Beni, jadis creuseuse dans une mine de cobalt à Kolwezi, rêve désormais de blouse blanche
Date de création: 16 juillet 2025 11:38
(BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT) - A Kasulo, petit quartier de la ville de Kolwezi, nichée au cœur d’une riche région minière du sud-est de la République démocratique du Congo, Beni Cial Yumba Musoya, 13 ans, et ses camarades écoutent attentivement la leçon de leur maître. Cahier posé devant elle, Beni est une élève studieuse. Soudain, son visage s’éclaire d’un discret sourire lorsqu’ on lui pose la question sur ses ambitions futures : « Je veux devenir médecin », répond-t-elle tout de go. « Je construirai des écoles et des centres de santé pour aider les gens, comme on m’a aidée auparavant », poursuit-elle, des étoiles plein les yeux. Le regard vif, l’esprit porté à une concentration maximale, des centaines d’enfants comme Beni ont désormais accès à l’école primaire Kasanda de Kasulo.
Ici, l’ambiance a bien changé. Les murmures studieux, les cris des élèves pendant les récréations, les silences durant les heures de classe ont remplacé le vacarme permanent d’enfants affectés à un travail de forçat dans le bruit assourdissant des machines des mines artisanales. Désormais, les salles de classe ont remplacé les trous des mines. Les visages amincis, morts de fatigue, les corps recouverts de poussière, à peine cachés sous de vieux haillons faisant office de tunique, ont fait place à de jeunes écoliers en uniforme, propres, aux visages rayonnants, attentifs à l’apprentissage en classe.
Quelque temps auparavant, Beni et ses camarades d’école ne connaissaient ni les bancs de l’école ni les cris de joie de la récréation. « Avant, je ramassais les minerais dans les mines artisanales. C’était tout ce que je connaissais », se souvient Beni, le visage fermé par des souvenirs douloureux.
À quelques pas de l’école, sous le soleil matinal, Marie Samba nourrit ses poules et ses cailles. Fini le temps où elle s’épuisait à trier et à laver du cobalt. « Je ramassais et lavais les minerais pour les vendre », soupire-t-elle.
Aujourd’hui, les vies de Beni et de Marie ont complètement changé.
Cette métamorphose a vu le jour grâce au voir ci-dessous
https://mapafrica.afdb.org/fr/projects/46002-P-CD-I00-010
financé à hauteur de 82 millions de dollars par la Banque africaine de développement.
Plus de 16 800 enfants congolais travaillaient dans les sites miniers artisanaux du Haut-Katanga et du Lualaba en février-mars 2022, selon des chiffres compilés par le projet. Aujourd’hui, 13 587 d’entre eux sont scolarisés dans des écoles existantes et des écoles construites grâce au projet. Tous ces enfants, sortis des mines de cobalt, bénéficient d’une prise en charge complète et gratuite : scolarité, soins de santé, soutien psychologique, et même enregistrement à l’état civil. Beni a « eu la chance » de faire partie de ces enfants qui ont retrouvé le chemin de l’école grâce au projet. Désormais, elle rêve en grand et construit son avenir.
« L’un des plus grands succès du projet, c’est d’avoir ancré le changement au cœur des communautés elles-mêmes. Les solutions ne viennent pas seulement de l’extérieur : elles sont désormais portées par les parents, les enseignants, les jeunes eux-mêmes. Ce modèle prouve qu’en misant sur l’éducation et l’entrepreneuriat local, on peut durablement briser le cycle du travail des enfants dans les mines », explique la coordonnatrice du projet, Alice Mirimo Kabetsi.
Pour Marie Samba et des milliers d’autres parents d’élèves de l’école, l’impact est tout aussi puissant. Sur les 6 250 parents initialement ciblés par le projet, plus de 10 500 ont été finalement identifiés pour de multiples appuis, sans compter les 8 200 jeunes travailleurs des mines bénéficiant d’accompagnement pour changer leur vie.
« Nous avons été sensibilisés et formés à l’élevage et à l’agriculture. Nous avons aussi reçu des intrants pour démarrer nos activités », salue Marie Samba, qui se félicite des excellents résultats que lui donnent son élevage de volailles.
Marie Samba, qui a quitté les mines artisanales, s’adonne désormais à l’élevage de poules et de cailles. Elle prépare ici de la nourriture pour ses volailles.
« Je ne pensais pas pouvoir changer de vie ainsi », reconnaît-elle, avec la satisfaction de pouvoir nourrir sans difficulté sa famille grâce à son activité.
Dans cette localité où le travail des enfants dans les mines était autrefois le vœu de nombreux parents, PABEA-COBALT a semé les graines d’une transformation durable en apportant des alternatives de long terme. Deux centres de promotion de l’entrepreneuriat en agrobusiness ont vu le jour. Équipés de matériel moderne pour l’agriculture, l’élevage et la transformation, ces centres, installés dans les riches provinces minières du Haut-Katanga et du Lualaba, offrent aux jeunes et aux parents des formations concrètes pour bâtir une nouvelle vie, loin des mines.
Dans les villages comme dans les quartiers de ces villes minières, l’espoir d’une vie meilleure a pris corps. Quelque 963 coopératives agricoles ont été restructurées, renforçant les chaînes de valeur agricoles et d’élevage locales et offrant des perspectives économiques nouvelles.
Dans un rapport indépendant sur
la Commission nationale des droits de l’homme de la RDC, en collaboration avec le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, a salué l’impact positif du projet à travers des « résultats tangibles ». Le rapport recommande une large diffusion de ces résultats afin d’inciter les pouvoirs publics et les partenaires à s’en inspirer pour sortir les milliers d’enfants des nombreuses mines artisanales qui essaiment autour des Grands Lacs et pour transformer les zones rurales défigurées par l’exploitation minière.
À Kasulo, comme ailleurs dans les provinces environnantes, des enfants, à l’image de Beni, retrouvent leurs rêves de jeunesse et le pouvoir de l’innocence. Des mères, comme Marie, relèvent la tête, fières de bâtir un avenir débarrassé des trous du cobalt.
Pour les partenaires, comme pour la Banque africaine de développement, ce projet n’a pas seulement changé des vies. Il a ouvert la voie à toute une génération qui grandit loin des mines et construit, jour après jour, une société plus forte, plus juste et résolument tournée vers l’avenir.
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bonne journée a tous
Je viens d’un pays le plus riche de la planète, pourtant, le peuple de mon pays est parmi les plus pauvres du monde. La réalité troublante est que l’abondance, de nos ressources est naturelle, or, coltan, cobalt est d’autres minéraux stratégiques, alimente la guerre, source de la violence extrême et de la pauvreté abjecte. En république démocratique du Congo. Nous aimons tous les belles voitures, les bijoux les gadgets. J’ai moi-même un smartphone. Cet objet contienne des minéraux, qu’on trouve chez nous, souvent extrait dans des conditions inhumaines, par des enfant jeunes, qui son victimes d’intimidation est des violences sexuels. En conduisant votre voiture électrique, en utilisant votre smartphone, en admirant vos bijoux, réfléchissez un instant. Au coute humain de la fabrication de ces objets. En tant que consommateurs, le moins qu’on puise faire est d’insister, que ces produits soient fabriqués dans le respect de la dignité humaine. Fermer les yeux devant les drames, c’est être complice. Ce ne sont pas seulement les auteurs des violences, qui sont responsables de leurs crime, mai aussi ceux qui choisissent de détourner les regards. Mon pays est systématiquement pillé avec la complicité, des gens qui prétendent être nos dirigent. Piller pour leur pouvoir, piller pour les richesses et leur gloire, pillé aux dépens des millions d’hommes de femmes et d’enfants innocents, abandonnés dans une misère externe, tandis que les bénéfices de nos minéraux, finissent sur les comptes opaque d’une oligarchie, prédatrice.
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