C’est une alliance que personne n’attendait. Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a signé un contrat de plus de 10 milliards de dollars avec Google Cloud, son concurrent historique. Objectif : propulser sa stratégie dans l’intelligence artificielle, en s’appuyant sur les infrastructures de son rival.
Révélé par le média américain The Information puis confirmé par plusieurs sources, cet accord s'étend sur six ans et constitue l’un des plus importants jamais obtenus par la division cloud de Google depuis sa création il y a 17 ans. Il porte principalement sur les infrastructures nécessaires à l’intelligence artificielle générative, un domaine dans lequel Meta veut accélérer massivement.
Une course technologique à très haut risque
Dès le mois de juillet, Mark Zuckerberg avait affirmé sa volonté d’investir des "centaines de milliards de dollars" dans l’IA, avec un objectif clair : construire une intelligence artificielle plus performante que l’intelligence humaine. Pour y parvenir, Meta entend déployer des réseaux informatiques géants, capables d’atteindre plusieurs gigawatts, et recruter les meilleurs talents du secteur.
Dans cette logique, le patron du groupe ambitionne de bâtir "l'équipe la plus élitiste et la plus dense en talents de toute l'industrie", dotée "d'un niveau de puissance de calcul sans équivalent dans le secteur". Mais malgré des investissements colossaux, Meta reste en retard sur OpenAI, soutenu par Microsoft, ou encore Amazon via AWS.
Pourquoi Google Cloud devient un partenaire incontournable
Ce rapprochement inattendu avec Google s’explique par la puissance de ses infrastructures. Numéro trois du marché derrière AWS et Microsoft Azure, Google Cloud a vu ses ventes progresser de 32 % au deuxième trimestre, dépassant les 13 milliards de dollars. Lors d’une conférence avec les analystes, Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, s’est félicité de cette domination technologique : "Quasiment toutes les licornes de l'IA générative utilisent Google Cloud".
Et Meta n’est pas la seule entreprise à franchir le pas. Même OpenAI, pourtant partenaire stratégique de Microsoft, a signé un contrat avec Google Cloud récemment. La dépendance croissante des acteurs majeurs de l’IA à l’égard des fournisseurs d’infrastructure dessine une nouvelle hiérarchie dans le secteur.
Les marchés ont réagi sans excès à l’annonce. L’action Alphabet a gagné 0,2 %, tandis que celle de Meta a légèrement reculé, pénalisée par la révélation d’un gel des recrutements dans la branche IA.
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