(CercleFinance.com) - Credit Suisse réagit ce matin à l'annonce effectuée la veille par l'opérateur télécoms alternatif français Iliad, la maison mère de Free, qui va entrer sur le marché italien du 'mobile'. Mais l'Italie de 2016 n'est pas la France de 2012 et les incertitudes quant au développement local d'Iliad restent fortes, indique une note. Le conseil neutre des analystes sur la valeur est ainsi reconduit, ainsi que l'objectif de cours de 190 euros.
A la Bourse de Paris ce midi, l'action Iliad recule de 1,2% à 174,7 euros dans un marché en retrait de 1,2%.
Hier soir, Iliad a annoncé hier la signature d'un accord avec Hutchison et VimpelCom, détenteurs des opérateurs mobiles italiens H3G et Wind qu'ils souhaitent fusionner. Or la Commission européenne a bien fait comprendre qu'elle ne voulait pas du retour de 4 à 3 opérateurs dans quelque pays que ce soit. Les deux groupes devront donc rétrocéder des actifs à un tiers, qui se trouve être Iliad/Free.
Avec ce 'deal', Iliad se donne les moyens de devenir le 4e opérateur mobile du pays, comme des rumeurs de presse le laissaient entendre ces dernières semaines. Selon Credit Suisse, l'accord fait d'ailleurs d'Iliad 'un acteur crédible en Italie'.
'L'Italie est un marché où le taux de désabonnement est élevé alors que la concurrence des opérateurs mobiles virtuels (MVNO) est faible à ce jour', analyse Credit Suisse, ce qui en fait un marché plutôt attractif pour un nouvel entrant.
Iliad pourrait, comme en France, lancer une offre à bas prix pour attirer les clients. Attention cependant : 'les tarifs mobiles (en Italie) sont nettement plus bas que lorsque Free est entré sur le marché mobile français', en 2012, avertit Credit Suisse. En Italie, le revenu mensuel moyen par client (et par carte SIM active) est de l'ordre de 17 euros, rapporte Credit Suisse. Gare aussi à l'accès au réseau de distribution.
Certes, le groupe français pas pas payé très cher son portefeuille de fréquences mobiles. Mais le succès de la campagne d'Italie d'Iliad dépendra avant tout, estime Credit Suisse, des termes des accords de partage de réseau ('roaming') que le groupe pourra nouer avec les autres opérateurs. Bref, les incertitudes restent nombreuses.
Autre hypothèque qui pourrait peser sur Iliad, de l'autre côté des Alpes : Free doit toujours développer son réseau 4G en France, où la concurrence de la fibre optique (dominée par Orange) pourrait faire du tort à l'ADSL.