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Alors que les taux des crédits immobiliers continuent de baisser en décembre, les incertitudes politiques autour d'une éventuelle chute du gouvernement Barnier suscitent des interrogations sur la stabilité de cette dynamique favorable aux emprunteurs.
Depuis près d’un an, les taux de crédit immobilier en France affichent une baisse continue. En décembre 2024, ils atteignent 3,33 % sur 20 ans et 3,47 % sur 25 ans, selon les dernières grilles publiées par les courtiers Meilleurtaux et Cafpi. Cette tendance s’explique en partie par les ajustements des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), mais un élément inattendu pourrait bouleverser la donne : le contexte politique incertain.
Les taux d'intérêt liés aux crédits immobiliers bénéficient actuellement de deux moteurs principaux : une diminution progressive des taux directeurs de la BCE et un recul des rendements des obligations d'État françaises (OAT). Ces dernières servent de référence aux banques pour déterminer leurs taux de crédit.
En décembre, le rendement des OAT à 10 ans s’établit à 2,84 %, en baisse par rapport au pic de 3,20 % atteint en novembre dernier. Cette détente alimente les espoirs d’un marché immobilier plus accessible, avec des taux sous les 3,50 % pour toutes les durées, une première depuis 18 mois.
Cependant, l'éventualité d'une censure du gouvernement Barnier pourrait remettre en question cette dynamique. La motion de censure déposée par la France Insoumise, soutenue par le Rassemblement National, plane comme une menace imminente. En cas de chute du gouvernement, les marchés financiers pourraient réagir violemment, entraînant une hausse des rendements des OAT et, par conséquent, des taux de crédit.
Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée nationale, prévient : « Une censure entraînera inévitablement une hausse des taux d’intérêt. Cela pourrait compliquer davantage la reprise du marché immobilier. »
Malgré ces craintes, les acteurs du crédit se montrent pour l’instant confiants. Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, tempère : « Les barèmes reçus sont stables, voire en baisse. Il n’y a pas de panique à ce stade. » Les banques, soucieuses d’atteindre leurs objectifs commerciaux, continuent de proposer des conditions attractives, particulièrement pour les primo-accédants et les meilleurs profils.
Selon Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, les banques pourraient absorber des hausses modérées des OAT, sauf si celles-ci dépassent durablement le seuil des 3,5 %. Elle souligne que la politique commerciale des banques reste prioritaire : « L’objectif est de prêter davantage en 2025, avec une augmentation attendue de 10 % de leur production de crédits. »
Si les conditions actuelles semblent propices aux emprunteurs, le marché reste fragile. Une censure du gouvernement pourrait non seulement retarder des projets en cours, mais également remettre en question des mesures récemment adoptées, comme le retour élargi du prêt à taux zéro (PTZ). Le secteur immobilier, qui vient tout juste de retrouver un certain optimisme, pourrait ainsi retomber dans l’attentisme.
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