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Chez Michelin, sport et Rolling Stones avant le travail


Actualité publiée le 08/10/21 11:16

Séance d'échauffement dans un atelier du site de Cataroux à Clermont-Ferrand le 3 septembre 2021 (AFP/Thierry ZOCCOLAN)

"Gardez la tête bien dans l'axe, on va aller chercher sur les côtés": comme chaque jour, dans les ateliers historiques de Michelin à Clermont-Ferrand, les ouvriers s'échauffent sous la supervision d'un coach avant leur prise de poste.

La voix de Mick Jagger couvre pour quelques instants le bruit des machines. Entre les chariots et les rangées de pneus, une dizaine de "Bibs" en tenue de travail alterne flexions et étirements, au rythme de "Sympathy for the devil" des Rolling Stones.

Valentin Duchier, coach de l'ASM, association omnisports montferrandaise fondée en 1911 par Marcel Michelin, prodigue ses conseils et reproduit les mouvements: "Pour les épaules, vous mettez bien vos bras ici, et on va faire cinq rotations vers l'arrière".

Concentré, le petit groupe embraye, enchaîne les rotations des épaules, du bassin, les moulinets bras tendus, et les talons-fesses.

L'intérêt, c'est d'abord "d'éviter les blessures", mais aussi de limiter les accidents d'inattention dans les premières minutes: "cela permet d'entrer dans l'activité en réveillant les corps et les esprits", explique le coach.


Valentin Duchier, l'entraîneur de l'ASM, coache les employés pendant leur travail sur le site de Cataroux à Clermont-Ferrand le 3 septembre 2021 (AFP/Thierry ZOCCOLAN)

Dans cet atelier de vérification des pneus, "ce sont des métiers où l'on fait des gestes répétitifs avec des ports de charges importantes. Les mouvements sont adaptés en fonction des postes", souligne Laura Martin, responsable d'îlot chez Michelin, venue participer à la séance avec son équipe.

Et puis, "c'est un moment sympa, où l'on autorise la musique, cela rassemble les personnes avant que tout le monde aille sur les postes" pour huit heures, ajoute la jeune femme de 27 ans.

-Temps de travail-


Séance d'échauffement des employés sur le site de Cataroux à Clermont-Ferrand le 3 septembre 2021 (AFP/Thierry ZOCCOLAN)

La séance d'échauffement de 10 mn est obligatoire et décomptée du temps de travail.

"Depuis que le programme est en place, je n'ai plus de douleurs au dos, on se sent mieux avant de commencer", témoigne après l'exercice Maxime Monpied, 25 ans, devant la machine où il vérifie la qualité des pneus. Sa tâche exige souvent les mêmes manipulations et nécessite parfois de porter de lourdes charges.

Comme lui, entre 30% et 40% des salariés ont constaté une diminution de leurs douleurs au poste de travail, selon une étude d'impact réalisée par l'ASM. Environ 80% relèvent une amélioration de la qualité de vie au travail.

Ce programme baptisé A3P (activité physique posturale préventive) mis en place par l'ASM depuis six ans vise à prévenir les problèmes de TMS (troubles musculo-squelettiques) dans l'industrie, mais aussi dans l'agriculture et le tertiaire.

L'association, qui propose en parallèle des entretiens individuels de suivi physique mené par le coach, intervient dans une douzaine d'entreprises de la région -de Limagrain à Leroy-Merlin- et même auprès de la Caisse primaire d'assurance maladie.

"Avec la crise sanitaire, les besoins ont explosé" car "les gens font le même métier tout en étant déconditionnés physiquement car ils n'avaient plus d'activité physique à côté du travail et faisaient moins de sport", explique Valentin Duchier, également référent A3P.

"On l'a vu dans l'industrie, mais aussi avec l'explosion du télétravail et de la sédentarité: cela a créé de vrais changements de posture que l'on essaye de contrer par l'activité physique", ajoute-t-il.


Contrôle des pneus sur le site de Cataroux à Clermont-Ferrand le 3 septembre 2021 (AFP/Thierry ZOCCOLAN)

Chez Michelin, le programme A3P concerne 2.500 salariés sur les sites de Clermont-Ferrand, Roanne et Le Puy-en-Velay.

Fidèle à sa tradition paternaliste, le manufacturier met aussi plusieurs salles de sport à la disposition des salariés qui peuvent pratiquer à la pause de midi ou le soir, dans le cadre d'un autre programme, "ASM Vitalité".

"Un des atouts majeurs, c'est la proximité de la salle avec le lieu de travail", souligne Richard Lebris, chargé de la coordination sport-santé chez Michelin. Lui aussi note une "très forte attente des salariés pour revenir en salle" de sport après la crise sanitaire.

© 2021 AFP

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