Carmat réussit les premières implantations commerciales d'Aeson® hors UE

Deux patients israéliens ont reçu le cœur artificiel Aeson® à la fin du mois de mai. Ces interventions marquent un jalon symbolique pour Carmat : les premières implantations commerciales de son dispositif en dehors de l’Union européenne. Réalisées durant la semaine du 26 mai 2025, elles portent à cinq le nombre de pays désormais concernés par les ventes commerciales de ce cœur total bioprothétique, développé en France.

L’annonce, officialisée ce lundi 2 juin, conforte la dynamique internationale engagée par Carmat depuis sa relance commerciale. En élargissant sa présence au Moyen-Orient, la société veut démontrer la viabilité clinique et économique de son cœur artificiel dans des environnements hospitaliers diversifiés. C’est aussi un signal fort à l’égard des marchés et des futurs partenaires.

Pourquoi ces implantations en Israël changent la donne pour Carmat

Si l’Europe a été le terrain d’essai et de déploiement initial d’Aeson®, l’ouverture à de nouveaux marchés constitue désormais une priorité stratégique. Le choix d’Israël n’est pas anodin : le pays dispose d’infrastructures médicales de pointe, d’un système de santé réactif et d’un vivier de patients potentiels pour ce type de technologie avancée.

L’entreprise française, cotée sur Euronext, cherche à transformer ces premières ventes en tremplin commercial pour développer d’autres partenariats hors UE. Chaque implantation réussie dans un nouveau pays est une validation supplémentaire, aussi bien médicale que réglementaire, qui peut accélérer les démarches d’autorisation ailleurs dans le monde.

Ces interventions sont également stratégiques d’un point de vue communication : elles renforcent la crédibilité du produit sur le marché international, et alimentent la visibilité de Carmat dans l’écosystème mondial des technologies médicales innovantes.

Aeson®, une solution pour les patients en impasse cardiaque terminale

Le cœur artificiel Aeson® est destiné aux patients souffrant d’insuffisance cardiaque biventriculaire terminale, pour lesquels aucune autre solution conventionnelle n’est envisageable. Ce dispositif bioprothétique total, conçu pour imiter le fonctionnement d’un cœur humain, permet aux malades de retrouver une autonomie vitale en attente d’une greffe ou de manière durable.

Aeson® est notamment doté de capteurs intelligents capables d’adapter le débit sanguin en temps réel, selon l’activité du patient. Il offre une alternative aux systèmes d’assistance ventriculaire gauche (LVAD), qui ne répondent pas à tous les profils médicaux. C’est cette spécificité qui permet à Carmat de se positionner sur une niche thérapeutique à fort besoin non couvert.

Avec chaque nouvelle implantation, l’entreprise affine ses protocoles, élargit ses données de suivi et augmente les chances d’inscription au remboursement dans les pays cibles. Le développement hors UE est donc aussi un moyen de construire un modèle économique viable à moyen terme.

Une internationalisation progressive mais ambitieuse

En comptant l’Israël, cinq pays ont désormais accueilli des implantations commerciales d’Aeson®. Si Carmat ne détaille pas encore les autres marchés concernés, cette expansion suggère une feuille de route plus vaste, possiblement orientée vers l’Amérique du Sud, le Canada ou certains pays asiatiques.

La progression reste mesurée, Carmat a souffert par le passé de plusieurs suspensions commerciales, mais elle semble cette fois-ci mieux structurée, avec des objectifs réalistes. L’entreprise, encore en phase de montée en cadence industrielle, parie sur la qualité d’exécution clinique et la validation médico-économique pour se faire une place durable dans le paysage des implants cardiaques.

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