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ADP, Renault, Orange: grandes manoeuvres en vue pour l'Etat actionnaire ?


Actualité publiée le 22/06/17 08:30

L'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, à l'origine de plusieurs privatisations lorsqu'il était à Bercy, relance les spéculations sur un désengagement de l'Etat dans certaines entreprises (AFP/Archives/LOIC VENANCE)

L'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, à l'origine de plusieurs privatisations lorsqu'il était à Bercy, relance les spéculations sur un désengagement de l'Etat dans certaines entreprises. Une façon de trouver des marges de manoeuvre, dans un contexte budgétaire contraint.

Il faut faire "respirer" le portefeuille de l'Etat, répète depuis plusieurs mois l'Agence des participations de l'Etat (APE), chargée de gérer le patrimoine de l'Etat actionnaire, un euphémisme pour désigner de possibles ventes d'actifs, voire des privatisations.

"Les marchés ont intégré le fait qu'il y aurait des cessions de titres dans les prochains mois", souligne Christopher Dembik, responsable de la recherche économique de Saxo Banque, qui rappelle qu'"Emmanuel Macron, à Bercy, avait affiché sa volonté de revoir le périmètre du portefeuille public".

"L'Etat est présent dans un grand nombre d'entreprises, donc il y a des marges de manoeuvre. La question est de savoir quelles seront les entreprises concernées", ajoute l'économiste.

De fait, les raisons pour alléger le portefeuille public ne manquent pas, notamment en ce qui concerne l'APE, présente au capital de 81 entreprises et dont les participations pèsent actuellement près 100 milliards d'euros, dont 70 dans des sociétés cotées.

- "clôturer le budget" -


A court terme, l'Etat doit boucler le sauvetage d'EDF mais aussi d'Areva (AFP/Archives/JOEL SAGET)

A court terme, l'Etat doit boucler le sauvetage d'EDF et d'Areva. Depuis deux ans, plusieurs opérations d'ampleur ont permis de dégager des marges de manoeuvre, comme la vente de titres Safran ou la privatisation des aéroports de Lyon et Nice (pour 1,76 milliard d'euros).

Mais, sur les sept milliards promis par les pouvoirs publics, plusieurs doivent encore être mobilisés en vue du renflouement d'Areva, ce qui nécessitera sans doute de procéder à de nouvelles ventes d'actifs.

Le "fonds pour l'innovation" de 10 milliards d'euros, annoncé par le président de la République, pourrait lui aussi pousser l'Etat à monétiser certaines de ses participations.

Pendant la campagne électorale, Emmanuel Macron avait promis d'alimenter ce fonds par les dividendes tirés du portefeuille de l'Etat, mais aussi peut-être par quelques privatisations. "La décision n'est pas encore prise", a indiqué à l'AFP Bercy, interrogé sur la nature précise de ce financement.

Mais la principale raison qui pourrait pousser le gouvernement a procéder à des cessions est de nature budgétaire. Paris s'est en effet engagé auprès de Bruxelles à repasser sous la barre des 3% de déficit public cette année, mais cet objectif est jugé intenable par les observateurs au vu des dépenses engagées ces derniers mois.

Dans ce contexte, le recours à des cessions est sans doute la solution la plus simple "pour clôturer le budget sans trop faire de rafistolage par ailleurs", autrement dit sans augmenter les impôts, estime Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM.

- "gestion décomplexée" -


Quelles entreprises vendre? Le nom de Renault revient avec insistance, où l'Etat est monté au capital en 2015, tout en promettant de revendre ses titres au moment opportun (AFP/Archives/Jean Christophe VERHAEGEN)

Quelles entreprises vendre? Quels actifs céder? Plusieurs noms reviennent avec insistance, comme Renault, où l'Etat est monté au capital en 2015 tout en promettant de revendre ses titres au moment opportun, ou bien Orange, au capital duquel l'Etat n'a pas "vocation" à rester "de manière pérenne", selon Emmanuel Macron.

Aéroports de Paris (ADP), en pleine forme financière, pourrait aussi être ciblé. Pour Grégoire Thibault, analyste chez Natixis, le gestionnaire des aéroports parisiens va forcément être privatisé, mais sans doute en "plusieurs temps", avec une première étape qui pourrait intervenir en septembre.

Quels que soient les choix réalisés, l'Etat -qui ne s'interdit pas par ailleurs de nouvelles prises de participations, transitoires ou pérennes, comme en 2013 dans PSA- promet qu'il veillera à ne rien brader et agira dans des conditions de marché optimales.

Par ailleurs, "il est hors de question d'exposer le capital de ces entreprises à des prédateurs étrangers qui mettraient en péril les centres de décision, de recherche et de développement basés en France", assure à l'AFP une source proche du dossier.

L'Etat doit "pouvoir exercer son rôle de façon active, comme le fait tout actionnaire majoritaire privé", déclarait en 2016 le directeur de l'APE Martin Vial, jugeant nécessaire, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, d'avoir une gestion "décomplexée, responsable et exemplaire" du portefeuille public.

© 2017 AFP

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1 commentaire sur cet article. Participez à la discussion.

bourbern
22/06/17 09:37
Les autoroutes ont été privatisées aussi pour des raisons budgétaires sous Balladur ( alors qu’à l’origine, elles devaient devenir gratuites une fois amorties). Elles rapportaient du 8 %. Le manque à gagner est maintenant, tous les ans, à la charge du contribuable, pour le plus grand profit de Vinci entre autres. Pour ADP, ce sera pareil…
Macron, ou pas, on peut se demander si l’État n’est pas un piètre gestionnaire, où ne favorise pas quelques entreprises qui compteraient des « amis » parmi ses dirigeants.

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