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Les 15 TGV qui doivent être commandés par la SNCF pour sauver l'usine Alstom de Belfort circuleront finalement sur la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux, et non sur une ligne classique comme initialement prévu par le gouvernement et la compagnie ferroviaire publique.
"On est revenus sur l'idée que ça seraient des rames TGV qui rouleraient sur des lignes normales, ce qui paraissait peu cohérent", a indiqué un porte-parole de la SNCF a l'AFP.
La décision, annoncée début octobre, de commander des TGV pour les faire circuler sur une ligne classique (Bordeaux-Marseille), "par anticipation de l'arrivée des lignes à grande vitesse", faisait partie du plan de sauvetage de l'usine Alstom de Belfort, et avait été défendue par l'exécutif.
Finalement, la SNCF va bien commander 15 rames TGV à Alstom, mais pour équiper la ligne TGV Sud Europe Atlantique (SEA), entre Paris et Bordeaux, qui ouvrira en juillet. Elle déboursera entre 470 et 480 millions d'euros, et recevra ses trains en 2019 et 2020.
- Une solution "bien meilleure" -
La commande, avant d'être officiellement passée, doit être validée par le conseil d'administration de SNCF Mobilités le 23 février.
"C'est finalement une opération qui est profitable, et une solution en tout cas qui est bien meilleure que la solution antérieure qui avait été envisagée, qui était peu cohérente et coûteuse, particulièrement pour la SNCF", souligne encore un responsable du groupe ferroviaire.
La SNCF, dans ce nouveau scénario, est seule à payer la facture alors qu'il était initialement prévu que l'Etat la rembourse.
L'opérateur assure pourtant que l'arrivée de TGV neufs lui permettra de faire des économies: elle va lui éviter de dépenser 150 millions d'euros pour rénover 24 vieilles rames, dont "certaines ont quasiment 35 ans", et "plusieurs centaines de milliers d'euros" en maintenance, car le parc TGV sera plus homogène.
Quant à la ligne classique entre Bordeaux et Marseille, qui devait accueillir les TGV, elle sera finalement équipée de trains classiques, dans le cadre d'un appel d'offres passé en décembre.
- "Cohérence" -
La SNCF et le gouvernement soulignent que la reprise par les régions de plusieurs lignes de Trains d'équilibre du territoire - TET, ou Intercités - fin 2016, a changé la donne. En effet, le déficit de ces lignes, autrefois financé par une contribution prélevée sur les TGV, est désormais assuré par les régions, qui pensent pouvoir les rendre plus rentables.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a expliqué à l'AFP que "grâce à l'aboutissement de la réforme des TET, une nouvelle perspective a été ouverte: celle de l'amélioration de la compétitivité de l'offre TGV, en dégageant des moyens financiers supplémentaires pour la SNCF. Depuis les premières annonces, le contexte a donc changé et nous avons fait le choix de la cohérence".
Le cadre juridique de la commande des TGV avait été remis en question par une note des services juridiques de Bercy. Un comité de suivi du sauvetage d'Alstom Belfort est prévu vendredi au ministère de l'Economie, sous la houlette du secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue, qui avait indiqué que la commande serait confirmée "avant la fin du mois de février".
Deux autres commandes de trains avaient été annoncées en octobre pour sauver Belfort, sur lesquelles les discussions sont en cours entre Alstom et la SNCF, concernant notamment le prix: 6 TGV destinés à la liaison à grande vitesse Paris-Turin-Milan, pour un peu moins de 200 millions d'euros, et 20 locomotives diesel affectées au secours des trains en panne, pour environ 80 millions d'euros.
Le projet de restructuration initial d'Alstom prévoyait le transfert d'ici à 2018 des activités d'ingénierie et de production de son site de Belfort, berceau de la première motrice TGV dans les années 1970, vers celui de Reichshoffen, en Alsace.
© 2017 AFP
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