Malgré une croissance fulgurante de son activité cloud, Alibaba n’a pas réussi à convaincre les analystes au premier trimestre de son exercice 2025. Le géant chinois du e-commerce a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes, plombés par une consommation intérieure atone et une concurrence exacerbée, au moment même où ses ambitions dans l’intelligence artificielle s’affichent de plus en plus clairement.
Le chiffre d’affaires global s’est établi à 247,65 milliards de yuans (environ 34,6 milliards d’euros) pour le trimestre clos fin juin, un montant en retrait par rapport aux 252,92 milliards attendus par le consensus LSEG. Une contre-performance largement due à la morosité de son cœur de métier : le commerce en ligne.
Le e-commerce ralentit, la tech accélère
La prudence des ménages chinois pèse sur les résultats d’Alibaba, en dépit des multiples campagnes de promotions déployées par les plateformes. En toile de fond, la crise persistante de l’immobilier et les incertitudes économiques continuent de freiner la consommation, au moment où les concurrents redoublent d’agressivité tarifaire.
Pourtant, un signal fort a retenu l’attention des investisseurs : la spectaculaire progression du segment "Cloud Intelligence", dopé par les applications d’intelligence artificielle. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 26 %, atteignant 33,4 milliards de yuans, cette division dépasse largement les prévisions du marché. Les analystes tablaient sur une progression de 18,4 % seulement, à 31,44 milliards.
Dans ce contexte, Eddie Wu, directeur général du groupe, a tenu à rappeler l’importance stratégique de l’IA dans la transformation d’Alibaba : "Les revenus liés à l’IA représentent désormais une part significative du chiffre d’affaires provenant de clients externes".
L’IA, levier stratégique… et politique
La performance du cloud ne s’arrête pas là. En parallèle, Alibaba aurait franchi un nouveau cap en développant sa propre puce d’intelligence artificielle, dans le but affiché de s’affranchir des composants américains comme ceux de Nvidia. Un pari risqué, mais crucial dans un contexte de tensions technologiques accrues entre Pékin et Washington.
Malgré un recul de 3 % du résultat opérationnel et une chute de 14 % de l’Ebita ajusté, principalement en raison des investissements dans le commerce instantané, les marchés ont réagi positivement. L’action du groupe progressait de 3,6 % dans les échanges avant-Bourse à Wall Street.
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