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Coronavirus: prises à la gorge, les compagnies aériennes sabrent des milliers d'emplois


Actualité publiée le 29/04/20 18:59

Virgin Australia a annoncé mardi se mettre volontairement en cessation de paiements, devenant la première grande compagnie aérienne à s'effondrer sous le choc de l'épidémie de coronavirus (AFP/Archives/Saeed KHAN)

Les compagnies aériennes assommées par la crise du coronavirus et sans perspectives de rebond avant de longs mois, voire des années, suppriment des emplois par milliers, entraînant dans leur chute toute la filière aéronautique.

Face à un trou d'air qui pourrait durer - jusqu'à deux ou trois ans disent les experts, et certains grands patrons du secteur- les plans sociaux se succèdent.

British Airways a annoncé mardi la suppression de 12.000 emplois, sur un total de 42.000.

La même journée, la scandinave SAS et l'islandaise Icelandair ont annoncé le départ de 5.000 employés pour la première et 2.000 pour la seconde.

Les professionnels du secteur, habitués à encaisser les chocs et à rebondir rapidement - comme après le 11 septembre 2001 ou la crise financière de 2008 - redoutent cette fois le double effet d'une récession mondiale et de la prudence de voyageurs tétanisés par la propagation rapide et mondiale du coronavirus.


La compagnie aérienne British Airways prévoit de supprimer jusqu'à 12.000 emplois (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives/George Pimentel)

"De nombreuses compagnies se sont retrouvées en défaut de paiement (...) les gouvernements apportent un soutien substantiel mais la situation reste extrêmement fragile", a commenté mardi Brian Pearce, le responsable financier de l'Association internationale du transport aérien (Iata).

"La situation n'est pas réglée du tout. En début d'année les compagnies disposaient en moyenne de deux mois de réserves de trésorerie qu'elles ont déjà épuisées", a-t-il ajouté.

- Aide des États -

En mars, le trafic aérien mondial a enregistré la plus forte baisse de son histoire récente avec une chute de 52,9% par rapport à la même période de l'an dernier, retombant au niveau de 2006, selon l'Iata, qui estime que 25 millions d'emplois dans le secteur de l'aviation et les activités associées sont menacés dans le monde.

Il y a un peu plus d'une semaine, le géant australien Virgin Australia (10.000 emplois) s'est volontairement mis en cessation de paiements, devenant la première grande compagnie aérienne à s'écrouler.

En Norvège, la compagnie à bas coûts Norwegian Air Shuttle a annoncé le 20 avril la mise en faillite de quatre filiales, menaçant 4.700 emplois.

Étranglées par d'importants coûts fixes, les compagnies ont appelé au secours les États.


Des avions de la compagnie Air France sur le tarmac de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 24 mars 2020 pendant l'épidémie de coronavirus (AFP/Archives/Thomas SAMSON)

Les gouvernements français et néerlandais ont annoncé vendredi des aides pour les deux branches du groupe Air France-KLM sous formes de prêts directs ou garantis, pour un montant total de 9 à 11 milliards d'euros.

Pour "assurer sa solvabilité", le groupe Lufthansa est en discussion avec les pouvoirs publics des quatre pays où il est implanté, l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, et la Suisse.

En Allemagne, où les discussions se prolongent, Lufthansa pourrait recevoir des aides de l'Etat à hauteur de 9 à 10 milliards d'euros, selon différents médias.

L’État suisse a annoncé mercredi qu'il allait garantir 1,2 milliard d'euros de prêts aux filiales suisses de Lufthansa, Swiss et Edelweiss

Condor, filiale du voyagiste en faillite Thomas Cook, va pour sa part recevoir 550 millions d'euros de prêts garantis par les pouvoirs publics allemands.

Mercredi, douze pays européens, dont la France et la Pologne, ont demandé à la Commission européenne de suspendre l'obligation faite aux compagnies aériennes de rembourser les passagers dont les voyages ont été annulés à cause du coronavirus. Ils demandent à ce que ces compagnies puissent imposer des avoirs à la place, pour éviter de "graves problèmes de trésorerie" .

Derrière les compagnies, tout un secteur souffre.

L'industrie aéroportuaire mondiale devrait perdre 76 milliards de chiffre d'affaire en 2020, selon sa fédération, l'ACI.


Un employé de Boeing devant l'usine de Renton où sont fabriqués les 737 MAX, le 20 avril 2020 (AFP/Archives/Jason Redmond)

Le constructeur Airbus voit arriver des demandes de report de commandes d'avions. L'avionneur européen, qui a publié mercredi une perte nette de 481 millions d'euros pour les trois premiers mois de l'année, a déjà ralenti sa production et a pris des mesures de chômage partiel.

Son concurrent américain Boeing a demandé une aide gouvernementale d'au moins 60 milliards de dollars pour lui et ses 17.000 sous-traitants, mais refuse toute entrée de l’État fédéral à son capital.

Il a confirmé mercredi une réduction de ses effectifs mondiaux d'environ 10%, à l'occasion de l'annonce d'une perte nette au premier trimestre de 641 millions de dollars.

© 2020 AFP

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3 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

tirelire19
29/04/20 19:24

Est ce que les banques centrales ont le pouvoir d' empêcher la suppression de milliers d' emplois dans le secteur aérien ?

mika57
29/04/20 20:05

Constat de la crise de coronavirus :

Les entreprises suppriment des emplois pour se sauver elles-mêmes

Alors que les Banques Centrales et les États ont prévenu qu'elles les sauveraient de toute façon


Du coup, à quoi servent les suppressions d'emplois ? Ou l'argent des BC ? Puisque l'une ou l'autre mesure servira à sauver les entreprises

Y a une variable en trop dans l'équation...

Et s'il y a suppressions d'emplois (donc économie en termes de coûts) + argent magique des BC, que faire de tout cet argent ? Investir, ou payer les actionnaires ? Vous avez déjà la réponse je pense



Ça questionne aussi sur la fameuse reprise en V ou en U, qui, à mon avis, sera un gros L et pas autre chose, surtout avec le débarquement de la 2ème vague. Parce qu'il va falloir m'expliquer comment les entreprises vont se mettre à produire en masse des voitures, faire voler les avions, pour rattraper les mois de disette et d'arrêts, avec beaucoup moins d'employés sur les chaines de montage ou ailleurs

Et même en doublant le temps de travail (en doublant le salaire ? LOL), ça ne sera pas suffisant


Bref, de l'enfumage, avec le silence qui vaut acceptation de la part des populations

Mais tant que les McDo restent ouverts, tout va bien, non ?

J'attends les Municipales avec impatience, ça risque d'être drole

fipuaa
29/04/20 20:22

Ben aides soutenues, occasion de dégraisser du personnel de ne pas verser de dividendes de défiscaliser de… refait monter les chiffres en rebond technique mais les CA des T2/T3/T4 et annuels vont ramener à la réalité pour une année 2020 qui devrait faire mal non?

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