Après six mois passés à convaincre les principaux états-majors industriels tricolores de l'intérêt stratégique des drones civils, à travers la réalisation de 500 missions tests, le président de Delta Drone, Frédéric Serre, se dit « prêt à l'envol ». Il vient de procéder à uneaugmentation de capital de 3,9 millions d'euros sur Nyse Alternext, où l'entreprise s'est introduite cet été pour financer son développement. Elle possède déjà une usine d'une capacité de fabrication de 400 appareils par an dans le Sud-Est, et intègre même sa propre école qui a formé une soixantaine de pilotes cette année. Ses chercheurs ont déjà conçu deux gammes de drones autorisés par la DGAC. Pour déployer son offre, Delta Drone a besoin de renforcer ses équipes et son savoir-faire dans les secteurs qui l'intéressent, par exemple la téléphonie mobile où ses services sont vendus par abonnement de 1.500 à 5.000 euros par mois. « Notre prestation comprend la location des appareils équipés des capteurs nécessaires et des logiciels de traitement qui convertissent la somme considérable de données enregistrées en vol en informations directement exploitables par nos clients », explique Frédéric Serre. Pour verrouiller ce marché où une dizaine d'entreprises se sont positionnées en France, Delta Drone a déposé plusieurs brevets. L'un d'eux porte sur l'analyse des dispersions thermiques qu'une circulaire rendra obligatoire dans les bâtiments industriels en 2015. « Les drones sont appelés au même développement que la téléphonie mobile. Chaque entreprise aura bientôt son service d'analyse en vol pour inspecter les infrastructures, surveiller une flotte ou gérer ses récoltes », prédit le président de Delta Drone qui vient de racheter Hydrogeosphère, spécialiste des relevés topographiques dans le secteur minier.
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