Le géant pharmaceutique français s'effondre à la Bourse de Paris, malgré une étude de phase 3 concluante sur le plan clinique. Les investisseurs n’ont pas été convaincus par les performances du nouvel anticorps amlitelimab contre la dermatite atopique.
Jeudi matin, Sanofi a connu une chute spectaculaire à la Bourse de Paris. Vers 10h, le titre dégringolait de 9% à 78,27 euros, se classant en dernière position de l’indice paneuropéen Stoxx 600. Cette baisse brutale fait suite à la publication des résultats de l’étude clinique de phase 3 COAST 1 sur l’amlitelimab, un anticorps monoclonal développé pour traiter la dermatite atopique.
Menée sur des adultes et adolescents, l’étude a atteint tous ses objectifs principaux et secondaires. Mais malgré ce succès clinique apparent, l’efficacité observée n’a pas convaincu les analystes ni les marchés. L’amlitelimab affiche des résultats jugés inférieurs aux attentes, surtout en comparaison avec Dupixent, traitement phare de Sanofi dans cette même indication.
Les analystes de JP Morgan, tout en saluant l’atteinte des critères, ont souligné que "l'ampleur des bénéfices sur les critères d'évaluation principaux divulgués est inférieure aux attentes et à celle du Dupixent". Ils prévoyaient dès l'ouverture des marchés que "compte tenu de son efficacité inférieure aux prévisions, nous prévoyons que les actions sous-performeront d'au moins 5% aujourd'hui".
L'eczéma, ou dermatite atopique, est une maladie inflammatoire chronique de la peau provoquant démangeaisons et rougeurs. Sanofi misait beaucoup sur l’amlitelimab pour se diversifier face à la forte dépendance au Dupixent, et surtout en raison des incertitudes autour d’un autre médicament en développement, l’itepekimab.
Certaines voix dans le secteur jugent cependant que tout n’est pas à jeter. Les équipes de Bloomberg Intelligence estiment que l’amlitelimab montre une efficacité au moins équivalente à celle du rocatinlimab, un anticorps concurrent développé par Amgen. De son côté, Oddo BHF rappelle que "ces premiers résultats sont positifs pour le médicament, montrant une efficacité avec une administration limitée".
Ce dernier point pourrait s’avérer décisif. L’un des avantages majeurs de l’amlitelimab est sa posologie allégée : quatre injections par an suffiraient. Une promesse séduisante, encore faut-il que l’efficacité suive. Car comme le note le même courtier, "nous pouvions certainement espérer une plus forte différence par rapport aux premiers résultats observés en phase 2 mais aussi afin de rivaliser avec Dupixent chez les patients ayant des formes plus sévères".
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