(ABC Bourse) - Le géant bancaire français affiche un bénéfice T3 bien que solide, mais des charges inhabituelles et une provision « dossier spécifique » assombrissent le tableau.
La banque française BNP Paribas vient de publier ses résultats du troisième trimestre 2025 : un bénéfice de 3,04 milliards d’euros pour la période juillet-septembre, sous le consensus qui attendait 3,09 milliards.
Dans le détail, si l’activité de financement et d’investissement montre une croissance nette – le produit net bancaire grimpe de 5,3 % à 12,6 milliards d’euros – deux ombres pèsent : les coûts d’intégration de l’acquisition de AXA IM (690 millions d’euros) et une forte hausse des provisions pour « dossier spécifique » au sein de son métier Global Markets.
Intégration d’AXA IM : un coût à court terme pour un pari de long terme
L’acquisition de AXA Investment Managers, annoncée plus tôt cette année et valorisée à 5,1 milliards d’euros, entre désormais pleinement dans les comptes de BNP Paribas. Pour le seul troisième trimestre, le groupe a indiqué que les « charges d’intégration d’AXA IM » sont estimées à 690 millions d’euros.
La banque précise que cette opération vise à « développer la branche de gestion d’actifs de BNP Paribas, dans le cadre d’un effort plus large d’équilibrage de ses activités bancaires à forte intensité de capital avec des revenus d’investissement plus stables ». Comparativement, elle se donne pour objectif des synergies de revenus et de coûts de 550 millions d’euros avant impôts à l’horizon 2029, et un retour sur investissement de 18 % en 2028 et de 22 % en 2029 (contre 14 % et 20 % précédemment).
Cependant, la montée des exigences réglementaires en matière de fonds propres « a également pesé sur les rendements et retardé la concrétisation de tous les avantages financiers de l’opération ».
Provisions et performance : les freins qui gênent
Sur le plan des risques, le coût du risque s’élève à 905 millions d’euros, soit une hausse de 24 % en glissement annuel. Une part importante de cette augmentation provient du métier Global Markets, où le montant provisionné atteint 190 millions d’euros, contre seulement 11 millions un an plus tôt, pour un « dossier spécifique ce trimestre » que la banque n’a pas détaillé.
Sur l’activité banque de financement et d’investissement (BFI), les revenus progressent de 4,5 % à 4,46 milliards d’euros, dont +3,7 % pour les activités titres à revenu fixe, devises et matières premières (FICC). Toutefois, ces performances restent en deçà de celles d’acteurs américains : Goldman Sachs a enregistré une hausse de 17 % et JPMorgan de 25 % dans les revenus marchés.
La banque commerciale en France profite de l’environnement de taux plus élevé : les revenus d’intérêt montent de 4,5 %. Par ailleurs, BNP Paribas réaffirme son objectif de résultat net supérieur à 12,2 milliards d’euros pour 2025, ainsi qu’un retour sur capitaux propres tangibles (ROTE) de 13 % en 2028, ces perspectives dépendant « principalement du redressement du bénéfice de la banque commerciale ».
Enfin, sur le litige relatif au Soudan, le groupe souligne que « Le verdict récemment rendu par un jury, attribuant des dommages-intérêts à trois plaignants individuels, est fondamentalement erroné tant sur le plan des faits que du droit, et doit être infirmé ». La banque fait appel de la décision d’un tribunal américain.
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