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Le ministre allemand des Finances sur la sellette après deux scandales


Actualité publiée le 09/09/20 18:32

Le ministre allemand des Finances Olaf Scholz lors de son audition par les députés, le 9 septembre 2020 à Berlin (AFP/Tobias SCHWARZ)

Le ministre allemand des Finances Olaf Scholz, qui aspire à devenir chancelier, a été soumis mercredi à un flot de questions embarrassantes sur deux énormes scandales financiers qui ont récemment secoué son pays et risquent d'assombrir son bilan.

Celui qui ambitionne au nom du parti social-démocrate (SPD) de succéder au pouvoir fin 2021 à la conservatrice Angela Merkel a dû s'expliquer dans l'après-midi devant les députés allemands pendant plusieurs heures.

En cause notamment: la société de paiement en ligne Wirecard, ex-coqueluche de la Bourse de Francfort avant qu'elle ne s'effondre comme un château de cartes en juin après la révélation d'un trou de deux milliards d'euros dans ses comptes.

Mais il a aussi dû répondre devant la commission des finances du Bundestag d'un autre scandale retentissant, celui d'une évasion fiscale orchestrée par des investisseurs, dite Cum-ex, qui aurait coûté 5,5 milliards d'euros aux caisses de l'Etat selon les estimations officielles.

Le ministre a dû en particulier s'expliquer sur l'abandon d'une créance d'un million d'euros au profit d'une banque de Hambourg impliquée dans le scandale, la Warburg Bank, alors qu'il était maire de la ville, ainsi que sur ses liens avec le patron de cette institution, Christian Olearius.

Les quotidiens Sueddeutsche Zeitung et Die Welt ont ainsi révélé qu'il avait eu des contacts plus rapprochés qu'il n'avait admis jusqu'ici avec lui.

"Il ne doit pas y avoir d'intervention politique et il n'y en a pas eu à Hambourg non plus", a soutenu M. Scholz, 62 ans, devant les élus, avant de se déclarer persuadé que les différentes procédures au pénal en cours permettraient de "récupérer les milliards" dont les contribuables allemands ont été privés.

Selon l'agence allemande dpa, il aurait par ailleurs reconnu devant la commission des finances une deuxième rencontre en 2016 avec M. Olearius, tout en soulignant se baser sur son agenda de l'époque et ne pas se souvenir du contenu de l'entretien.

La porte-parole des Verts sur les questions financières, Lisa Paus, a demandé mercredi que M. Scholz rende publique sa correspondance avec Warburg Bank.

Son homologue du parti libéral FDP Florian Toncar, lui aussi dans l'opposition, a réclamé que le ministre dissipe par une enquête active "le soupçon intolérable que la Warburg Bank ait pu bénéficier d'un traitement préférentiel afin de conserver des fonds obtenus de manière criminelle".

Le secrétaire général du groupe parlementaire SPD, Carsten Schneider, a dénoncé en retour des manœuvres politiciennes pour "nuire au candidat du SPD à la chancellerie", sur le site d'information "t-online".

- Sondages en berne -

Alors que ce vieux routier de la politique allemande espérait capitaliser sur sa gestion de la crise économique provoquée par la pandémie de nouveau coronavirus, son implication dans les dossiers Cum-ex et Wirecard n'aide pas à le faire décoller dans les sondages: le SPD n'est crédité que de 16% des intentions de vote en moyenne contre 36% pour la CDU de Mme Merkel.

Il a annoncé vouloir réformer rapidement les règles d'audit des entreprises afin d'éviter une nouvelle affaire Wirecard.

Il veut aussi donner plus de pouvoirs et de moyens à la BaFin, l'autorité allemande des marchés financiers et de la régulation bancaire mise en cause pour son inaction.

Depuis cinq ans déjà, la presse se faisait l'écho de soupçons d'irrégularités dans le modèle économique de Wirecard.

Début 2019, le Financial Times avait même publié une enquête approfondie sur des soupçons de fraude en Asie. Ces informations, restées sans conséquences pour Wirecard, ont déclenché en revanche une enquête judiciaire visant les journalistes.

Or selon un rapport produit par son ministère, Olaf Scholz était au courant dès 2019 d'une enquête secrète de la BaFin visant Wirecard.

Les partis d'opposition se sont de leur côté mis d'accord pour demander jeudi la mise en place d'une commission d'enquête sur Wirecard.

© 2020 AFP

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