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Un exemple de trade à partir du carnet d'ordre

Par Vincent Baron

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Trade STMicroelectronics du 28 septembre 2006

    - Prise de position

C’est un trade de base très typique de mon approche : sur le premier print screen, peu après l’ouverture vers 9h02, je note qu’il y a un volume anormal (flèche numéro 1) par rapport aux séances précédentes : environ trois fois le volume habituel des vingt dernières séances, en comparaison instantanée, à la louche ; j’essaye de suivre ce mouvement pour voir ; je poste un ordre en préouv’ à 13.51 euros pour 4500 titres afin de jouer la poursuite de la hausse car il se passe des choses sur la valeur ; mon ordre a été exécuté à 13.50 ; je vois que ça tape fort sur de gros blocs aux dernières transactions (flèche numéro 2) ; je suis exécuté à 13.49 euros dans la foulée pour la totalité des titres, à la meilleure limite vendeuse à ce moment-là (flèche numéro 3) ; c’est un bon prix d’achat, à un cent près, sur un mouvement qui part assez fort.

Carnet d’ordres STMicroelectronics du 28 septembre 2006 à 9 :02 :52

Source graphique : dubus


    - Suivi de position

Après mon achat le titre a retracé un peu vers les 13.47/13.45 euros (flèche numéro 1), mais je n’ai pas vendu car ce n’était pas une grosse perte latente : je ne coupe pas tout de suite, je suis plus souple et puis trois cents, ce n’est pas grand chose ; j’attends donc une reprise de la hausse sans objectif particulier, ce n’est quand même pas une grosse volat’ ; le cours s’est redressé derrière (flèche numéro 2) et j’ai bien fait de conserver et de suivre tranquillement car la pression était haussière ; le second carnet illustre ce suivi de position : je reste vigilant, prêt à vendre si ça se retournait franchement, mais là, ce n’est pas le cas ; ça tape toujours bien au carnet d’ordres et c’est plutôt acheteur vers les 13.63 euros, mais sans plus (flèche numéro 3).

Carnet d’ordres STMicroelectronics du 28 septembre 2006 à 10 :31 :16

Source graphique : dubus


    - Débouclage

Carnet d’ordres STMicroelectronics du 28 septembre 2006 à 11 :09 :08

Source graphique : dubus


A 11h09, sur le troisième print, on voit que le titre à bien monté et j’ai une belle plus-value latente ; je me décide à solder les 4500 titres de ma position qui sont exécutés à 13.71 euros (flèche numéro un), alors que le cours ne montre pas de signe de retournement, mais je dois m’absenter ; le carnet restant haussier, j’aurais pu tout aussi bien conserver et laisser courir les gains, mettre un stop loss ou un stop suiveur ; on est sur un plus haut en séance et les acheteurs continuent de taper les vendeurs à 13.73 euros aux quatre dernières transactions, ce qui indique que le mouvement est assez fort (flèches numéro 2 et 3) ; c’est un petit trade sympa, sans prétention, assez représentatif de ce que je fais ces dernières années dans des marchés de volatilité limitée.

Remarque : j’ai anticipé, dès l’ouverture du matin, la news tombée en fin de séance vers 17h00, ce qui montre mon feeling sur les titres en particulier, grâce aux préouvertures théoriques de ma plate-forme qui me permettent de présélectionner les titres qui vont bouger tout de suite en séance ; voici une copie de cette news, qui arrive bien après !

Investir.fr le 28 septembre 2006 à 17h05

STMicroelectronics - 12970 - STM - NL0000226223 (SRD)
Historique conseils / actualités
28-09-2006 - 17h05
Ecart
Spéculation logique sur un rachat

STMicroelectronics profite de la spéculation sur une éventuelle offre de la part de fonds d'investissement. Faut-il y croire ? STMicroelectronics profite d'un regain de spéculation lié à la concentration en cours dans le secteur des semi-conducteurs. L'action gagne plus de 3% à Paris, à 13,76 euros. Au-delà de la variation du titre, les dérivés de crédit STMicroelectronics se sont envolés de 29% sur la semaine, explique Bloomberg. Ces instruments financiers permettent aux investisseurs de se couvrir sur la capacité d'un groupe à rembourser ses emprunts et de spéculer sur un éventuel achat avec de la dette (LBO). Justement, le rachat à venir de l'américain Freescale par des fonds d'investissement, pour un montant global de 17,6 milliards de dollars a donné des idées aux investisseurs. L'accord comporte encore une clause permettant à Freescale de solliciter des offres alternatives pendant une durée de 50 jours. Mais le groupe a souligné qu'il n'avait pas "l'assurance d'une proposition alternative ". Dans ces conditions, la transaction semble bouclée. Par ailleurs, l'ancienne division de Philips Electronics, NXP, a également été rachetée par des fonds d'investissement. Enfin, Merrill Lynch a sorti, le 26 septembre, une note faisant de STMicroelectronics une cible idéale pour cette catégorie d'investisseurs. Le bureau d'études souligne que les marges du groupe devraient clairement s'améliorer après des années de vaches maigres. Et l'intermédiaire souligne le sentiment négatif du marché vis-à-vis du fabricant de semi-conducteurs. " Nous pensons que la direction accueillerait à bras ouverts des repreneurs privés après le traitement difficile qui leur a été réservé sur les marchés financiers " explique ainsi la banque d'affaires. Sur le plan de la répartition du capital, le dossier serait néanmoins politiquement sensible. Areva et certaines institutions italiennes sont présentes au capital et une offre ne manquerait pas de susciter une certaine agitation dans les milieux politiques. La spéculation sur STM est logique et les explications de Merrill Lynch sont séduisantes. Néanmoins, le groupe doit encore prouver qu'il peut restaurer ses marges. Nous restons donc à l'écart selon les seuls critères fondamentaux.
Olivier Auberger


Vincent Baron

Le livre de l'auteur
Vincent Baron : témoignages d'un trader

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