Les motifs d'espérer se multiplient

La Bourse de Paris attendue en légère hausse à l'ouverture

Morne plaine sur les marchés, Wall Street est fermé

Le fil d’informations a continué ce week-end à égrener son chapelet de mauvaises nouvelles. A Hong Kong, en réaction aux lois sur la sécurité que menace de déployer la Chine, les manifestants ont organisé le plus grand rassemblement depuis le confinement. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et arrêté 180 personnes sur les quelques milliers qui défilaient. Selon l’OCDE, les pays de l’organisation pourraient voir leur dette publique atteindre en moyenne 137% de leur PIB cette année, en raison des baisses de recettes fiscales et des relances budgétaires mises en place.

La séance s’annonce assez calme et dans de faibles volumes de transaction : les marchés seront fermés aujourd’hui au Royaume-Uni (Spring Bank Holiday) et aux Etats-Unis (Memorial Day). Les investisseurs suivront avec attention cette semaine l’évolution du projet de plan de relance européen. La Commission européenne dévoilera mercredi les détails du plan qu’elle souhaite voir adopter par l’Union européenne. Allemagne et France se sont prononcées cette semaine sur leur volonté de créer un fonds de 500 millions d’euros. Mais bon nombre de pays du nord de l’Europe restent réticents à un tel projet, à l’instar de l’Autriche, des Pays-Bas, du Danemark ou de la Suède.

Du côté des valeurs, il faudra surveiller Axa, qui a décidé de faire appel après que la justice l’a sommée d’indemniser le groupe de restauration Eclore pour ses pertes d’exploitation liées au covid-19. On jettera aussi un œil sur Bouygues, qui plaide pour un report à fin 2020 ou début 2021 des enchères pour les fréquences de téléphonie mobile de cinquième génération en raison de la crise.

Enfin, le prêt de 5 milliards d’euros garanti par l’Etat pour Renault devrait être conditionné à des engagements sur l'emploi et l'activité en France, selon la ministre des Transports Elisabeth Borne. Elle a également indiqué que le plan de soutien à la filière automobile française qu'Emmanuel Macron doit présenter mardi donnera un coup de pouce supplémentaire pour l'achat d'une voiture neuve, qu'il s'agisse d'un modèle électrique mais aussi d'un modèle thermique récent.

Le Cac 40 attendu en baisse à l'ouverture <font face="roboto-medium, Arial">aujourd'hui </font>

La Chine s'en prend à Hong Kong, les marchés tremblent

Les crises, on le sait, s’accompagnent toujours d’une cohorte de maux imprévus, et ont le mauvais goût de raviver les tensions. Les relations entre Pékin et Washington s’étaient déjà fortement dégradées ces dernières semaines. Elles ont pris une nouvelle tournure hier, après que la Chine a annoncé un projet de loi de sécurité nationale pour Hong Kong. Le texte a été inscrit à l’ordre du jour de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, qui s’ouvre aujourd’hui.

Selon le South China Morning Post, le premier à avoir révélé cette information, le texte interdirait la sécession, l’ingérence étrangère et toute activité séditieuse destinée à renverser le pouvoir central dans l’ancienne colonie britannique. De quoi pousser les Etats-Unis à revoir éventuellement le statut économique spécial qu’ils accordent au territoire, permettant à ce dernier de jouer son rôle de centre financier international. Donald Trump n’a d’ailleurs pas attendu pour déclarer que les Etats-Unis réagiraient « avec force » si Pékin allait jusqu’au bout. Les militants appellent déjà à manifester à Kong Hong contre la législation chinoise, qui menace les libertés.

Signe d’une inquiétude accrue et d’un repli vers les valeurs refuge, le rendement des obligations britanniques à cinq ans a reculé pour la première fois en territoire négatif et le dollar a progressé. Après avoir été soutenu par la baisse des stocks américains pour la deuxième semaine consécutive, le pétrole s’est de nouveau replié. Le baril de WTI s’échangeait ce matin à moins de 32 dollars.

Aucun indicateur économique n’est attendu aujourd’hui, mais la journée est d’ores et déjà marquée par cette ouverture du congrès national du parti communiste chinois. L’évènement, qui court sur plusieurs journées, a été reporté de trois mois en raison de la pandémie de coronavirus. Autant dire que le président Xi Jinping est aujourd’hui sous le feu des projecteurs, alors que les Etats-Unis accusent ouvertement la Chine d’avoir échoué à maîtriser la propagation du virus, et menacent de rupture l’accord commercial de « phase 1 ».

Au plan national, Xi Jinping doit gérer une crise sans précédent, avec une chute du PIB de près de 7% sur un an au premier trimestre, la première contraction de l’économie -officielle- depuis la fin de la révolution culturelle en 1976. Les annonces de soutien budgétaire sont fortement attendues. Le pays s’est abstenu pour la première fois de fixer un objectif de croissance annuelle.

Du côté des valeurs, il faudra suivre Renault. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a expliqué dans un entretien au Figaro que le constructeur automobile « jouait sa survie », indiquant qu’il n’avait « pas encore signé » le prêt de cinq milliards d’euros garanti par l’Etat demandé par le groupe. Nous nous tenions jusqu'ici à l’écart de la valeur.

Message complété le 22/05/2020 09:01:51 par son auteur.

Source : Investir

Le Cac 40 attendu en baisse à l'ouverture

Une pause après la hausse de Wall Street, dopée par les Gafam

En ce jour férié en France, mais actif sur les marchés financiers, les indices devraient marquer une pause dans leur ascension. En Asie, les principales bourses sont stables, et les contrats à terme sur le S&P 500 annoncent une ouverture en baisse. Wall Street a connu hier une séance de nette hausse, soutenue par des Gafam en grande forme. Facebook (+6%) et Amazon (+2%) ont touché de nouveaux records historiques. Le premier lance une nouvelle activité (« Facebook shops »), une plateforme de commerce en ligne destinée aux petites entreprises. A noter que le Nasdaq (+2,1%) se rapproche de son sommet de février après une remontée spectaculaire de plus de 40% depuis son creux de fin mars.

Les investisseurs continuent d’espérer une reprise de l’économie à mesure que le monde se déconfine et que les cours du pétrole remontent. Contre toute attente, les stocks de pétrole se réduisent Etats-Unis : ils ont diminué de près de 5 millions de barils lors de la semaine qui s’est achevée le 15 mai, alors que le consensus tablait sur une hausse de 1,8 million de barils. Les minutes de la réunion de la Réserve fédérale américaine tenue fin avril, publiées hier soir, ont confirmé que les banquiers centraux étaient prêts à tout pour soutenir l’économie du pays jusqu’à la reprise, notamment en maintenant les taux d’intérêt autour de zéro.

Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 dans le monde – plus de 100.000 en 24 heures selon l’OMS – incite à la prudence. A eux seuls, les Etats-Unis en ont recensé plus de 45.000 mardi. Selon le décompte de l'Université Johns Hopkins, plus de 5 millions de personnes dans le monde ont été touchées par le virus.

Les groupes chinois exclus de Wall Street ?

Difficile aussi de faire abstraction des tensions très vives entre Washington et Pékin. Le président Donald Trump a de nouveau attaqué violemment dans un tweet la gestion de l’épidémie par la Chine, parlant d’« incompétence » et de « tuerie de masse ». Par ailleurs, le Sénat a approuvé hier une loi obligeant les entreprises à prouver qu’elles ne sont pas contrôlées par un gouvernement étranger… une législation qui pourrait conduire à exclure des groupes chinois comme Alibaba ou Baidu de Wall Street !

Ce jeudi, les investisseurs ne seront pas surchargés par l’actualité des entreprises. Ils suivront en revanche les nombreuses statistiques économiques du jour, de part et d’autre de l’Atlantique, avec de premiers résultats des enquêtes de mai d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats (PMI) en Europe et les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

Aujourd'hui :

Ouverture en petite baisse en vue à Paris

La prudence est de retour

Le rebond à Wall Street semblait avoir fait long feu. Les indices américains ont, en effet, cédé du terrain après qu’un site internet eut émis des doutes sur les données publiées par la biotech Moderna concernant son vaccin. En revanche, Tokyo a profité de l’annonce surprise d’une réunion de politique monétaire de la Banque centrale ce vendredi, laissant espérer de nouvelles mesures de relance.

En Europe, la séance pourrait manquer de direction au vu de tendances divergentes avec des contrats futures américains, dans le vert, et ceux du Vieux continent en légère baisse actuellement.

En outre, peu d’indicateurs statistiques sont au programme aujourd’hui. Les investisseurs suivront, en zone euro, les chiffres définitifs de l’inflation pour le mois d’avril et l’indice de confiance des ménages pour le mois de mai, qui devraient confirmer la forte dégradation de la conjoncture.

Outre-Atlantique, les traditionnels stocks de pétrole hebdomadaires ne devraient pas retenir particulièrement l’attention tandis qu’il faudra attendre 20 heures pour prendre connaissance du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale.

L’automobile en danger

Du côté des sociétés, on suivra néanmoins Renault, déjà en fort recul hier. Le groupe a confirmé la suppression de 400 postes en Slovénie mais, selon Les Echos et Le Canard Enchaîné, le constructeur envisagerait de fermer trois sites de production en France, à Dieppe, Choisy-le-Roy et Caudan tandis que, dans un second temps, le site de Flins pourrait cesser sa production de véhicules et se voir confier d’autres activités. La firme au losange aurait pourtant obtenu un prêt garanti de l’Etat de 5 milliards d’euros, selon Reuters.

Toujours dans le secteur automobile, S&P a baissé à négative la perspective de la note d’émetteur long terme A- de Michelin. L’agence estime que le chiffre d’affaires du pneumaticien pourrait baisser de 15% cette année.

On suivra aussi EDF alors que RTE a fait état d’une remontée progressive de la consommation d’électricité en France en raison de la reprise partielle de l’activité économique.

Enfin, Biomérieux ne proposera finalement qu’un dividende de 0,19 euro contre 0,38 auparavant. A l'inverse, Danone a confirmé sa proposition de dividende de 2,10 euros.

A suivre...

Message complété le 20/05/2020 09:22:56 par son auteur.

https://investir.lesechos.fr/medias/externe/FR0003500008.gif

Ça manque de bonnes nouvelles :)

Super ! Cela me donne la patate !

merci à toi ....

Excellent post JD!!!!!

En Bourse aussi, toujours, l’inattendu arrive. Un possible vaccin et un plan de relance européen annoncés le même jour ne pouvaient faire que des étincelles : un gain de plus de 5% pour le Cac 40 hier, de près de 4% pour Wall Street et des marchés asiatiques à l’unisson ce matin. Certes, il y a eu un petit effet « Fomo » (Fear of missing out, c’est-à-dire peur de manquer le départ du train), mais ces nouvelles importantes ont de quoi soulever l’enthousiasme. La biotech américaine Moderna a publié des résultats encourageants sur un candidat vaccin, dont les premiers essais sur l’homme ont été concluants. Comme seul un vaccin pourrait véritablement tourner la page du covid-19, l’espoir est immense.

Par ailleurs, un fonds de relance européen figurait aussi en bonne place parmi les principales attentes des boursiers. Les Etats-Unis et la Chine ont déjà mis en route des plans d’investissement de plusieurs centaines de milliards de dollars pour soutenir leur économie. Comme les européens n’étaient pas parvenus à s’entendre sur des obligations communes dites « coronabonds », l’annonce par Paris et Berlin d’un programme de 500 milliards d’euros pour stimuler la reprise a donc été saluée. Les premiers secteurs à en profiter seraient les plus gravement touchés, soit l’aéronautique, l’automobile et le tourisme.

L’anticipation des effets positifs de ces mesures sur la conjoncture mondiale a dopé les cours du pétrole, remontés au-dessus de 35$ pour le brent, son meilleur niveau depuis deux mois. Ce matin, les prix reviennent vers 34,90$. Comme l’Arabie saoudite s’est dite prête à restreindre à nouveau sa production, si la demande redémarre, les stocks vont pouvoir se résorber plus rapidement, ce qui soulagera le marché pétrolier.

Plein feux sur la consommation américaine

Aujourd’hui, les yeux se tourneront à nouveau vers Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale qui doit s’exprimer devant la commission bancaire du Sénat. Il a déjà donné son point de vue sur la crise ce week-end (il table sur une reprise lente à partir du second semestre), mais il pourrait en dire davantage sur les munitions supplémentaires de la Fed pour lutter contre les effets dévastateurs du coronavirus sur l’économie américaine. Comment se porte la consommation, véritable moteur de la conjoncture outre-Atlantique ? On le saura aujourd’hui à travers les résultats des deux géants du secteur, Walmart et Home Depot.

Ces bonnes nouvelles ne doivent toutefois pas occulter les sujets qui préoccupaient ces derniers temps les opérateurs et notamment les tensions entre les Etats-Unis et la Chine. Le Nasdaq envisagerait de limiter les introductions en Bourse de firmes chinoises. Enfin, on notera que l’interdiction de « shorter » des valeurs (mesure de protection prise après la chute de mars) sera levée ce matin pour la France, la Belgique, l’Espagne, l’Autriche et la Grèce. Certains experts estiment que cela pourrait être un élément déclencheur d’une phase de repli des marchés.