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Déchets nucléaires : le méga-projet d'enfouissement de Bure.



IZEK IZEK
18/09/2021 17:44:55
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Un sujet épineux qui fait peur !

tous le monde fait style je ni comprend rien , mais pour combien de temps?

  
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IZEK IZEK
18/09/2021 17:27:53
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Déchets nucléaires : 5 questions pour comprendre le méga-projet d'enfouissement de Bure

Initié il y a plus de 20 ans, le projet Cigéo de stockage des déchets nucléaires les plus radioactifs dans le sous-sol de Bure (Meuse) devient de plus en plus concret. Afin d’évaluer s’il est d’utilité publique, et ainsi permettre au maître d’ouvrage d’acquérir de gré ou de force les terres nécessaires à sa construction, une enquête indépendante à été lancée mercredi. Reste que ses conclusions ne seront pas contraignantes, et que la décision reviendra in fine à l’Etat. Pour y voir plus clair, La Tribune revient sur les principaux enjeux d'un projet colossal...et contesté.

A cheval entre les départements de la Meuse et de la Haute-Marne, c'est un projet aussi gigantesque que controversé qui pourrait bientôt voir le jour. Un complexe industriel immense qui mobiliserait plus de 700 hectares en surface, l'équivalent de 1.000 terrains de football... et bien plus en sous-sol. Baptisé Cigéo, ce centre de stockage en couche géologique profonde consisterait à enfouir, à 500 mètres sous terre, quelque 80.000 mètres cube de déchets nucléaires à haute et moyenne activité - dont certains resteront radioactifs pendant des millions d'années.

De quoi permettre d'enterrer, en même temps que ces substances issues des 56 réacteurs nucléaires français, le dossier épineux de leur dangerosité - avant que le pays ne puisse se passer de cette source d'énergie ? Si l'on en croit le pilote du projet, l'Andra (Agence nationale de gestion des déchets radioactifs), la réponse est oui : les générations futures n'auront « plus à s'en soucier », fait-elle valoir. La promesse a de quoi séduire...

Reste que de nombreux opposants, riverains ou non, se battent corps et âmes contre son autorisation. « Celle-ci dépendra de beaucoup de choses », explique Patrice Torres, directeur des opérations industrielles et directeur du Centre de Meuse/Haute-Marne de l'Andra. Y compris des résultats d'une enquête indépendante, officiellement lancée le 15 septembre. Composée de cinq membres nommés par le tribunal administratif de Nancy, elle doit permettre d'y voir plus clair sur l'éventuelle utilité publique de Cigéo. Une reconnaissance qui permettrait à l'Andra d'acquérir les 120 hectares restants qui lui sont nécessaires... si besoin par expropriation. Avant une mise en service prévue vers l'année 2035, et la réception à l'échelle industrielle des déchets les plus dangereux d'ici à 2080.

« Aujourd'hui, nous ne sommes plus dans la construction du projet, mais dans sa phase finale : il s'agit de le valider ou de ne pas le valider », a précisé le président de la commission d'enquête, Claude Bastien, retraité, lors d'un point presse à Bar-le-Duc (Meuse) le mardi 14 septembre.

Pourquoi ce projet d'Etat, mis sur les rails dès 1998, est-il aujourd'hui en passe d'être - ou non - autorisé, et quelles conséquences les conclusions de la commission d'enquête pourraient-elles entraîner sur cette validation ? Pour y voir plus clair, La Tribune revient sur les principaux enjeux d'un plan déroulé sur le (très) long terme.

Pourquoi vouloir enfouir les déchets nucléaires ?

Lorsqu'elles produisent de l'électricité, les centrales nucléaires rejettent des éléments issus des combustibles usés, dont une partie sont radioactifs. Alors que la majorité deviennent rapidement inoffensifs, certains restent problématiques sur le long terme, soulevant la question de leur gestion. Dans le détail, il s'agit de ceux de moyenne activité à vie longue (MA-VL), qui constituent 3% du volume des déchets radioactifs pour 4% de leur radioactivité. Mais surtout, de ceux de haute activité à vie longue (HA-VL), qui ne constituent que 0,2% du volume des déchets radioactifs... pour 96% de leur radioactivité totale en France.

Si ces derniers sont aujourd'hui vitrifiés et stockés en surface dans des conteneurs en acier inoxydable, cette solution s'avère en fait peu viable, estime l'Andra. D'autant que s'ajoutent aux déchets issus du nucléaire civil ceux qui proviennent du nucléaire militaire.

« Cela nécessite que toute cette infrastructure soit reconstruite et mise à niveau tous les 50 ou 60 ans, ce qui revient à faire peser le problème sur les générations futures », note Patrice Torres.

La Hague déchets nucléaires

Vue aérienne du centre de stockage de la Manche, à La Hague, où ont été stockés plus de 500.000 m³ de déchets radioactifs. ©Andra

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Conscient du problème, l'Etat réfléchit depuis plusieurs décennies à des solutions de « sécurité passive». C'est-à-dire, à une façon de stocker ces déchets pour l'éternité - de manière irréversible et ne nécessitant plus aucune intervention humaine. Inscrit dans la loi en 2006, puis en 2016, l'enfouissement en profondeur vise ainsi à les entreposer à 500 mètres sous terre. Le but : piéger la radioactivité dans une très large couche d'argile, pour des milliers d'années.

En quoi le projet Cigéo consiste-t-il ?

C'est dans cette idée que l'Andra installe dès 1998 son centre de recherche dans le village meusien de Bure, le futur projet Cigéo déjà en tête. Car le lieu n'a pas été choisi au hasard : le territoire est majoritairement agricole, et les propriétés de son sous-sol retiennent l'attention des experts. En effet, la large couche d'argile qui le compose permettrait de freiner considérablement le transfert des éléments radioactifs vers la surface. Il n'en faut pas plus pour que le train soit lancé : missionnée par l'Etat, l'agence se met dès 1999 à creuser des galeries souterraines, avant de mettre sur pied en 2007 un laboratoire opérationnel.

« Il sert pour l'instant à tester des échantillons et à réaliser des forages d'observation, afin d'étudier le comportement de la roche », développe Patrice Torres.

Et pour se déployer, l'Andra acquiert de nombreux terrains auprès des riverains, en échange de compensations avantageuses. « Nous disposons aujourd'hui d'un peu plus de 660 hectares au niveau du sol», précise Patrice Torres. De quoi y installer dans le futur d'immenses puits verticaux, permettant au personnel d'accéder aux souterrains. Car les galeries devront être assez vastes pour enfouir tout ce que le nucléaire aura produit de plus dangereux en France, depuis les années 1950 jusqu'au démantèlement du parc - estimé dans cinquante ans environ.

Concrètement, les déchets MA-VL seraient solidifiés dans des bitumes et placés dans un conteneur en béton, et les HA-VL vitrifiés et coulés dans un colis en inox. « Nous testons déjà les robots qui entreposeront les colis dans les alvéoles souterraines », développe l'Andra. L'opération n'est cependant pas prévue pour tout de suite : le site ne commencerait à les accueillir que dans plusieurs décennies, et ceux-ci ne pourraient être scellés - et donc impossibles à récupérer - qu'un siècle plus tard.

Pourquoi les oppositions sont-elles si fortes ?

Mais ce plan bien rodé est loin de faire l'unanimité. Fin août, quelque 200 militants manifestaient aux alentours de Bure pour faire entendre leur désapprobation. Deux mois plus tôt, c'est le procès de sept protestataires qui faisait couler de l'encre. Et l'on peut remonter bien plus loin : l'opposition est en fait aussi vieille que le projet.

« Nous avons derrière nous plusieurs décennies de concertations, de dialogue avec le public. Et ce sera encore la même chose pour des décennies », fait valoir Patrice Torres.

Pour cause, les inquiétudes sont multiples. Sur la modification du paysage de ces communes agricoles, d'abord. Certains riverains craignent que l'image de la région, défigurée sur plus de 700 hectares, ne s'en trouve dégradée. D'autant que le spectre d'une expropriation plane sur les propriétaires qui refuseraient de céder leurs terres à l'Andra. « Ce n'est jamais une opération anodine, c'est potentiellement un traumatisme. C'est pour ça qu'on essaie au maximum de réaliser des acquisitions à l'amiable », défend Patrice Torres.

A cela s'ajoute l'angoisse autour de la sécurité du projet. A cet égard, l'incident de Stocamine de 2002 reste dans toutes les têtes. A l'époque, un incendie incontrôlable se déclare au fond d'un centre alsacien d'enfouissement de déchets ultimes hautement toxiques, piégeant les 42.000 tonnes d'arsenic, chrome, mercure et autres pesticides qui s'y trouvent. Près de vingt ans plus tard, ils y sont toujours confinés, sans aucune solution d'extraction du sous-sol contaminé.

Mais la situation est différente à Bure, assure l'Andra, qui se veut rassurante. « Nous avons la capacité d'analyser les impacts en fonctionnement normal, mais aussi accidentel », assure Patrice Torres. Quant à l'hydrogène dégagé par certains des déchets, dont la trop haute concentration pourrait entraîner un risque d'explosion, son taux est régulièrement surveillé, précise-t-elle.

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Reste que des limites ont été pointées du doigts par l'Agence environnementale, qui a rendu début janvier un avis contrasté sur le projet. Celle-ci demande par exemple de « réévaluer» la perméabilité de la nappe phréatique qui jouxte les couches d'argiles dans lesquelles seront stockés les déchets et de « démontrer» la non-sismicité du site. Elle recommande aussi, au nom du principe de précaution, de « chercher à limiter durablement la population exposée ». Sur ce dernier point, la stratégie de l'Andra a jusqu'ici plutôt été l'inverse, en essayant d'attirer des populations dans la région à coups d'investissements massifs dans les infrastructures locales.

Quel est l'intérêt de l'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique ?

Dans ce contexte, l'enquête lancée le 15 septembre et menée jusqu'au 23 octobre consiste à réunir des données sur l'éventuelle utilité publique de Cigéo. Concrètement, cinq commissaires indépendants récolteront les avis de personnes intéressées ou opposées au projet, par le biais de permanences physiques et téléphoniques, et grâce à un registre numérique dédié. Chacune de ces contributions sera analysée et transmise à l'Andra pour avis. Mais ce n'est pas tout :

« L'utilité publique sera appréciée à partir de différents éléments, comme son intérêt, ses coûts, ses contraintes, ses impacts sur l'environnement ou encore son niveau de sécurité », affirme à la Tribune le président de la commission d'enquête, Claude Bastien.

Enfin, la commission remettra son rapport fin novembre, dans lequel elle se déclarera favorable ou défavorable à la déclaration d'utilité publique (DUP), « éventuellement avec réserve ou recommandation», précise Claude Bastien. Reste que ses conclusions ne seront pas contraignantes : la décision reviendra in fine au Premier ministre, après avis du Conseil d'Etat.

« Nous n'émettrons qu'un avis. Le gouvernement pourra passer outre, dans la mesure où il le motive », explique le président de la commission d'enquête.

Une « vaste fumisterie » et un « simulacre de démocratie», estime le CEDRA (Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs). « C'est une phrase réglementaire qui ne remet en aucun cas en cause le projet », a ainsi réagi auprès de l'AFP Juliette Geoffrroy, la porte-parole du collectif.

Quelles sont les suites possibles ?

Côté calendrier, le dossier devrait atterrir sur le bureau du Premier ministre et de la ministre de la Transition écologique d'ici à la fin de l'année, voire début 2022. S'ils décident d'accorder l'utilité publique au projet, l'Andra pourra acquérir les 120 hectares restants si besoin par la force, et demander à mener certains travaux préparatoires.

En parallèle, l'agence déposera «mi-2022 » une demande d'autorisation de création auprès de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), qui sera chargée de vérifier l'impact et l'accessibilité du projet au sens large. Concrètement, l'ASN et ses appuis techniques prendront entre 3 et 5 ans pour instruire le dossier, avant d'émettre éventuellement un avis d'autorisation. Sans ce précieux sésame, l'Andra ne pourra pas construire le centre de stockage.

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