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A Strasbourg, des emplois d'insertion pour aider des réfugiés ukrainiens


Actualité publiée le 15/04/22 17:30

(AFP/PATRICK HERTZOG)

En Ukraine, elles étaient universitaire ou manager dans un fast food. En France, elles vont travailler dans la couture ou les espaces verts : à Strasbourg, des contrats d'insertion aident des réfugiées à repartir de zéro pour s'intégrer, et "pourquoi pas", rester.

Dans le vaste hangar du groupe Altaïr, spécialisé dans l'insertion professionnelle, les machines à coudre ronronnent tranquillement. Concentrées et méticuleuses, Olga Skabovska et Mariiana Csekij suivent les dessins tracés sur la feuille. Carré, cercle, escargot... : le point de piqûre doit épouser parfaitement les lignes.

Ce mercredi, avec une vingtaine d'autres réfugiés ukrainiens, quasi exclusivement des femmes, elles sont venues "tester" des métiers dans le cadre d'une initiative nationale de la Fédération des entreprises d'insertion (FEI), dont Altaïr, groupement strasbourgeois, est membre. Mi-mars, la FEI, qui réunit 1.500 entreprises, avait annoncé proposer 10.000 emplois en insertion à des réfugiés ukrainiens d'ici à la fin juin sur l'ensemble du territoire national.

Altaïr "en propose une soixantaine", explique à l'AFP son président, Luc de Gardelle, également à la tête des instances nationales de la FEI. Le groupe alsacien, rappelle-t-il, a embauché "plus de 420 personnes" en 2021, sur des contrats allant jusqu'à deux ans, payés au SMIC.

- "Indépendante" -

Après une rapide présentation du dispositif (secteurs et types d'emplois, rémunération, accompagnement dans l'apprentissage du français...), chacune est invitée à choisir l'un des ateliers proposés : couture, espaces verts ou maraîchage. Trois interprètes assurent les traductions.

A la clé : une possible promesse d'embauche le jour même en contrat d'insertion.

Une dizaine optent pour la couture. "Pour intégrer l'atelier, on fait systématiquement passer des tests", explique sa directrice Géraldine Hubert, dont le pôle textile a notamment produit des masques pendant la crise du Covid.


(AFP/PATRICK HERTZOG)

Du sur-mesure pour certaines. Arrivée le 1er mars, Mariiana Csekij, 50 ans, vivait à Oujhorod, dans l'ouest de l'Ukraine où elle a laissé son fils, sa belle-fille et ses petits-enfants.

La couture, elle la pratique "depuis (ses) douze ans", explique cette brune aux yeux bleu pâle, qui cherche un emploi tout simplement pour "vivre". Et "si la situation le permet", "pourquoi pas", rester en France : "Strasbourg est une très jolie ville..."

Devant les locaux d'Altaïr, une jeune femme manœuvre sans difficultés apparentes une imposante tondeuse autoportée : Svetlana Miroshnichenko, 38 ans, a opté pour l'atelier "espaces verts", qui propose ses prestations à des entreprises de l'agglomération strasbourgeoise.

- "Sous le choc" -

"Je n'ai jamais fait ça avant!", s'amuse cette ancienne cheffe d'équipe dans un fast-food de Kharkiv, qui a fui les combats avec sa fille. Essai validé, elle dit oui à un contrat et pourra commencer rapidement.

Son avenir? Elle aussi le voit en France, où elle souhaite "rester", apprendre la langue et "s'intégrer".

Dans sa vie d'avant, Olga Isakiieva, 59 ans, était professeure à l'Université nationale de construction et d'architecture de Kharkiv.

Mercredi, elle a choisi l'atelier couture. Un changement qu'elle envisage "tout à fait normalement", "il n'y a rien de mal", philosophe cette ex-enseignante en réseaux de canalisation, qui devait prendre sa retraite "dans un an".

En France depuis le 8 mars, elle a besoin de trouver un travail au plus vite. Toujours "sous le choc", elle confie ne pas pouvoir "se projeter" dans le futur pour le moment.

Ce jour-là, Altaïr a entamé des démarches d'embauche pour douze personnes, sept en couture et cinq en espaces verts. "On continuera tant qu'il y aura la guerre en Ukraine. Il faut les accueillir dignement", martèle Luc de Gardelle.

© 2022 AFP

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