Après plusieurs années de transformation profonde, Société Générale traverse une phase où prudence et opportunisme doivent coexister. L’établissement bancaire, longtemps scruté pour ses difficultés structurelles, affiche depuis quelques trimestres des signes tangibles de redressement, portés par une meilleure rentabilité et une dynamique commerciale plus solide. Mais l’équilibre reste fragile, tant le contexte économique et réglementaire pèse sur le secteur bancaire européen.
Sur les six premiers mois de l’année, la banque a surpris positivement avec une amélioration de son résultat net et une progression notable de ses revenus dans les activités de financement et d’investissement. Cette tendance a rassuré le marché, qui y a vu la confirmation que la stratégie de recentrage sur les métiers les plus rentables commence à porter ses fruits. Le relèvement des objectifs financiers pour 2025 a également constitué un signal fort, soulignant la volonté de la direction de retrouver durablement une trajectoire de croissance crédible.
Le titre a bénéficié de plusieurs révisions favorables d’analystes au cours de l’été, certains voyant désormais une opportunité d’achat après des années de sous-performance relative par rapport à ses pairs. La perspective d’un dividende régulier, avec un acompte de 0,61 € attendu le 7 octobre 2025, vient renforcer l’attrait du titre auprès des investisseurs à la recherche de rendement. La prochaine publication trimestrielle du 30 octobre devrait être un test décisif pour confirmer les avancées du premier semestre.
Pour autant, les défis restent conséquents. La banque demeure exposée à une volatilité importante sur ses activités de marché, particulièrement sensibles aux chocs macroéconomiques. Les taux d’intérêt, après une phase de hausse qui a soutenu la marge nette d’intérêt, pourraient entrer dans une zone d’incertitude si la Banque centrale européenne opte pour un assouplissement monétaire. De plus, les coûts liés à la conformité réglementaire et à la transformation numérique continuent de peser sur la rentabilité structurelle.
La valorisation actuelle intègre déjà une partie de ces progrès, mais le chemin vers un repositionnement durable reste semé d’embûches. Les investisseurs devront donc composer avec une équation complexe : une banque en meilleure santé, mais qui reste soumise à des aléas extérieurs significatifs.
Techniquement le titre a connu une envolée spectaculaire ces derniers mois avec un gain de plus de 200%, pas banal pour une société du CAC 40. A nos yeux tous les éléments sont aujourd'hui dans les cours avec une valorisation neutre. La valeur est nettement survendue et on sent qu'il y a de la nervosité depuis quelques semaines avec une volatilité qui monte en flèche. Nous attendrons une consolidation sur le premier palier des 52 euros pour refaire le point.
Principaux défis de Société Générale :
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Rester compétitive dans un secteur bancaire européen en pleine consolidation
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Réussir à stabiliser durablement la rentabilité malgré les coûts réglementaires
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Limiter la volatilité des résultats liée aux activités de marché
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Confirmer les bons résultats semestriels lors de la publication du troisième trimestre
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