Qui est William Connelly, futur président du conseil d'administration

En mai 2026, la Société Générale tournera une page importante de son histoire. William Connelly, 67 ans, prendra les rênes du conseil d’administration de la banque, succédant à Lorenzo Bini Smaghi, président en poste depuis 2015. Cette nomination, officialisée par le conseil d’administration, interviendra lors de l’assemblée générale du 27 mai 2026, sous réserve de la reconduction de Connelly en tant qu’administrateur lors de l’AG du 20 mai 2025.

Qui est William Connelly, futur président du conseil ?

Franco-américain diplômé de Georgetown, William Connelly connaît les rouages de la Société Générale sur le bout des doigts. Membre du conseil d’administration depuis 2017, il préside le comité des risques depuis 2019, tout en siégeant au comité des nominations et du gouvernement d’entreprise. Ces responsabilités, il continuera à les assurer jusqu’à son entrée officielle en fonction à la présidence.

Son expérience ne s’arrête pas à la banque de La Défense. Actuellement président des conseils d’administration du groupe Amadeus IT et de l’assureur néerlandais Aegon, il quittera ces fonctions d’ici au second semestre 2025. Il a également fait carrière chez ING Group, où il a dirigé plusieurs branches stratégiques, notamment dans les domaines des marchés financiers, du financement des entreprises et de l’immobilier.

Avec un parcours de plus de 40 ans dans la finance, William Connelly coche toutes les cases d’un homme du sérail, à même d’incarner la stabilité et l’expertise que la Société Générale entend projeter.

Pourquoi la banque opère-t-elle ce changement en 2026 ?

Le départ de Lorenzo Bini Smaghi s’inscrit dans le respect du code de gouvernance Afep-Medef, qui limite la présidence à trois mandats, afin de garantir l’indépendance et le renouvellement des instances. L’ancien membre de la BCE quittera donc ses fonctions comme prévu, sans volonté de prolongation, contrairement à ce que l’on observe parfois dans d'autres groupes du CAC 40.

Slawomir Krupa, directeur général de la banque depuis 2023, pourra ainsi collaborer avec un nouveau président du conseil d’administration, dans un duo à reconstruire mais sous contrôle. La banque semble vouloir éviter tout bouleversement brutal, privilégiant une transition ordonnée et anticipée.

Une stratégie de stabilité dans un secteur financier sous tension, alors que la digitalisation accélère et que les modèles économiques bancaires sont repensés à marche forcée.

Une nomination stratégique pour une banque en mutation

Ce changement à la présidence n’est pas simplement symbolique. Il intervient dans un contexte où la Société Générale est engagée dans une refonte profonde de son organisation et de ses ambitions. Les défis sont nombreux : adaptation aux normes ESG, réorganisation de ses activités d’investissement, et pilotage de la rentabilité dans un climat macroéconomique incertain.

Lire aussi : Le secteur bancaire mondial à l'épreuve des nouveaux tarifs douaniers

Connelly, fin connaisseur des risques bancaires et familier des arcanes de la gouvernance, est perçu comme un atout discret mais solide. Il devra notamment accompagner la mise en œuvre de la stratégie de Slawomir Krupa, plus industrielle et tournée vers l’efficacité, tout en garantissant l’équilibre des pouvoirs.

Avec cette passation programmée, Société Générale veut envoyer un message clair : pas de révolution, mais une continuité maîtrisée dans la gouvernance, à l’heure où le secteur est en pleine recomposition.