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L’action Maurel & Prom s’est effondrée de plus de 13 % ce lundi à l’ouverture de la Bourse de Paris, tombant à 4,89 euros. En cause : une décision brutale en provenance de Washington. Le Département du Trésor américain a retiré la licence spéciale qui permettait au groupe pétrolier français d’opérer au Venezuela, l’un de ses terrains d’exploitation stratégiques.
La notification, datée du 28 mars 2025, provient de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC). Ce bureau, chargé du contrôle des actifs étrangers, a révoqué l’autorisation octroyée en mai 2024, dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu. Washington reproche à Caracas de ne pas avoir respecté les engagements pris en amont de l’élection présidentielle prévue cette année, relançant de ce fait les sanctions contre les secteurs pétrolier et gazier vénézuéliens.
Si la décision américaine affecte plusieurs entreprises du secteur, le cas de Maurel & Prom attire l’attention par sa brutalité : l’entreprise ne disposera que d’un délai de deux mois, jusqu’au 27 mai 2025, pour conclure les opérations en cours sous le couvert d’une licence de transition.
Le groupe français tente de limiter les dégâts. Dans un communiqué publié dans la foulée, il affirme travailler en étroite concertation avec ses conseils juridiques pour évaluer les conséquences de cette révocation. Il précise également rester activement en contact avec les autorités américaines, dans l’espoir d’un dénouement diplomatique ou réglementaire plus favorable.
L’impact de cette décision dépasse les seules frontières de Maurel & Prom. Selon le groupe, cette révocation s’inscrit dans une initiative plus large de l’OFAC, touchant aussi bien des entreprises américaines qu’internationales ayant obtenu des licences similaires. Autrement dit, cette mesure ne semble pas uniquement ciblée, mais pourrait être temporaire, en attendant une éventuelle reprise du dialogue entre les États-Unis et le Venezuela.
Pour Maurel & Prom, la fin de cette licence signifie une perte d’accès à l’un de ses actifs les plus sensibles. Depuis des années, le groupe avait misé sur le potentiel de production du sous-sol vénézuélien malgré les aléas politiques. Avec la révocation de cette autorisation, les perspectives se bouchent, du moins à court terme.
La fin annoncée de la licence pourrait engendrer, dès le deuxième trimestre 2025, des répercussions opérationnelles significatives. L’avenir des contrats actuellement en vigueur demeure incertain, leur validité dépendant du cadre juridique temporaire offert par la licence transitoire, en vigueur jusqu’à la fin du mois de mai. Par ailleurs, l’absence de solution diplomatique claire continue d’alimenter l’instabilité du cours de Bourse, exposant l’entreprise à une volatilité prolongée. Enfin, les inquiétudes du marché s’intensifient face au risque d’un effet domino, susceptible de toucher d’autres acteurs présents dans la région.
Pour les actionnaires, cette crise illustre la vulnérabilité croissante des opérateurs pétroliers face à la géopolitique et aux sanctions internationales. Et pour Maurel & Prom, c’est une nouvelle épreuve qui commence, sous haute tension diplomatique.
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