(CercleFinance.com) - genOway a annoncé fin mars avoir enregistré un résultat net positif pour la première fois de son histoire au cours de son exercice 2009. Son PDG Alexandre Fraichard a accepté de répondre aux questions de CercleFinance sur les perspectives de la société de biotechnologie.
CercleFinance: Dans la publication de ses résultats annuels, genOway indique prévoir la signature de nouveaux contrats cadres en 2010. Quels types de partenaires souhaitez-vous privilégier?
Alexandre Fraichard: Notre croissance aura toujours comme origine la combinaison d'accords passés avec des centres académiques européens et américains avec les Universités de Tufts, Pennsylvanie, Zurich, Cambridge, Francfort et auprès des industriels biopharmaceutiques comme ce fut le cas en 2009. Pour 2010, nous devrions renforcer nos accords avec nos clients européens mais également japonais. L'industrie pharmaceutique nipponne, qui sort de deux années de léthargie, commence à montrer des signes de dynamisme. Nous sommes confiants quant à la signature de plusieurs contrats auprès d'industriels leaders de ce marché. Enfin, l'exercice devrait être encore meilleur qu'en 2009 avec une accélération progressive dans les années qui viennent. Sur l'année en cours nous devrions atteindre à nouveau une croissance à deux chiffres de notre chiffre d'affaires grâce à la reprise de nos facturations en euros.
Notre marché reste tiré par deux dynamiques complémentaires :
Premièrement, la substitution des animaux standards par ceux génétiquement modifiés. Cette tendance forte dans l'industrie est encouragée par les agences de régulation comme la FDA et continue de s'accentuer. Selon nous, au moins 80% du marché sont encore constitués par des modèles animaux standards, non génétiquement modifiés.
Et deuxièmement, l'externalisation de la sous-traitance. Nous estimons que moins de 30% du marché sont externalisés par les clients. Mais la tendance est forte depuis quelques années. Les centres de recherche ne cessent de recentrer leurs investissements et d'externaliser les services et approvisionnements. Nous avons donc encore une très belle marge de progression !
CF: Qu'attendez-vous de votre nouvelle plateforme de production StemCellHY, validée industriellement l'année dernière?
A. Fraichard: Nous sommes très fiers de cette plateforme de production qui nous permet de mettre au point les technologies propriétaires les plus avancées et efficaces du marché. Comme vous le savez déjà, StemCellHY nous a permis de réduire de plus de 20% les délais de développement de nos modèles animaux et d'améliorer considérablement notre productivité, comme le démontrent nos résultats 2009. Cela explique le passage du point mort début 2009 et l'amélioration continue de notre rentabilité au cours de l'année 2009. Mais nous pensons que la rentabilité de notre plateforme peut encore être améliorée. Nous allons continuer d'investir et de perfectionner nos process et nos technologies. StemCellHY 2, une version encore plus performante, devrait d'ailleurs être lancée dans le courant de l'année.
CF: genOway a fait part d'une forte progression de sa trésorerie nette au cours de l'exercice écoulé, passée à 4,8 millions d'euros. Comment comptez-vous utiliser ces ressources?
A. Fraichard: Nous sommes très contents de ce résultat. Cette augmentation de la trésorerie provient de notre performance industrielle et est une donnée structurelle.
Il est important pour nos actionnaires, nos clients et nos salariés que la société dispose d'un matelas financier conséquent, il s'agit d'une garantie et d'une sécurité importante. Notre objectif stratégique est d'offrir à nos actionnaires la croissance d'une société de technologie et la sécurité financière d'une société profitable et génératrice de cash.
Cela dit, nous allons continuer d'investir de manière régulière dans notre plateforme et sur l'ensemble de nos technologies pour encore accroître notre avantage concurrentiel. Nous réfléchissons évidemment à l'absorption de sociétés mais, très franchement, il faudrait que celles-ci nous apportent une réelle plus-value au niveau d'un savoir-faire ou d'une technologie particulière et pour l'instant nous n'avons pas encore trouvé cette pépite qui dynamiserait notre croissance. Nous allons également poursuivre nos investissements en marketing et en commercial pour alimenter notre future croissance. Nous travaillons également à de nouveaux partenariats pharmaceutiques, mais c'est encore trop tôt pour en parler. Malgré ces investissements, notre trésorerie devrait s'accroître sur 2010.