Longtemps considéré comme un champion européen des services numériques, Atos a connu une décennie tourmentée, marquée par des avertissements sur résultats, des changements répétés de gouvernance et un lourd endettement. Après plusieurs exercices sous tension et une ruine de ses actionnaires, le groupe cherche à retrouver de la visibilité, mais la route reste semée d’incertitudes.
Atos conserve des atouts : une base installée solide dans les grands comptes européens, un savoir-faire reconnu dans le calcul haute performance et une expertise crédible en cybersécurité. Si la direction parvient à stabiliser les flux de trésorerie, réduire la dette et améliorer la rentabilité d’Eviden, le titre pourrait retrouver un profil plus lisible pour les investisseurs de long terme.
Sur le plan financier, Atos affiche encore une situation tendue avec une marge opérationnelle inférieure à 4 %. L’endettement net reste élevé et la génération de trésorerie libre demeure limitée. Depuis quelques mois toutefois, et la reprise en main par Philippe Salle et un nouveau management, on assiste progressivement à un renouveau boursier du titre.
Les investisseurs se montrent attentifs à la capacité du management à exécuter sa stratégie sans nouvelle dilution ni révision à la baisse des objectifs. L’affaire reste toujours spéculative car le risque d’exécution demeure élevé, mais ces six derniers mois le titre a tout de même repris 60 % et reste inscrit dans un couloir haussier. Techniquement, l’action est bien orientée mais on peut noter une tension sur les indicateurs techniques avec un RSI au plafond qui attise la prudence.
Le levier est important en cas de redressement bien réalisé, mais il reste des défis et Atos a marqué durablement les esprits avec une décennie catastrophique. On est donc bel et bien toujours en présence d’un titre spéculatif. Prudence.
Principaux défis d’Atos
- Restaurer une croissance organique durable dans un contexte de pression sur l’infogérance.
- Réduire l’endettement tout en finançant les investissements nécessaires à la transition vers les activités à plus forte valeur ajoutée.
- Retrouver la confiance des marchés après plusieurs années de communication jugée instable et de révisions négatives.
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