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NAVYA (VÉHICULE AUTONOME) : 4 OFFRES DE REPRISE
Navya, leader français du véhicule autonome a annoncé avoir reçu quatre offres de reprise le 16 mars 2023, date de limite de dépôt des offres.
Pour rappel, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire le 1er février dernier.
Navya avait obtenu du Tribunal de Commerce de Lyon un délai supplémentaire pour le dépôt des offres de reprise auprès de l'administrateur judiciaire, du 21 février au 16 mars.
La société précise par ailleurs qu’à ce stade, chacune de ces offres est assortie de conditions de financement et que chaque potentiel repreneur aura jusqu’à la date butoir du 30 mars 2023 pour améliorer son offre.
L’audience d’examen des offres est prévue le 4 avril.
La société indique continuer ses activités opérationnelles et commerciales pendant la période d'observation mais la suspension de la cotation des actions Navya, qui a pris effet le 25 janvier, reste maintenue.
En juillet 2018, Navya fêtait son introduction en bourse (IPO) avec un prix de l'action à 7 €. Lors de la demande de suspension de cotation, l'action valait 0,03 € ...
Notre avis, par leblogauto.com
Navya a pu prouver qu’elle possédait le savoir-faire et la technologie. De quoi attirer un potentiel repreneur.
Reste à voir ce qu'il adviendra des emplois …
Sources : AOF, Navya
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A suivre ces jours prochains...
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Véhicules autonomes : ce que proposent les trois candidats pour sauver Navya
David Gossart - 6 mars 2023
Placée en redressement judiciaire le 1er février, la Villeurbannaise Navya sera ce mardi 7 mars devant le tribunal de commerce de Lyon pour voir les offres de trois repreneurs examinées. Mais il n'est pas certain que le sort de l'entreprise soit connu dès demain.
Le délai pour répondre était court : après le redressement validé le 1er février, les offres de reprise de Navya devaient être déposées au 21 février. Dans les faits, ces dernières ont été améliorées jusqu’au dernier moment, ce lundi 6 mars. La veille de l’audience qui verra le tribunal de commerce examiner ces propositions.
Pas entièrement étonnant, dès lors, que les candidats repreneurs – tous déjà partenaires, de près ou loin, de Navya – n’aient pas achevé leurs tours de table et levé toutes les conditions suspensives au maintien de ces offres. Il n’est donc pas impossible que l’audience de ce mardi 7 mars décide d’octroyer un délai supplémentaire pour sauver Navya, si tout n’avait pas pu être bouclé entretemps. Un sauvetage qui ne se fera toutefois pas sans casse pour l’entreprise prometteuse lancée en 2014 par Christophe Sapet, avec le soutien de Bruno Bonnell.
Macnica : un Japonais en recherche de partenaire français
Le groupe Macnica est un géant japonais de la distribution de semi-conducteurs. Coté à la Bourse de Tokyo, il pèse 7,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021 et 3 900 salariés. Macnica compte justement diversifier ses activités dans solutions intelligentes et autonomes.
En juin 2022, Macnica avait acheté deux navettes Arma à Navya, et indiqué qu’elle avait signé un protocole d’accord portant sur l’achat de plus d’une centaine d’unités des futures plateformes Navya au cours des années suivant leur commercialisation.
S’il reprenait Navya, son business plan prévoirait de vendre 10 « tracteurs » industriels pour la logistique en 2024, et 15 véhicules autonomes dès 2023 par la grâce de programmes de subventions du gouvernement japonais.
Pour autant, Macnica, qui chiffre son offre de reprise à… sept euros, n’a pas de moyens dédiés en France pour assurer l’opérationnel in situ. Elle est donc en recherche de partenaires investisseurs locaux, et indique être en cours de négociation. Macnica ne chiffre pas pour l’instant le nombre de salariés qui seraient repris.
Bertolami : le transporteur drômois reprendrait 150 salariés
Le groupe familial implanté dans la Drôme et né en 1950 compte 120 autocars et 150 collaborateurs. Il a créé en 2019 une filiale, Beti, dévouée au développement et à l’exploitation de véhicules autonomes.
Dans ce cadre, il est déjà un des partenaires de Navya, avec qui il a déjà lancé deux véhicules démonstrateurs de la mobilité autonome en territoires ruraux : une navette 4×4 lancée à Val Thorens, ou la première navette en milieu rural sur voies ouvertes au trafic, dans le Val de Drôme.
En janvier 2023, Beti, Navya, Macif et Vinci Construction ont d’ailleurs lancé le projet de déployer sept véhicules autonomes, dont quatre sans opérateur à bord, pour créer un Réseau inclusif de mobilité automatisée (Rima) sur le territoire rural Crest & Val de Drôme.
L’occasion de déployer pour la première fois des Bluebus Autonom® de 6 mètres de long et de capacité d’emport de 33 passagers. Bluebus est une filiale du groupe Bolloré. Les bus, dont les premier roulages ont été jugés satisfaisants en janvier dernier, pourraient d’ailleurs constituer un relais de croissance dans l’avenir pour Navya.
Beti entend en effet les commercialiser dans son plan de reprise à partir de 2025, après avoir restructuré et accru les capacité de production de Navya les deux années précédentes. 25 véhicules seraient ainsi vendu en 2023, 45 produits en 2024. Beti reprendrait Navya contre 100 000 euros et conserverait 150 salariés au moins, sur les 220 qu’elle compte actuellement.
Le repreneur chiffre ses besoins de financements à 24 millions d’euros, dont 19 dès 2023. Son apport en capital serait de 2,5 millions. Le reste se ferait par endettement. Beti continue des négociations avec de futurs partenaires potentiels permettant de garantir notamment des débouchés commerciaux et de participer au cofinancement.
Ellectramobilys veut sauver sa Muse
Ellectramobilys, basée à Calais, est aussi un partenaire de Navya : c’est le site de Vénissieux qui doit produire ses 300 Muse, des véhicules utilitaires légers électriques pour zones urbaines. Un temps produites à Taïwan, Ellectramobilys a voulu les relocaliser et signé ainsi avec Navya à l’été 2022. La reprise aurait ainsi pour vertu de permettre de continuer à produire les Muse promises.
Pour assurer la rentabilité du site de Vénissieux, Ellectramobilys a ajusté son offre en dernière minute pour proposer de se voir confier également la production des modèles historiques de Navya, Arma et Evo, véhicules d’autonomie de niveau 3.
Ellectramobilys reprendrait 65 salariés et propose une offre de 55 000 euros pour Navya. Toutefois, le candidat n’est pas en mesure, seul, d’assurer les investissements nécessaires à la relance du site de Vénissieux et est aussi en recherche de fonds et de partenaires.
Navya en chiffres
Création : 2014
Entrée en bourse sur Euronext : 2018
Salariés : 280 début 2022, 220 à la mi-février
Sites à Villeurbanne, Vénissieux, La Défense
Chiffre d’affaires 2022 : 10,1 millions d’euros
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Autre info :
Bolloré veut-il croquer la navette autonome Navya ?
Ça ne pouvait plus durer. Après avoir accumulé de nombreuses pertes, le pionnier français de la navette autonome passe à l’accéléré. Une nouvelle direction, avec Olivier le Cornec, un refinancement de 30 millions d’euros via le fonds du Bahreïn Eshaq, un partenariat industriel avec l’alsacien Lohr, et un soutien qui fait parler, celui de Vincent Bolloré, le tycoon breton, qui n’a pas renoncé à devenir industriel.
Fin septembre 2022, Lohr et Navya ont pris une décision qui va leur permettre d’aller de l’avant. Pour ces deux entreprises installées sur des créneaux complémentaires, faire front ensemble a plus de sens que d’avancer
seuls. Les fondateurs de ces deux structures souhaitent « accélérer leur développement technologique, industriel et commercial dans la mobilité autonome ». Car la complémentarité semble aller de soi, Navya est le leader des systèmes de mobilité autonome tandis que l’Alsacien Lohr est un groupe industriel reconnu internationalement dans le secteur de la fabrication et de la commercialisation de systèmes de transport.
AMBITIONS MONDIALES
La couleur est annoncée ! Ils n’en sont encore qu’aux prémices, mais après une première phase de mise au point, les nouveaux partenaires ont bien l’intention d’aller loin ensemble, en offrant des véhicules autonomes homologués pour les vendre en Europe, mais aussi au Moyen-Orient et en Amérique du Nord.
LE PROJET CRISTAL
L’ambition est d’aller vite, chose possible, car les deux entreprises sont déjà bien avancées dans ce domaine. Lohr a déjà développé des navettes électriques, jusqu’à présent avec chauffeur. L’objectif de Lohr de rendre ces navettes autonomes date déjà d’un certain temps, une première collaboration avait été envisagée dans un premier temps avec le groupe Transdev. Finalement, le projet se mettra en place avec Navya. Les navettes du groupe Lohr seront équipées du logiciel de conduite autonome développé par Navya pour une phase de tests et de validations permettant de mettre au point le véhicule définitif avant industrialisation. Celui-ci est déjà bien avancé, il permettra de transporter 18 passagers pour des clients du service public. Le nom de cette innovation 100% électrique a déjà été trouvé, il s’agit de « Cristalya », qui pourra desservir des collectivités, des sites industriels, des parcs d’entreprises, des zones de facultés, etc.
LOHR, L’INDUSTRIEL
C’est François Lhomme qui préside depuis deux ans le directoire du groupe Lohr et ses 1500 collaborateurs installés à Paris, Lyon, dans le Michigan ou Singapour. Reconnu en tant que spécialiste des solutions de mobilité autonome depuis sa création en 2014, le groupe privé alsacien est un partenaire de poids qui a fait ses preuves depuis quelque soixante années dans les systèmes de transport, et réalise 80% de son chiffre d’affaires de 150 millions d’euros (2021) à l’étranger. Le groupe appuie son activité sur trois axes stratégiques. En premier lieu, l’automotive, car le groupe est leader mondial du marché porte-voitures, le second axe est Lohr Railway, acteur reconnu du ferroutage. Le troisième est la raison de l’engagement avec Navya, il s’agit du secteur des Nouvelles Mobilités. Né en 1963, le groupe créé par Robert Lohr a prouvé sa résistance, passant de grands succès à des moments plus difficiles comme en 2012, où il a fallu restructurer. La société travaille depuis plus de dix ans sur le Cristal, son véhicule électrique. Installée en Alsace, Lohr dispose d’usines en Turquie, Inde, Serbie, aux États-Unis, et au Mexique.
NAVYA, LE CONCEPTEUR
Navya, la PME de Villeurbanne (69), a bénéficié d’actionnaires solides ses premières années, tels que Valeo et Keolis et a pu progresser rapidement dans son développement. La création d’entreprise s’est faite après le rachat de Induct, une société déjà bien avancée dans ses recherches en matière de mobilité urbaine. Induct avait en effet lancé un système de navigation par Intelligence Artificielle, dénommé Navia, et créé quelques prototypes de minibus électriques sans chauffeur. Navya a déjà enregistré ses premiers succès, avec la navette Autonom Shuttle vendue à plus de 200 exemplaires dans quelque 25 pays, tout en développant un autre véhicule destiné au transport de biens.
L’entreprise dispose également d’un partenariat avec le groupe Bolloré avec le Bluebus Autonom dont les premiers essais viennent d’être effectués avec succès.
Depuis 2018, Navya est coté sur Euronext Paris. Entre cette introduction en bourse et des financements auprès de la Banque Européenne d’Investissement, ce sont 80 millions d’euros qui ont été consacrés au développement. Le conseil de surveillance est présidé par un homme d’affaires bien connu, Charles Beigbeder.
L’entreprise réalise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 300 salariés, suite à une tentative de levée de fonds avortée, la nouvelle présidente du directoire a démissionné après moins d’un an à son poste. Un nouveau dirigeant doit être nommé.
Lancer une startup industrielle innovante sur un secteur en émergence est loin d’être un long fleuve tranquille. Seuls réussissent ceux qui arrivent à trouver les financements dans la durée, leur permettant de maintenir le cap. On le voit également actuellement avec la pépite française de la voiture à hydrogène Hopium, qui a pris du retard sur ses premiers objectifs.
L’itinéraire tourmenté de Navya va-t-il enfin changer de cap ? En difficulté, le pionnier français des navettes autonomes a de gros soucis financiers (10 M€ de pertes en 2022). Après le renflouement avorté d’un fonds basé à Bahreïn, la PME villeurbannaise, dont le conseil de surveillance est présidé par Charles Beigbeder, a changé de PDG. C’est désormais l’ancien directeur de la recherche, Olivier Le Cornec (ex-PSA), qui dirige la société cotée en Bourse.
En parallèle, Navya s’en remet à un géant : Bolloré, à travers sa filiale Bluebus, dont l’usine est située à Quimper (Finistère). Ce partenaire industriel d’envergure a permis à la PME d’accélérer la fabrication de ses bus électriques sans conducteur. Deux sont déjà prêts et entament leur phase d’essai. Reste désormais à remplir le carnet de commandes pour réduire les pertes en 2023…
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Actu
Navya : trois candidats sur la ligne de départ
Navya, l’entreprise lyonnaise, leader des systèmes de mobilité autonome, devrait échapper à la liquidation judiciaire. Le 21 février à minuit, trois offres sont arrivées sur le bureau de l’administrateur judiciaire, le cabinet parisien, Solve AJ. Ce dernier ne souhaite pas, à ce stade, révéler les noms des candidats à la reprise de Navya. Jusqu’au jeudi 2 mars, les candidats repreneurs vont être questionnés pour améliorer leur offre. Processus classique dans ce genre de procédure. A défaut d’amélioration, certaines n’iront peut-être pas au bout ou seront jugées insuffisantes par le Tribunal de commerce de Lyon pour espérer l’emporter. Après cette date butoir au 2 mars pour l’amélioration, c’est l’audience du 7 mars qui devrait rendre son verdict. Et préciser si Navya peut compter sur un repreneur ou si l’aventure s’arrête.
5 présidents en 9 ans
Fin janvier, l’entreprise créée en 2014 avec des actionnaires aussi prestigieux que Keolis et Valeo, s’était déclarée en cessation de paiement. Sa direction expliquait alors qu’elle n’était plus en mesure « de couvrir l’ensemble de ses besoins de trésorerie. Par ailleurs, toutes les tentatives d’adossements auprès d’investisseurs ont échoué. A ce jour, la société fait état d’un passif exigible et ne dispose pas de ressources disponibles suffisantes pour y faire face ». Placée en redressement judiciaire au premier jour de février, Navya ne disposait que d’un délai très court pour se trouver un repreneur. Trois sont sur la ligne de départ. On saura le 7 mars si l’un d’entre eux franchit la ligne d’arrivée.
280 emplois en jeu
Avant son dépôt de bilan, Navya -qui a usé 5 présidents en 9 ans-employait 280 collaborateurs en France (Paris et Lyon), aux États-Unis (Michigan) et à Singapour. Navya voulait devenir l’acteur de référence des systèmes de mobilité autonome de niveau 4 pour le transport de passagers et de biens. Depuis 2015, elle a été la première société à mettre en service des solutions de mobilité autonome. Sa navette Autonom Shuttle dédiée au transport de passagers a été commercialisée à plus de 200 exemplaires dans 25 pays au 31 décembre 2021, indiquait la direction de Navya.
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Navya, la navette autonome qui voulait avancer trop vite
GUILLAUME GUICHARD Le 10/02 à 10:00
Navya, entreprise de 235 salariés, située à Vénissieux, Villeurbanne et à la Défense, joue son avenir ces prochains jours. Ce pionnier français du secteur a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon le 2 février.
Entrée en Bourse et commercialisation précipitées ont accéléré la chute de Navya, pourtant soutenue par les pouvoirs publics. Elle doit trouver un repreneur avant fin mars.
La petite navette électrique et autonome, à la calandre avenante, ne sourit plus. Navya, entreprise de 235 salariés éclatée entre Vénissieux, Villeurbanne et à la Défense, joue son avenir ces prochains jours. Ce pionnier français du secteur a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon le 2 février. Les candidats à la reprise ont jusqu'au 21 pour se déclarer.
Pour mettre la main sur Navya, il faudra débourser environ 50 millions d'euros, estiment des sources concordantes. « Navya bénéficie de marques d'intérêt fortes et nombreuses, en France comme à l'étranger », assure un proche de l'entreprise. Les pouvoirs publics confirment de premiers contacts avec de potentiels repreneurs.
Des candidats à la reprise ?
Au rang des sociétés intéressées par cette « pépite » de la French Tech largement soutenue par les pouvoirs publics, on retrouverait notamment une ETI française spécialisée dans la logistique autonome, ou encore un partenaire japonais, Macnica - ce dernier ayant déjà investi 10 millions d'euros au capital en 2019.
« Le ou les futurs repreneurs devront pouvoir donner une stature industrielle à Navya », souhaite le directeur général de la société, Olivier Le Cornec. « Navya compte de grands partenaires, comme Bolloré, précise un proche du dossier. Il faut espérer qu'ils se positionnent autour de la reprise. »
L'entreprise, qui revendique environ 200 navettes placées aux Etats-Unis, à Singapour ou au Japon, ne sortira pas indemne du sauvetage. Les repreneurs potentiels s'intéresseraient d'abord au code et aux ingénieurs de la maison, pas forcément à l'ensemble. Une reprise pourrait se concrétiser par un virage stratégique vers la logistique, glisse-t-on du côté des pouvoirs publics, qui suivent le dossier de près.
« Certains éléments du système sont très aboutis chez Navya, beaucoup plus que chez leurs concurrents israéliens ou américains », salue un partenaire, qui a pu voir de près les autres technologies. Navya, tout comme ses concurrents, n'a toutefois toujours pas réussi à atteindre le « niveau 4 » de la conduite autonome, celui où une navette pourrait évoluer sur un parcours connu sans « safety driver » à bord. Il vise cette homologation à horizon 2025.
Cabossée par huit années mouvementées, la navette de Navya prouve qu'il ne suffit pas d'être bien née pour réussir dans la vie. En 2014, elle est portée sur les fonds baptismaux en pleine robot-mania par le lyonnais Christophe Sapet, épaulé par d'influents parrains comme son ami Bruno Bonnell, qu'il a connu chez Infogrames.
De Montebourg à Macron
Ce dernier dirige le fonds Robolution, soutenu par le ministre de l'Economie de l'époque Arnaud Montebourg et alimenté par la BPI, Orange ou EDF, qui finance les premiers tours de roue de Navya. Valeo et Keolis entrent au capital au lancement et Charles Beigbeder a pris en 2017 la présidence du conseil de surveillance. Un poste qu'il occupe toujours.
En 2016, Navya parvient à faire venir le ministre de l'Economie, un certain Emmanuel Macron, à l'inauguration d'une navette (presque) autonome à la centrale nucléaire EDF de Civaux. Hélas, seulement vingt-quatre mois après le lancement de la start-up, le minibus n'est pas au point.
« La société a mis la charrue avant les boeufs, en commercialisant des véhicules de présérie, regrette un ancien dirigeant de la société. Il aurait fallu concentrer ses petits moyens sur le logiciel et ne pas vouloir développer tout soi-même, navette comprise. »
La société explique aujourd'hui qu'il faut bien accumuler les kilomètres pour acquérir des données et mettre au point le produit. Reste que les clients se retrouvent alors avec des navettes inutilisables payées environ 250.000 euros pièce, sans compter les frais d'entretien et de supervision.
Les problèmes techniques des navettes, imaginées de A à Z par la start-up, perdurent. Dans un document confidentiel mis en ligne par erreur par la société en 2022, on apprend qu'une demi-douzaine d'unités livrées à Keolis sont « non fonctionnelles ». Un autre véhicule, vendu à la ville de Gap en septembre 2021, n'a fonctionné que quelques heures avant de tomber en panne.
Une introduction en Bourse ratée
Sur le plan financier aussi, Navya a voulu aller trop vite. En 2018, quatre ans après sa création, alors que son produit n'est pas au point et qu'elle brûle du cash, elle est introduite en Bourse. A la manoeuvre, le fonds de capital risque franco-italien 360 Capital, qui a repris la gestion du fonds Robolution après l'élection de Bruno Bonnell à l'Assemblée nationale.
Plusieurs sources soupçonnent le fonds de vouloir se débarrasser de la jeune pousse sur le marché, faute d'avoir trouvé un repreneur en amont. L'introduction, réalisée au forceps, ne permet de lever que 27 millions, moitié moins qu'espéré .
Course au cash
Commence alors une course au cash effrénée que la petite navette, qui ne dépasse pas les 45 km/h, n'est pas en mesure de gagner. En 2018, Navya avait promis aux investisseurs de multiplier par 20 son chiffre d'affaires en quatre ans, pour le porter à 400 millions d'euros en 2022.
La société émet au contraire un profit warning quelques mois après son arrivée sur Euronext. 360 Capital en profite pour licencier le fondateur Christophe Sapet- sans prévenir Valeo ni Keolis, qui quitteront le conseil de surveillance en signe de protestation pour ne plus y revenir.
Entretemps, 360 Capital profite d'un regain du cours de Bourse début 2021 pour vendre en trois mois ses 40 % du capital directement sur le marché. Le titre chute. La société se retrouve sans actionnaire de référence, elle qui aurait tellement besoin d'injection de capital. De 2018 à 2022, Navya n'arrivera pas à faire décoller son chiffre d'affaires, qui restera scotché à 10 millions en 2022, d'après les analystes d'Oddo.
L'action termine à 3 centimes
La situation se tend encore en 2022. Fin mai, la société n'a plus en caisse que de quoi tenir trois mois. Fin juillet, après avoir épuisé ses dernières lignes de crédit, la direction de Navya se tourne vers les « ocabsa » . Une ultime ficelle financière qui peut vite se muer en corde du pendu. Ces obligations convertibles ont un effet ultra-dilutif pour les actionnaires. Le cours de la jeune pousse finit au plancher. La veille de sa suspension, le 24 janvier 2023, le titre ne valait plus que 3 centimes.
En parallèle de ses déboires financiers, la présidente du directoire, Sophie Desormière, multiplie les signatures d'accords de principe, avec l'Arabie saoudite, Michelin, Valeo ou L'alsacien Lohr se tourne vers Navya pour rendre autonome sa navette urbaine . Mais ces accords, s'ils crédibilisent la solution de Navya, ne la sauvent pas du naufrage annoncé.
Une société soutenue par les pouvoirs publics
En novembre, Navya décroche un ballon d'oxygène sous forme d'un financement dans le cadre du plan d'investissement d'avenir (piloté par le commissaire à l'investissement Bruno Bonnell), aux côtés du drômois beti, de la Macif et de Vinci Construction. « Cette société, qui a développé une technologie importante pour l'écosystème, a été beaucoup soutenue par les pouvoirs publics, lauréate des aides de l'Ademe et des plans de relance de ces dernières années », note-t-on sobrement aujourd'hui à Bercy.
En coulisse, la direction cherche désespérément un investisseur durant toute l'année 2022. Sans succès. Coup sur coup, elle manque de concrétiser un accord à 140 millions d'euros avec un industriel européen, puis un autre de 80 millions d'euros.
Arnaque au fonds bahreïni
Le 12 novembre, Navya annonce dans un communiqué avant Bourse qu'un fonds du Bahreïn a décidé d'investir 30 millions dans la société. L'action bondit de 115 %. Hélas, la direction est victime d'une usurpation d'identité , ce qu'elle met plusieurs heures à annoncer. Sophie Desormière et son directeur financier démissionnent fin décembre.
Après toutes ces embardées, Navya navigue au bord du gouffre. Y tombera-t-elle pour rejoindre les épaves des start-up de l'automobilité, comme Local Motors aux Etats-Unis, qui ont mis la clé sous la porte en 2022 ? Elle n'est pas la seule start-up française dans le domaine. Les navettes d'EasyMile et de Milla tracent plus discrètement leur chemin.
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Le tribunal de commerce de Lyon doit examiner la demande de Navya le 31 janvier.
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NAVYA (FR0013018041- « Navya » ou la « Société ») (Paris:NAVYA), annonce avoir procédé ce jour à une déclaration de cessation des paiements auprès du Tribunal de commerce de Lyon.
Voilà le décor est planté.
Risque immédiat, que des ingénieurs quittent NAVYA, prenne la poudre d’escampette, voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
Ensuite le savoir-faire, ainsi engranger depuis des années, face l’objet d’une spoliation à bon compte.
Licence protégée par des brevets, quelles valeurs.
Depuis 2020, Le COVID-19, le dossier de l’Ukraine, les incertitudes sur l’économie européenne. les incertitudes N’a pas rendu service.
Une instabilité des cadres dirigeants.
Trop d'incertitude. Le concept viable, soit trop tôt économiquement.
Les incertitudes économiques générale, n'aide pas NAVYA.
Le risque d'une captation par OPA et vole du savoir-faire. À bon compte, toujours présent.
La question du jour, qui va rafler la mise à bon compte.
simple avis
Je ne suis pas Conseiller Financier. Donc aucune garantie, à vos risques et périls.
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... Navya annonce avoir procédé ce jour à une déclaration de cessation des paiements auprès du Tribunal de commerce de Lyon. Compte tenu de l'évolution de son cours de bourse et de la liquidité des actions sur le marché, la société créée en 2014, spécialiste de la fourniture de systèmes de mobilité autonome, demande sa mise en redressement judiciaire. Navya a demandé à Euronext de procéder à la suspension de son cours de bourse. Le titre de la société cotait à 0,03 euro hier à la clôture. Il avait perdu plus de 92% de sa valeur en six mois.
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Navya suspendu en bourse
25/01/2023 10:16 | Boursier
Selon un avis Euronext, la cotation des actions Navya est suspendue depuis l'ouverture ce matin sur Euronext Paris, à la demande de la société, dans l'attente de la publication d'un communiqué de presse et jusqu'à nouvel avis.
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