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La zone industrialo-portuaire du Havre, qui regroupe 1.200 entreprises, dont des sites classés Seveso, et représente 30.000 emplois, est bloquée vendredi par des manifestants opposés à la réforme des retraites.
Au pied du Pont de Normandie, les deux sorties étaient toujours bloquées en milieu d'après-midi par des plots et un talus de détritus, même si les manifestants avaient commencé à lever le camp, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des dizaines de camions, dont certains en provenance d'Ukraine ou de République tchèque, étaient à l'arrêt sur la quatre-voies qui mène au pont, tandis que des pneus brûlés laissaient s'échapper des fumées noires. "Le port est à nous", pouvait-on lire sur un muret.
"La zone industrielle est assez facile à bloquer, car il n'y a qu'un seul accès et se trouve sur une sorte de presqu'île", avait indiqué dans la matinée le directeur de cabinet du préfet de Seine-Maritime, Benoît Lemaire.
De source policière, "plusieurs centaines" de manifestants étaient présents. Selon la CGT, le blocage est tenu par 3.000 à 4.000 manifestants. Un blocus similaire le 12 décembre avait mobilisé 5.000 à 6.000 manifestants, avait à l'époque dénombré ce même syndicat.
Selon Haropa-Port du Havre, "il n'y a pas d'activité sur le port, aucun bateau ne rentre, ni ne sort ni aucune marchandise".
"Ça ne m'arrange pas, je devais charger du GPL sur la zone industrielle, mais je suis bloqué. Mais je soutiens les manifestants", a témoigné Pierre, un chauffeur routier rouennais de 53 ans, en ajoutant: "Normalement, je dois être à la retraite dans quatre ans. Là je sais plus combien je vais toucher, cette réforme est une escroquerie intellectuelle".
L'usine Renault de Sandouville, qui se situe dans cette zone industrielle et emploie 1.900 salariés, est à l'arrêt pour la journée. "L'équipe du matin n'a pas travaillé à cause du blocage et Renault a décidé de ne pas faire venir l'équipe de l'après-midi", a déclaré un porte-parole à l'AFP.
La direction de CIM-CCMP, qui exploite le dépôt pétrolier du Havre situé dans la même zone, a indiqué que la mobilisation n'avait pas eu de conséquence, pour le moment, sur son activité. "Il y a plein de ronds-points qui sont en effet bloqués. Nos gars ont réussi à rentrer ce matin, mais ils sont arrivés assez tôt", a précisé Olivier Peyrin, président de CCMP.
Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), le dépôt du Havre est "important" mais il n'y a "pas d'inquiétude particulière à avoir, du fait que les expéditions sont stoppées, puis reprennent ensuite".
Un site de Lubrizol France, qui fabrique des additifs pour lubrifiants et se trouve dans la zone bloquée, a aussi été impacté. "Les blocages ont fait que la relève des équipe de quart n'a pas pu être faite. Nous avons alerté les services de l’État et nous avons arrêté nos installations", a expliqué à l'AFP Emmanuelle Maddocks, responsable de communication extérieure de Lubrizol France.
A Dunkerque, seul le port Est, secondaire, est touché par la grève des agents du service du contrôle maritime, qui ralentit le trafic, selon une correspondante de l'AFP. Le principal port industriel n'est, lui, pas affecté par le mouvement, pas plus que le trafic transmanche.
Interrogé par l'AFP sur les blocages des ports, Herbert de Saint-Simon, président du syndicat professionnel des transporteurs TLF Overseas a indiqué : "C'est une catastrophe pour tout l'écosystème maritime. A court terme, ce sont des gens qui ne peuvent pas travailler, des compagnies qui ne font plus escale dans nos ports, des containers qui s'accumulent sur les terminaux".
Il évalue le préjudice à "plusieurs dizaines de millions d'euros" à la fois au port du Havre et sur le port de Marseille, bloqué lui aussi.
© 2020 AFP
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