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Coronavirus: le gouvernement prépare à une prolongation du confinement


Actualité publiée le 20/03/20 13:01

Le canal de l'Ourcq à Paris, dont les berges sont désertes, le 20 mars 2020 (AFP/JOEL SAGET)

"Ne partez pas en week-end!" Vendredi, au terme d'une semaine ensoleillée et au "J4" d'un confinement jugé insuffisamment respecté, le gouvernement a émis des consignes de fermeté en rappelant que la France n'en est qu'au "début" de l’épidémie de coronavirus qui pèse déjà lourdement sur les services de santé.

"C'est une course de vitesse engagée avec le virus, mais alors même que nous sommes au début, nous avons besoin de garder beaucoup de réactivité", a insisté le président Emmanuel Macron en visite à la Cellule interministérielle de crise avant un nouveau Conseil de défense.

L'épidémie a causé à ce jour la mort de 450 patients (78 supplémentaires en 24 heures) et contraint à hospitaliser 5.226 malades, dont près de 1.300 en réanimation, selon le dernier bilan du ministère de la Santé.

Près de 1.600 patients ont quitté les hôpitaux, guéris.

"La moitié des patients en réanimation ont moins de 60 ans", a rappelé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui a prévenu, en écho à l'Organisation mondiale de la santé, que l'épidémie touche aussi de "adultes jeunes".

La région Nouvelle-Aquitaine est désormais la septième région la plus touchée - après le Grand Est, la Corse, l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bourgogne Franche-Comté et Auvergne-Rhône Alpes.

- Tsunami -

"Face à l’urgence et à l’ampleur de l’épidémie", notamment en Ile-de-France, les hôpitaux de Paris (AP-HP) lancent un appel pressant aux "professionnels médicaux et paramédicaux disponibles dans les semaines à venir pour renforcer les équipes de ses 39 hôpitaux."


Bilan et expansion de la pandémie de Covid-19, au 20 mars à 11h GMT (AFP/)

"Rien n'est calme dans nos têtes de soignants … On attend la vague de patients graves en espérant que ce ne sera pas un tsunami", écrit le Dr Laurent Thines, neurologue du CHU de Besançon dans Mediapart.

La prolongation du confinement, décrété jusqu'à fin mars au moins, "n'a pas été actée" pour le moment, selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Mais tout laisse penser qu'elle le sera tôt ou tard comme en Italie, qui enregistre désormais le plus de décès au monde (plus de 4.000, devant la Chine).

Il "est assez probable que nous soyons obligés de prolonger le confinement", a convenu la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Il pourra cesser "quand le virus ne circulera plus", a insisté dans Le Figaro Olivier Véran, le ministre de la Santé, estimant le nombre total de malades en France à 20.000 - la majorité d'entre eux n'étant pas testés.

"Ne partez pas en week-end", a insisté le Pr Salomon vendredi soir: outre le "risque de nouveaux contacts" pendant le transport en voiture ou en train, "vous risquez de transporter sans le savoir le virus des grandes villes vers les campagnes", ou d'arriver "dans une zone où il n'y a pas forcément d'infrastructures sanitaires capables de prendre en charge beaucoup de malades".

Après les désormais traditionnels applaudissements qui résonnent à 20H partout en France pour remercier le personnel soignant, des Français ont organisé un apéro à leurs fenêtres pour "combattre la routine" de l'isolement.

- Mesures barrières -

Le N.2 du ministère de la Santé a encore appelé au respect des mesures barrières, du lavage de mains et de la distance minimale d'un mètre entre les individus.


Des gendarmes patrouillent sur la plage du Grand Crohot près de Lège-Cap-Ferret (Gironde) le 19 mars 2020 (AFP/MEHDI FEDOUACH)

M. Castaner a prévenu que les restrictions décrétées seront appliquées "de façon plus stricte encore" avec des contrôles dans les gares (seulement 15% des trains grandes lignes circuleront) et aéroports notamment, et des amendes forfaitaires de 135 euros en cas de "violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile".

Des personnes déjà verbalisées pour sorties non justifiées ont ainsi été placées en garde à vue pour "mise en danger de la vie d'autrui".

Des mesures plus sévères réclamées par de nombreux professionnels de santé.

Et les lieux fermés se sont multipliés, des quais de Seine à Paris ou ceux de la Garonne à Bordeaux à la Promenade des Anglais à Nice: la surveillance du bord de mer est exercée par drone muni d'un haut-parleur et un couvre-feu sera imposé dans les tout prochains jours, selon l'entourage du maire.

- Anosmie -

Outre la mise en place imminente d'un hôpital militaire près de Mulhouse, la marine nationale va évacuer ce week-end des patients de Corse vers le continent.


Des soldats préparent l'installation d'un l'hôpital militaire près de celui de Muhouse, le 20 mars 2020 (AFP/SEBASTIEN BOZON)

Le Pr Salomon a pour sa part évoqué "une recrudescence des cas d'anosmie", signalée par les ORL en lien avec le virus. Il s'agit d'une "disparition brutale de l'odorat sans obstruction nasale et qui peut survenir de façon isolée", qui nécessite absolument d'appeler son médecin traitant pour éviter toute automédication.

Sur le sujet sensible des masques, le gouvernement a reconnu des "difficultés logistiques" alors qu'un collectif de personnalités, dont le Pr Catherine Hill, épidémiologiste, appelle le gouvernement à "organiser la production de masques" et à "tester et isoler les personnes contaminées".

"On n'envoie pas les soldats au combat sans leur donner des casques", écrivent-elles dans le Parisien.

"Il y a eu beaucoup de détournement, abus, vols qui ne doivent pas restés impunis, nous devons faire en sortent que masques arrivent aux professionnels de santé", a convenu le Pr Salomon. Même si, selon lui, donner des masques à tout le monde serait "une fausse protection" car c'est "compliqué" à porter convenablement.

Cependant, de nombreuses professions au contact du public en réclament comme les policiers, les pompiers, les livreurs, les éboueurs ou les professionnels du bâtiment.

- "État d'urgence" -


Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, à Paris, le 19 mars 2020 (POOL/AFP/Ludovic MARIN)

Le Parlement a adopté définitivement, par un ultime vote du Sénat, le projet de loi de finances rectificative, volet financier des mesures d'urgence face à l'épidémie du coronavirus.

Combiné au projet de loi d'urgence voté dans la nuit en première lecture au Sénat et qui sera examiné samedi par l'Assemblée nationale, le texte prévoit un arsenal immédiat de 45 milliards d'euros pour aider les entreprises en difficulté et financer le chômage partiel des salariés.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a appelé les entreprises à verser une prime défiscalisée à leurs salariés, notamment à ceux qui "ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de travail" dans les secteur essentiels (alimentation, transports...).

La France s'emploie par ailleurs à organiser le retour d'environ 130.000 ressortissants bloqués à l'étranger, en général pour des vacances.

© 2020 AFP

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41 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

j.tavern
20/03/20 14:00

En Allemagne, entre autres par exemple, pas de confinement pourquoi en France. Vive les prochaines présidentielles en 2022 pour reconstruire notre pays dévasté par des décennies de politiques idiotes.
gars d'ain
20/03/20 14:12

Je note : "Les autorités veulent resserrer les boulons, et pour la première fois des personnes déjà verbalisées pour sorties non-justifiées ont été placées en garde à vue pour "mise en danger de la vie d'autrui"


On se moque du monde :


Qui a mis en danger la vie d'autrui avec des moyens immunodétriprimés pour les hôpitaux et la santé ?

Qui n'a pas acheté les masques et tutti quanti ? Qui a dit qu'il n'avait plus d'argent pour la santé ?

Qui a supprimé les lits, qui a supprimés des places et des services d'urgence ????

Qui a nié les effets de chloroquine dernièrement ?

Qui a nié les avancées chinoises en la matière pour ne pas en tenir ?

Qui n'a pas mis en place cette solution de traitement rapidement ?

Qui met en danger la santé du personnel soignant car il n'a pas été incapable de conserver des moyens suffisants pour lutter efficacement contre une épidémie de masse ?


Va falloir aussi verbaliser à la source ... non ?


CRI74
20/03/20 14:13

En Allemagne justement ...

Un discours rationnel, chiffré et glaçant, prononcé par le président du Robert Koch-Institut, Lothar Wieler, lors de sa conférence de presse quotidienne : "Si l'on ne réussit pas à diminuer fortement les contacts , il est possible qu'en l'espace de deux ou trois mois il y ait dix millions de personnes contaminées. Nous pouvons tous contribuer à ce que ce scénario ne se réalise pas".

Prochaine étape après plusieurs appels à la raison de la chancelière : le confinement !

manuborelli
20/03/20 14:21

a la campagne c'est vrai ça pue la merde.

on est des ploucs de culs terreux nourris à la bouse de vache ce n'est pas moi qui le dit c'est nicky.

mais en cas de covid 19 on a un jardin avec des arbres et des oiseaux.

trois jours qu'il fait un grand soleil, le bruit des tondeuses, les karchers, demain le barbecue pfff.

pas un flic à l'horizon.

j'ai l'impression d'habiter sur une autre planète.

bon je vous quitte j'ai les merguez qui vont cramer.

bisous bisous.

Message complété le 20/03/2020 14:23:23 par son auteur.

la vengeance du serpent a plumes.

Tous les commentaires Cac 40

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