensation de rémunération.
Tu bosses plus = tu gagnes plus. Tu bosses moins = tu gagnes moins. L'exercice de la médecine généraliste n'est qu'un métier de main d'oeuvre (certes très qualifiée) dont la rémunération dépend essentiellement des heures faites.
Le second scandale que les médecins entretiennent, c'est la prescription de médicaments.
Voila au moins un domane où les français sont champion du Monde, c'est la consommation de médicaments, avec l'active complicité des médecins. (c'est pour conserver sa clientèle que le médecin accède aux demandes des patients (qu'on devrait d'ailleurs appeler "client" et non "patient" parce que la médecine est payante et fort cher)).
Il en va de même pour les arrêts maladie pour lesquels nous sommes en tête mondiale aussi.
Voila deux records que personne ne nous envie.
Notre médecine nous coute un bras et une jambe et pourtant, nous ne sommes pas dans le peloton de tête pour l'espérence de vie. Nous rétrogadons même lentement. Et ne mettons pas cela sur le fait qu'il n'y a pas assez de médecins. Il faudrait simplement que la médecine ne soit plus un business mais redevienne une vocation.
Quant à l'engorgement des urgences, un rapport de 2023 dit que 17% des personnes qui viennent aux urgences sont renvoyées chez elles après osculatation, sans médicaments, sans prescription (elles n'ont rien en fait) et 24% repartent avec une prescription de paracétamol.
Ca fait 41% de gens aux urgences qui aurait très facilement et sans aucune compétence, se soigner chez elles, seules.
Pour éviter cela, c'est très simple.
Il suffit de faire payer la consultation, comme chez un généraliste, avec remboursement par la SS sous 3 semaines.
Et il n'y aura plus d'engorgement.
Et arrètons de dire que ça deviendrait de la médecine pour riches. Le généraliste, on le paie et on ne dit pas de lui qu'il ne soigne que les riches.
La régulation de leur installation devrait être une compensation des frais d'études payés par nos impôts.
C'est comme ça à l'armée. L'armée te forme et tu lui dois plusieurs années d'engagement.
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Bonjour,
Je n'ai pas composé hier le message ci-dessous pour qu'il soit noyé dans une "file" de portée générale (Dernières NEWS !!!), je le repositionne donc ici sous un titre spécifique pour un meilleur suivi de la question maintenant cruciale des DESERTS MEDICAUX.
(merci à dubaisan, Dudu34 et JD1976 pour leurs "likes")
Bonjour,
Je suis tout à fait d'accord avec Monsieur BAYROU, notre premier ministre !
Les médecins sont sponsorisés par la Sécurité Sociale et sans elle, leurs chiffres d'affaires seraient deux fois moindres !
Les Municipalités et autres collectivités locales, à bout d'arguments devant l'acuité de la question des déserts médicaux, font des ponts d'or aux médecins sous la forme de primes, de compléments de salaires et d'installations tous frais payés, lesquels médecins me font penser à mon chat Gros Blanc (il est tout blanc bien sûr !) gras et dodu qui vient renifler son assiette et se détourne la plupart du temps avec un air blasé !
Les études de médecine sont certes longues et difficiles, mais elles sont gratuites pour les médecins et donc à la charge de la collectivité nationale.
Et maintenant qu'ils se sentent en position de force, après avoir été encensés pendant la période du covid, les médecins veulent des horaires de fonctionnaires : 9h-12h / 14h-18h, cinq jours par semaine, en multipliant les façons de ne pas s'installer en clientèle !
Bon nombre de français sont prêts me semble-t-il à supporter une grève nationale des médecins de grande ampleur, qui :
- soulagerait notablement en quelques semaines les comptes de la sécurité sociale, notamment par la diminution de la délivrance d'arrêts de travail, véritable scandale dont les médecins sont l'un des rouages !
- offrirait à un grand nombre de clients des médecins une occasion unique de se sevrer un tant soit peu de leur consommation excédentaire et injustifiée de médicaments !
- permettrait aux médecins qui refusent des clients de "souffler" un peu avant le burn-out au bord duquel ils seraient tous, ou presque, selon leur dires !
Quant au "numerus clausus" dont la genèse est très complexe, on l'attribue aux pouvoirs publics qui voulaient, il y a 50 ans déjà, réduire la consommation médicale, mais les médecins dans leur grande majorité l'ont défendu, y voyant un moyen de maintenir le niveau de leur revenus, tout comme ils sont pour la même raison hostiles à l'élargissement de l'éventail des actes des personnels infirmiers formés pour cela.
Un petit mot d'humeur ...
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Déserts médicaux : comment l’État veut reprendre la main
La loi Garot sur les déserts médicaux a été adoptée en première lecture à l’Assemblée. Mais le Sénat doit encore débattre du texte. Décryptage.
Publié le 09/05/2025 à 15h55
C'est un vrai événement dans l'organisation de la répartition des médecins de ville sur le territoire français. Pour la première fois, une proposition de loi a été adoptée pour la réguler. Par 99 voix contre 9, les députés ont dit oui, mercredi 7 mai, à la « loi Garot ». Désormais, pour s'installer dans une zone dite « surdense », tous les médecins (qu'ils soient généralistes ou spécialistes) devront avoir l'autorisation de l'Agence régionale de santé.
Une mesure censée lutter contre les déserts médicaux, qui concernent sept millions de Français. « C'est une très bonne nouvelle, nos concitoyens ne veulent plus être soignés en fonction de leur code postal », a commenté le député PS de la Mayenne, Guillaume Garot, qui a donc remporté cette première manche, avec sa proposition de loi transpartisane qui réunissait 250 députés de tous bords, hors RN. « C'est une immense erreur, on ne peut pas combler la pénurie en répartissant la pénurie. On va continuer à se mobiliser pour combattre ce texte », a rétorqué Jérôme Marty, président de l'Union de la médecine libérale. Le ministre de la Santé Yannick Neuder estime qu'il s'agit « d'un mauvais remède à une vraie question ».
Définir les fameuses zones surdenses
La première étape concerne les fameuses zones surdenses. Les agences régionales de santé (ARS) vont avoir pour mission de les définir précisément. « Actuellement, les indicateurs ne sont pas assez précis, ils doivent encore être affinés », explique Guillaume Garot. Il existe pour l'instant des indicateurs de densité médicale (qui donnent le nombre de médecins généraliste, ou de spécialistes, comme les dermatologues, pour 100 000 habitants, dans un département). Il existe aussi une donnée plus précise, qui est l'Accès potentiel localisé (APL), utilisée par la Drees (Direction de la recherche et de la statistique). Elle intègre aussi dans ses paramètres des critères de distance kilométrique pour accéder aux médecins, et des facteurs d'âge des patients du territoire concerné, car cela influe sur leur consommation des soins. Ainsi, la ville de Villenave-d'Ornon (Gironde) a une APL neuf fois plus élevée que la dernière, Houilles, dans les Yvelines, selon le classement du Point des villes qui ont le plus de médecins.
Mais le législateur estime que les données de l'APL doivent être actualisées, afin de mettre en place des cartographies plus fines de la densité médicale, avec les chiffres les plus récents. Toute la question va donc être de déterminer quelles sont les villes réellement surdotées et qui seraient concernées par les interdictions de nouvelles installations. « On attend impatiemment de voir quels sont les maires de villes surdotées qui vont lever le doigt pour dire “j'ai trop de médecins dans ma commune” », ironise le Dr Jérôme Marty. En réalité, on sait déjà qu'il s'agit surtout des centres-villes des grandes métropoles, et certaines communes de bords de mer, mais encore faut-il en avoir les dernières confirmations. Les cartographies actualisées de ces zones « surdenses » ou « sous-denses » sont très attendues. Elles devraient être prêtes avant l'été.
Sur le plan législatif, tout pourrait se jouer au Sénat, où les grandes manœuvres vont avoir lieu. La Chambre haute n'examinera la proposition de loi Garot qu'à l'automne, en raison d'un calendrier parlementaire surchargé. Entre-temps, une autre proposition de loi, sur le même sujet, portée par le sénateur LR Philippe Mouiller (Deux-Sèvres), arrive en discussion dès le 12 mai. Elle pourrait permettre de dénouer la crise. Elle propose une régulation à l'installation pour les médecins généralistes uniquement, avec autorisation de l'ARS, comme la loi Garot. Mais, dans les zones surdenses, les médecins seraient autorisés à s'installer s'ils font quelques jours ou quelques heures par semaine dans un désert médical, éventuellement en téléconsultation. Elle pourrait avoir le soutien du gouvernement, et coller avec l'ambition du « plan Bayrou », qui proposait « par esprit de solidarité » aux médecins de consacrer deux jours par mois à consulter dans un désert médical. Le ministre de la Santé Yannick Neuder semble aller dans cette direction. Les syndicats pourraient être convaincus si le gouvernement revalorise ces consultations dans les déserts médicaux.
Une chose paraît acquise. Le statu quo est devenu impossible, et la position des syndicats de médecins libéraux qui ne veulent rien concéder paraît difficile à tenir. La mobilisation de la profession le 29 avril n'a pas empêché le vote de la loi Garot à l'Assemblée. Mais ils ne veulent pas lâcher le combat. Dans le même temps, un sondage paru dans Les Échos montre que 48 % des Français estiment désormais que l'accès à un médecin est « compliqué, long, ou partiel ». Une tribune signée par 1 500 élus de petites villes et territoires ruraux, publiée dans La Tribune dimanche, s'est prononcée en faveur de la régulation médicale. La perception de la situation change car le « désert médical » n'est plus seulement la Creuse ou la Haute-Loire… mais aussi la Seine-et-Marne ou la périphérie d'Orléans, des zones périurbaines en grande difficulté.
Pour mettre la pression sur les syndicats de médecins, le Premier ministre François Bayrou n'a pas hésité à affirmer dans le JDD le 3 mai que « tous les médecins sont rémunérés par l'Assurance maladie et leurs études ont été financées par la collectivité. On ne peut pas bénéficier de tout ce qu'un pays offre sans en accepter les responsabilités. Dire “aucune contrainte”, c'est à mes yeux une forme d'indifférence ou de manque de responsabilité ». Une déclaration qui lui a valu une volée de bois vert des syndicats de médecins… mais qui s'adressait à l'opinion publique, de plus en plus sensible sur ce sujet.
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