(ABC Bourse) - Aramco encaisse une baisse de 2,3 % de son bénéfice au 3e trimestre 2025, sous la pression des cours du brut. Mais la major saoudienne se projette déjà vers 2030.
La compagnie pétrolière saoudienne Aramco, premier exportateur mondial d’or noir, a vu son bénéfice net reculer à 101,02 milliards de riyals (23,10 milliards d’euros) pour la période juillet-septembre. Ce chiffre marque une baisse de 2,3 % par rapport aux 103,4 milliards de riyals engrangés sur la même période l’année précédente.
Cette baisse est principalement liée au repli des revenus causé par la chute des prix du brut et des produits pétroliers. Le Brent et le WTI ont accusé en octobre leur troisième mois consécutif de baisse, de plus de 2 %, atteignant un plancher inédit depuis cinq mois, alimentés par les craintes d’une surabondance de l’offre et des tensions économiques autour des droits de douane américains.
Aramco dépasse les prévisions malgré le recul du brut
Malgré un environnement défavorable, le bénéfice net ajusté du groupe au troisième trimestre s’élève à 28 milliards de dollars, un niveau supérieur à l’estimation médiane des analystes interrogés par Aramco, qui anticipaient 26,5 milliards de dollars. L’entreprise maintient donc une solide performance financière malgré la conjoncture.
La fin des réductions volontaires de production par l’Opep+, qui assure environ la moitié de l’approvisionnement mondial, a également pesé sur le marché. Pendant plusieurs années, l’alliance avait limité l’offre afin de soutenir les cours. En stoppant cette stratégie, les producteurs ont contribué à accroître les volumes disponibles, aggravant la pression sur les prix.
Cap sur le gaz : ambitions renforcées à l’horizon 2030
Aramco ne se contente pas d’absorber le choc. Le groupe a profité de la présentation de ses résultats pour annoncer une révision à la hausse de son objectif de croissance de la capacité de production de gaz destiné à la vente. Initialement fixée à plus de 60 % par rapport aux niveaux de 2021, cette ambition est désormais portée à environ 80 % à l’horizon 2030.
Cette nouvelle trajectoire devrait permettre à la société d’atteindre une production de gaz et de liquides associés de l’ordre de 6 millions de barils d’équivalent pétrole par jour. Le site de Jafurah, au cœur de cette expansion, joue un rôle central dans cette stratégie. Comme l’a précisé le directeur général Amin Nasser : "Une partie de cette augmentation provient de notre expansion de gaz non conventionnel à Jafurah, qui a suscité un fort intérêt de la part d'investisseurs mondiaux".
En dépit de la volatilité des prix du brut, Aramco continue donc de structurer son avenir autour du gaz naturel, secteur stratégique pour diversifier ses sources de revenus et répondre à la demande énergétique mondiale croissante.
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