Boeing face à des turbulences historiques. Le constructeur aéronautique américain a annoncé une perte annuelle de 11,83 milliards de dollars en 2024, la plus importante depuis 2020. Entre une grève paralysante, des problèmes de qualité et des charges exceptionnelles, Boeing doit faire face à une série de défis majeurs.
Une année de défis pour Boeing
En 2024, Boeing a connu une série de revers, parmi lesquels une grève de 50 jours, impliquant 33 000 ouvriers près de Seattle. Ce mouvement social a paralysé deux usines clés, ralentissant la production des modèles 737, 767 et 777, ainsi que plusieurs programmes militaires. À cela se sont ajoutés des problèmes de qualité qui ont fortement impacté la production et les livraisons. Le chiffre d’affaires annuel de Boeing a chuté de 14 %, atteignant 66,52 milliards de dollars, tandis que le nombre de livraisons d’avions commerciaux est tombé à 348 appareils, le plus bas depuis 2021.
Selon le PDG Kelly Ortberg, en poste depuis août, ces difficultés s’inscrivent dans une période de transition : « Bien que l’année ait été difficile, nous constatons des signes encourageants de progrès. »
Résultats financiers sous pression
Le quatrième trimestre 2024 a été particulièrement lourd pour Boeing, avec une perte nette de 3,86 milliards de dollars et un chiffre d’affaires de 15,24 milliards, bien en deçà des attentes des analystes (16,21 milliards). Sur l’ensemble de l’année, les charges exceptionnelles se sont élevées à 2,8 milliards de dollars, principalement liées à des programmes de défense à prix fixes.
La branche Défense, Espace et Sécurité a subi une perte de 5,41 milliards de dollars sur l'année. Toutefois, Kelly Ortberg assure que des progrès sont réalisés, notamment grâce à un accord avec l’armée de l’air américaine sur l’un des projets en difficulté.
Production et certifications en retard
Les problèmes de production ont également retardé plusieurs projets phares, comme les certifications des avions 737 MAX 7 et MAX 10, initialement prévues respectivement pour 2019 et 2023. La production du 787 Dreamliner a toutefois atteint une cadence de cinq avions par mois en fin d’année, signe d’une certaine reprise.
En parallèle, le nouveau gros-porteur 777-9, dont les livraisons étaient attendues en 2020, ne sera disponible qu’en 2026. Kelly Ortberg a évoqué une reprise des tests de certification début 2025, après une suspension en août due à la découverte d’un défaut dans une pièce.
Une transformation culturelle en cours
Face à ces défis, Kelly Ortberg a présenté un plan en quatre étapes pour redresser l’entreprise, en mettant notamment l’accent sur une transformation culturelle profonde : « Changer la culture de Boeing est peut-être le plus grand défi auquel nous sommes confrontés. »
Le groupe s’engage également à rationaliser son portefeuille et à investir dans ses activités principales pour retrouver une stabilité financière et opérationnelle.
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