Les jours sont comptés pour Carmat. L’entreprise française à l’origine d’un cœur artificiel innovant pourrait se retrouver en cessation de paiements d’ici la fin juin 2025 si elle ne parvient pas à réunir au moins 3,5 millions d’euros. Pour tenter d’éviter ce scénario dramatique, la société a annoncé vendredi le lancement d’une campagne de dons ouverte à tous, dans un contexte économique où lever des fonds relève de la mission impossible.
Implantée depuis 2008 dans le paysage biomédical, Carmat n’a cessé de porter l’espoir d’une révolution cardiaque. Son dispositif ne remplace pas totalement un cœur humain, mais agit comme une solution d’attente en vue d’une transplantation. Si l’objectif médical est resté inchangé, le défi économique s’est, lui, transformé en survie : 35 millions d’euros seront nécessaires sur les douze prochains mois, dont 20 millions d’ici la fin décembre 2025.
Pourquoi Carmat n’arrive plus à se financer ?
Depuis plusieurs années, les alertes s’accumulent autour de Carmat. Difficultés industrielles, retards réglementaires, et surtout, un marché du financement en berne. La société a tenté plusieurs augmentations de capital, sans succès suffisant pour assurer sa pérennité.
Dans son dernier communiqué, Carmat dépeint un "environnement de financement très dégradé", incapable de soutenir les besoins immédiats de trésorerie. Sans nouveau soutien d'ici fin juin, le couperet pourrait tomber. Pour Stéphane Piat, directeur général, le message est clair : « Nous faisons aujourd’hui appel à la générosité de chacun pour permettre à Carmat de continuer à sauver des vies. »
Ce recours au don, bien que rare pour une entreprise cotée, témoigne de l’impasse dans laquelle se trouve la société. Et la précision est importante : les donateurs ne deviendront ni créanciers ni actionnaires. Leur contribution sera uniquement un soutien au projet scientifique et médical.
Une technologie vitale, mais encore fragile
Carmat n’a jamais abandonné sa mission : offrir une alternative aux patients en attente de greffe cardiaque. Le cœur artificiel développé par ses équipes est perçu comme une prouesse technologique française. Pourtant, malgré un potentiel médical reconnu, sa viabilité commerciale reste fragile.
Pour tenir quelques semaines de plus, la société espère que sa campagne de dons lancée via une plateforme en ligne suscitera l’élan nécessaire. Elle s’adresse à toutes les personnes, particuliers ou entreprises, sensibles au projet, et désireuses de contribuer à son maintien.
La suite dépendra des prochains jours. Carmat joue désormais contre la montre, entre déficit de trésorerie et excès d'espoir. Si aucun fonds complémentaire n’arrive, l’entreprise pourrait se voir contrainte de cesser ses activités dès le 30 juin 2025.
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