Casino mise sur un renouveau pragmatique pour 2028. Après des mois de restructuration, le groupe dévoile un plan de relance aux objectifs mesurés. Dirigé par Philippe Palazzi et sous l’impulsion de Daniel Kretinsky, le distributeur français s’apprête à rationaliser son parc et renforcer son réseau de franchises. Voici les six points essentiels à retenir de cette stratégie.
Des objectifs financiers à la baisse
Casino ajuste ses attentes : d’un EBITDA de 930 millions d'euros envisagé initialement, le groupe vise désormais 500 millions d'euros d’ici 2028. Quant au chiffre d’affaires, il devrait atteindre 15 milliards d’euros en 2028, soit une croissance annuelle de 0,4 % seulement. Philippe Palazzi se veut réaliste : la crise financière traversée impose une croissance « maîtrisée » et des prévisions prudentes.
Fermeture et Réorganisation du Parc de Magasins
Depuis le début de l’année, Casino a déjà fermé 445 magasins, dont 141 au dernier trimestre. L’objectif ? Rationaliser pour sauvegarder la rentabilité, avant de penser à l’expansion. Le groupe prévoit ainsi 600 millions d’euros d’économies d’ici 2028 grâce à la mutualisation logistique et à la réduction des coûts, dont 350 millions sont déjà engagés.
Cdiscount, toujours présent mais en difficulté
En difficulté depuis plusieurs années, Cdiscount continue de peser dans les finances de Casino, avec une perte de 50 millions d'euros au premier semestre 2024. Malgré ce déficit, Casino maintient son investissement dans l’e-commerce, avec 200 millions d’euros de Capex alloués jusqu’en 2028. Palazzi évoque une ambition de « leader du e-commerce populaire », bien que des synergies avec Fnac Darty, où Kretinsky est également actionnaire, soient envisagées pour maximiser les ressources.
Le modèle de franchise, pilier de la relance
L’avenir de Casino repose désormais sur un modèle de franchise renforcé. Avec 83 % de points de vente franchisés, le groupe souhaite améliorer ses relations avec les franchisés en baissant les prix de cession et en versant des ristournes deux fois par an. Palazzi ambitionne de créer une véritable culture de franchiseur en impliquant les franchisés dans la gestion du groupe et en ouvrant un centre de formation à Saint-Étienne, prévu pour 2025.
Investissements ciblés pour Monoprix
1,2 milliard d’euros seront investis d’ici 2028, dont la moitié pour moderniser Monoprix, locomotive du groupe. Ces investissements comprennent des rénovations ciblées et économiques, Palazzi ayant donné instruction de réduire de moitié les coûts au mètre carré. Le groupe déploie également le concept « Oxygène » chez Franprix, promettant une augmentation des ventes de 25 % dans les points de vente testés.
Un virage vers la restauration à emporter
Philippe Palazzi voit dans la restauration à emporter un axe de croissance majeur. Inspiré par son expérience chez Metro, il ambitionne d’en faire un pilier du groupe. Trois magasins Monoprix pilotes ouvriront au premier trimestre 2025 pour tester cette nouvelle offre, avec pour objectif de rivaliser avec les grandes enseignes de fast-casual comme Prêt à Manger.
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