(Cercle Finance) - Le titre Intel a décroché de 12,4% hier à Wall Street dans le sillage de la publication de trimestriels en deçà des attentes. Le bénéfice par action du numéro un mondial des microprocesseurs ressort à 38 cents contre 40 cents attendu et les ventes s'établissent à 10,7 milliards de dollars, alors que les analystes visaient 10,8 milliards de dollars. Mme Bernadette Andrietti, directrice des ventes Europe Moyen Orient et Afrique, revient sur ces résultats.

Cercle Finance : Intel a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes, qu'est ce qui a pesé sur l'activité du groupe?
Bernadette Andrietti : Tout d'abord, il est important de rappeler qu'Intel a publié des résultats trimestriels records qui s'inscrivent dans la fourchette des objectifs attendus. Le profit est élevé, les revenus affichent une hausse sur l'ensemble de l'année. Les marges dévoilées sont exceptionnelles et s'inscrivent dans le haut de la fourchette annoncée précédemment.
D'autre part, nous avons respecté les engagements pris notamment auprès de tous les constructeurs informatiques, par exemple sur le dernier produit lancé par Apple cette semaine et nous n'avons pas passé d'inventaires majeurs comme cela a pu être dit.
La réaction des marchés nous semble donc exagérée.

CF: Pourtant, dans certains domaines, et notamment celui des mémoires flash, les performances ne sont-elles pas décevantes?
BA : Les résultats affichés par les mémoires NAND au cours du trimestre ont effectivement pesé sur les performances du groupe. Ces composants ont vu leurs prix baisser au cours du trimestre écoulé, ce qui a été préjudiciable à l'activité. Nous espérons cependant que cette pression sur les prix ne s'accélérera pas au trimestre prochain.
Cet élément est d'ailleurs un des facteurs explicatifs de notre prudence à l'égard de nos objectifs sur l'exercice à venir.

CF : A ce titre, pourquoi vos perspectives sont-elles si conservatrices ?
BA : Nos perspectives sont effectivement prudentes mais nous envisageons tout de même une hausse de 10% de notre activité au premier trimestre. Nous ne pouvons pas avoir des taux de croissance tellement supérieurs en raison de la saisonnalité de notre activité.
En outre, le contexte international peu propice avec notamment un ralentissement de l'économie américaine attendu, nous oblige à adopter un scénario plus prudent.

CF : Quelles stratégies envisagez-vous pour faire face à cet environnement international moins porteur et notamment au ralentissement de l'économie américaine?
BA : L'impact d'un ralentissement de l'économie américaine sur nos résultats devrait être modéré dans la mesure où nous ne réalisons pas la majorité de notre activité sur le sol américain. En effet, seulement 19% de nos revenus est généré aux Etats-Unis contre 21% en Europe.
En outre, nous envisageons de poursuivre notre implantation en Asie mais également dans les pays émergents tels que la Russie, la Turquie ou encore en Afrique via le développement de la technologie Wimax. Ce nouveau procédé permet la réception d'Internet et de la téléphonie mobile dans les zones qui offrent peu de réseaux et constitue une révolution dans les zones difficiles d'accès.
Notre stratégie met également l'accent sur l'innovation mobile sur l'ensemble des segments de marché : tant Internet que les composants. Nous avons notamment annoncé lors du CES ( Consumer Electronic Show ) la semaine dernière à las Vegas de nouveaux composants qui permettront de développer des ordinateurs et assistants Internet de poche, les premiers seront commercialisés au cours du 2ème trimestre.
Propos recueillis par Mathilde Golla.

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