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Iliad: le 'rêve américain' n'est pas du goût de la Bourse.


Actualité publiée le 01/08/14 10:39
(CercleFinance.com) - Le moins que l'on puisse dire est que le marché boursier parisien ne goûte pas l'intérêt soudain d'Iliad, maison mère de l'opérateur télécoms Free, pour les Etats-Unis. . Ce matin, l'action Iliad décroche de près de 10% à 186,5 euros après que le groupe ait fait part de son intention de prendre le contrôle de la quatrième “telco” mobile américaine, T-Mobile US.

Surprise : hier, l'opérateur télécoms alternatif français a officiellement fait part de son intérêt pour le 4e acteur du “mobile” des Etats-Unis, T-Mobile US, don le capital est contrôlé par Deutsche Telekom. 'Le marché mobile américain est à la fois vaste et particulièrement attractif. T-Mobile US s'est imposé avec succès sur ce marché par son positionnement en rupture qui, à de nombreux égards, est similaire à celui d'Iliad en France', a fait valoir l'entreprise, qui a soumis une offre indicative soutenue par Xavier Niel et approuvée à l'unanimité par le conseil d'administration.

Pour l'heure, Iliad propose 15 milliards de dollars en numéraire afin d'acquérir 56,6% de T-Mobile US à 33 dollars par titre en cash, contre un dernier cours coté de l'ordre de 25 dollars. Soit une opération d'un montant d'environ 11 milliards d'euros qui sera financée par une augmentation de capital (pour deux milliards) et de la dette (pour neuf milliards).

'Incroyable mais vrai' : tel est le titre de la note qu'Exane BNP Paribas consacre à Iliad à ce sujet, tout en dégradant son conseil sur la valeur de 'surperformance' à 'neutre', et la cible associée de 252 à 206 euros. Selon les analystes, cette intention d'acquisition (rien n'est fait pour l'instant), jugée 'totalement imprévisible', serait chèrement payée. De plus, elle risque de déséquilibrer le bilan d'Iliad. Exane ne croit pas non plus que les synergies puissent atteindre dix milliards de dollars, comme le pense Iliad.

Surtout, cette opération met un terme aux spéculations selon lesquelles Iliad participerait à la consolidation du marché “mobile” en France en rachetant Bouygues Telecom. Les analystes estiment désormais que cette probabilité est nulle, ce qui réduit d'autant leur objectif de cours. Sans oublier une sorte de 'décote de surprise', puisque la direction d'Iliad a toujours affirmé que le groupe était 100% franco-français.

Le bureau d'études portugais Espirito Santo est lui aussi pris de court : “dire que ce mouvement est surprenant reste bien en dessous de la réalité”, écrivent les spécialistes. Et ils ajoutent : “voilà l'une des éventuelles opérations de fusion-acqusition les plus bizarres que nous ayons constaté dans le secteur”.

Dans le mobile, T-Mobile US et Free sont tous deux perçus comme “disruptifs”, “mais aucun des deux ne génère un cash-flow significatif”. Bref, l'opération n'emballe pas Espirito Santo : les synergies semblent faibles, T-Mobile US faisant déjà partie d'un grand groupe. En outre, la dette d'Iliad grimperait alors vers 25 milliards d'euros.

“Iliad ferait mieux de s'intéresser au marché des télécoms hexagonal”, suggère Espirito Santo. Mais tel n'est pas le cas et en l'état actuel des choses, l'hypothèse d'un rapprochement de Bouygues Telecom et d'Iliad s'éloigne.

Cependant, Nomura ne partage pas ce point de vue, et le conseil acheteur comme la cible de 242 euros sont maintenus. Dans une note titrée 'The American dream', les analystes londoniens sont eux aussi surpris et relèvent que la nature exacte des synergies de dix milliards de dollars n'est pas détaillée. Une telle opération n'est pas exempte de risques d'exécution.

Mais 'si elle se concrétisait, cette opération permettrait à Iliad d'étendre son modèle économique non-conformiste sur le plus important marché au monde', écrit Nomura, tout en reconnaissant qu'il s'agirait d'une 'transformation drastique' du groupe, dont 'l'ADN' reposant sur la croissance organique et l'Hexagone serait 'totalement modifié.'

D'un point de vue financier, l'affaire leur semble faisable, et il est vrai que Deutsche Telekom, l'actionnaire majoritaire (à 67%) de T-Mobile US, veut réduire la voilure au Etats-Unis. Mais les minoritaires pourraient ne pas l'entendre de cette oreille demander un prix plus élevé que 33 dollars, craignent les spécialistes.

Quant au marché français des télécoms, Nomura estime qu'il ne fait pas enterrer trop vite le scénario d'un retour de quatre à trois opérateurs “mobiles”. L'affaire T-Mobile US pourrait éventuellement constituer, de la part d'Iliad, un 'coup' tactique pour affaiblir Bouygues Telecom et Orange. De plus, la pression pour que Bouygues vende Bouygues Telecom, acteur esseulé, n'en est que plus forte, indique la note.


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