Viel & Cie: 2010 sera 'une année d'ajustement', selon le PDG

(CercleFinance.com) - Lors de la présentation des résultats de Viel & Cie ce matin, son P-DG Patrick Combes a évoqué les perspectives 2010 du groupe qu'il défini comme une société de portefeuille dans le domaine de l'investissement : les ventes de Tradition, son métier historique, devraient encore se contracter de 7 à 10%. Attentif aux perspectives de recomposition, le groupe envisage 2010 comme 'une année d'ajustement' et mettra l'accent sur des économies chiffrées en première approche à 40 millions d'euros.

La seule prévision chiffrée concerne son métier historique d'intermédiaire financier représenté par la participation majoritaire de Viel & Cie dans la Compagnie Financière Tradition (CFT), société cotée en Suisse qu'il contrôle à 67,56%. L'an dernier, les ventes de CFT ont reculé en termes bruts de 13,1% à 1.352,7 millions de francs suisses, soit - 8% à changes constants. La tendance ne devrait pas s'améliorer en 2010 où les ventes devraient reculer de 7 à 10% à changes constants, selon le P-DG.

Le ralentissement qui affecte l'activité de Tradition devrait 'durer au moins jusqu'à la fin' d'une année qui promet d'être marquée par les questions réglementaires. Il s'agira notamment des débats autour du niveau de fonds propres obligatoires du secteur bancaire, mais aussi de l'évolution des normes relatives au fonctionnement des marchés. M. Combes espère que ces incertitudes réglementaires, qui privent le secteur de visibilité, seront rapidement levées.

En attendant, l'accent sera mis sur la flexibilité, la préservation du bilan et celle de la trésorerie. Un programme d'économies de 40 millions de francs suisses, selon un document fourni, a été annoncé et portera notamment sur les fonctions support, comme l'informatique où la centralisation devrait de rigueur. Il s'agit d'une enveloppe minimale qui pourra être augmentée par la suite, a-t-il été précisé pendant la réunion. Selon un document de Viel & Cie, Tradition entend 'être un acteur influent de la consolidation et de la rationalisation de l'infrastructure des marchés financiers entre professionnels'.

Concernant Bourse Direct, sa filiale de courtage en ligne dont il contrôlé les deux tiers du capital, la baisse des ventes de 2009 est attribuée à la baisse des taux d'intérêt : les produits d'intérêt ont reculé l'an dernier de 66,3% à 2,3 millions d'euros, contribuant ainsi notablement à faire baisser le produit d'exploitation de 16,3% à 27,2 millions d'euros puisque les commissions de courtage restaient quasi-stables. Une éventuelle hausse des taux induirait un levier significatif sur les comptes de Bourse Direct, a indiqué M. Combes.

Enfin, du côté du troisième actif du groupe, ses 40% au sein de Swiss Life Banque Privée acquis à l'automne 2007, le produit d'exploitation bancaire a augmenté de 11,1% à 27,9 millions d'euros et la perte nette s'est réduite à 0,3 millions d'euros, contre - 5,5 millions un an plus tôt. Le marché de la banque privée, basée sur un modèle d'encours et non de commissions, a été présenté comme 'stable et à la rentabilité intéressante'. Des acquisitions ne sont pas exclues dans ce domaine.

Globalement, Viel & Cie n'a pas écarté a priori d'adosser l'une de ses activités si l'occasion se présentait. Il a notamment rappelé que dans l'intermédiation, le rapprochement de deux acteurs permettrait des économies de structure très élevées. Suivant les dossiers qui se présenteront dans le domaine financier au sens large, des acquisitions ne sont pas exclues, et la perspective de prises de participations minoritaires non plus. Leur montant devra rester limité afin de ne pas dégarnir le 'coussin de sécurité' constitué par la trésorerie brute, soit une centaine de millions d'euros.

M. Combes a enfin indiqué que l'action Viel & Cie se traitait nettement au-dessous de sa valeur d'actif.


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