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14/03/2024 19:32:57
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La dynamique haussière des marchés risque de s’essouffler

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L’euphorie boursière est trop liée à une surconcentration des performances au sein des indices. Le potentiel des géants de la technologie n’est-il pas exagéré, alors que la réduction des taux directeurs, tant attendue, semble s’éloigner ?

Par Laurent Saillard

Publié le 14/03/2024 à

Pour la première fois de son histoire, l’indice CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8.000 points le 7 mars. Après avoir gagné 16,5% en 2023, il progressait, le 12 mars en clôture, de 7,2% depuis le début de l’année. À la même date, à Wall Street, l’indice S&P 500 gagnait, lui, 7,3% depuis le 1er janvier, et le Nasdaq 7,9%.


Portées par les solides résultats des grandes entreprises et le potentiel de l’intelligence artificielle (IA), les Bourses américaines et européennes ont gardé le cap de la hausse enclenchée depuis le 1er novembre 2023, date pivot à laquelle la banque centrale américaine (Fed) a laissé entendre que la remontée rapide de ses taux directeurs, effectuée en moins de deux ans, était terminée.


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Or, l’économie américaine se montre plus résiliente que prévu. Le marché du travail y est solide, l’inflation reflue. «Aux États-Unis, la confiance dans l’économie s’améliore dans presque tous les secteurs d’activité», remarque Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement de Pictet AM. «La publication des perspectives prometteuses du fabricant de cartes graphiques Nvidia, le 21 février, a de nouveau soutenu l’enthousiasme des investisseurs, et prolongé le momentum haussier», ajoute Julien Levy-Kern, gérant de portefeuille chez CPR AM. Un environnement qui fait désormais douter les investisseurs de l’imminence et du nombre de baisses de taux directeurs de la Fed cette année. Bastien Drut, stratège de CPR AM, en envisage désormais trois pour l’année 2024, pas plus, alors que le consensus des analystes de marché, fin 2023, tablait sur six à sept baisses de taux sur l’année outre-Atlantique.


Découplage géographique entre les États-Unis et l’Europe


Et l’extrême concentration des performances boursières se resserre encore davantage. En 2023, plus de 70% des gains du S&P 500 avaient été réalisés par les «Sept Magnifiques» (Alphabet-Google, Amazon, Apple, Meta Platforms (ex-Facebook), Microsoft, Nvidia et Tesla). Au sein de ce groupe de ténors, les parcours divergent désormais : plusieurs de ces valeurs ont commencé à baisser. À lui seul, Nvidia, au 12 mars, a progressé de 82,9% depuis le 1er janvier, après avoir gagné 239% en 2023. Le cercle vertueux se restreint. «La production des semi-conducteurs de dernière génération, qui garantit l’essor de l’intelligence artificielle générative, conduit plutôt à «trois merveilles» : Nvidia aux États-Unis, TSMC à Taïwan et ASML en Europe», analyse Olivier de Berranger, directeur général de La Financière de l’Échiquier.


Si les prévisions de croissance du PIB pour 2024 ont été révisées à la hausse aux États-Unis, passant de 1% à plus de 2%, le ralentissement est notoire dans d’autres zones géographiques, se traduisant même par une récession technique dans certains pays, notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni. Dans la zone euro, les indicateurs négatifs se multiplient. La prévision de croissance du PIB pour 2024 a été révisée à la baisse en France – de 1,4% à 1% – par le ministère de l’Économie, mais de nombreux analystes jugent cette prévision encore trop optimiste.


Un marché soutenu par les dividendes ?


La saison de distribution des dividendes constitue un autre moteur puissant de soutien au marché. En 2023, les sociétés du CAC 40 avaient versé 97 milliards d’euros à leurs actionnaires, sous forme de dividendes (67 milliards d’euros) et de rachats d’actions (30 milliards). Elles devraient se montrer encore plus généreuses en 2024 au titre de l’exercice 2023, à partir d’un montant total de bénéfices estimé à 145 milliards d’euros. LVMH, BNP Paribas, Sanofi et Air Liquide ont annoncé un dividende en nette augmentation. Et les programmes de rachats d’actions se multiplient. À l’occasion de ses résultats, Axa a dévoilé un nouveau plan de 1,6milliard d’euros, Stellantis promet 3 milliards, Michelin 1 milliard et Carrefour 700 millions.


Même si la BCE a passé son tour le 7 mars, et si la Fed peut temporiser au moins jusqu’au début de l’été, les banques centrales finiront par réduire leurs taux directeurs. Rester exposé aux actions permet donc de profiter de la dynamique haussière actuelle, tout en misant sur la perspective d’un retour plus marqué de la croissance à partir de 2025.



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Comment évolue le cadre macroéconomique ?


La croissance aux États-Unis va rester très résiliente en 2024. Le marché de l’emploi y est solide, l’inflation reflue. Il n’est pas nécessaire pour la banque centrale américaine (Fed) de baisser ses taux directeurs. Mais elle va le faire quand même, lentement, pour donner de l’oxygène à l’économie. Le feuilleton d’une désinflation régulière, offrant des marges de manœuvre à la Fed pour des baisses de taux rapides, a en tout cas pris fin. En Europe, la situation est plus contrastée. La reprise économique sera progressive et s’enclenchera avec la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne.


Comment analysez-vous l’environnement boursier ?


Depuis le «jour pivot» de la Fed, le 1er novembre 2023, indiquant la fin de la hausse des taux, les marchés d’actions n’ont, en définitive, pas cessé de monter. En revanche, la situation est différente depuis deux semaines. Car les investisseurs commencent à se demander si cette euphorie boursière, alimentée par des parcours comme celui de Nvidia, n’est pas excessive – une interrogation qui augmente les risques de correction. Sur les taux directeurs des banques centrales, nous avons déjà assisté à un recalage des anticipations, surtout aux États-Unis. Nous tablons sur trois baisses de taux maximum. D’autres baisses de même ampleur suivront chaque trimestre jusqu’au début 2026 pour atteindre un taux d’équilibre que nous estimons être à 3,25-3,5%.


Quelles sont les perspectives pour les investisseurs ?


Nous abaissons notre perspective sur les marchés d’actions à neutre pour les prochains mois, alors que nous étions positifs jusqu’à présent. La progression des indices actions ces dernières semaines a épuisé le potentiel que nous avions identifié. Le momentum va cependant rester favorable, alors que les taux souverains réels devraient baisser de nouveau. On peut donc encore se laisser porter par la dynamique haussière des marchés d’actions, et il est logique de tabler sur un rattrapage de la composante cyclique de la cote, qui est en retard.



  
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