Crise bancaire, pensez à l'or pour vous protéger

Le mois de mars 2023 a décidément été particulièrement violent pour le système bancaire, au point de rappeler à certains les heures sombres de 2008. Certes, l'ampleur actuelle des turbulences n'a encore rien à voir avec celle qui succéda à la crise des subprimes, mais on ne peut toutefois s'empêcher de voir quelques similitudes.

D'abord un départ de feu dans une banque secondaire des Etats-Unis (SVB), puis une autre, une autre encore avant que la menace de l'incendie commence à s'étendre à tout le secteur, y compris en Europe (Crédit Suisse, Deutsche Bank) malgré les plans coupe-feu dont on perçoit la relative réactivité, c'est vrai, mais aussi et surtout les limites.

Dans ces conditions, les investisseurs soucieux de préserver la valeur de leur capital peuvent naturellement être amenés à envisager une réallocation de leurs actifs en dehors du système bancaire. Et cette débancarisation, généralement partielle, se déroule presque toujours de la même façon, en favorisant là encore presque toujours les mêmes choix d'investissement. A commencer par l'achat d’or.

En effet, on remarque qu'à chaque fois que les marchés financiers traversent des périodes d'incertitude et de volatilité, de nombreux investisseurs se tournent vers l'or comme une valeur refuge sûre. Parce qu'on a beau dire, même s'il n'est plus la référence monétaire ultime depuis cinq décennies maintenant, l'or a toutefois prouvé sa valeur en tant que réserve de richesse tout au long de l'histoire humaine, un moyen de figer et de protéger le pouvoir d'achat de son capital lors des crises économiques ou politiques.

Le cours de l'or peu sensible aux politiques des banques centrales

Le métal précieux doit cette particularité à sa nature-même, une valeur intrinsèque qui ne doit rien aux différentes politiques monétaires des banques centrales, lesquelles ne peuvent donc l'altérer ou le déprécier, au contraire de ce qui se passe avec les devises fiduciaires sujettes à l'inflation et aux dévaluations en cas de crise. C'est pour cela que, même aujourd'hui en 2023, l'or reste une source de diversification efficace qui peut aider à réduire les risques pour les investisseurs. Sans compter que le cours de l'or est assez peu corrélé aux autres classes d'actifs, comme les actions et les obligations, ce qui en fait un moyen efficace de réduire la volatilité d'un portefeuille, même lorsque les marchés s'agitent.

Débancariser, d'accord, mais comment ?

Avant toute chose, il n'est pas question de suggérer un abandon pur et simple du système bancaire. D'abord parce qu'il semble pour le moins improbable que quiconque puisse aujourd'hui se passer d'un compte bancaire, ne serait-ce que pour ses relations avec l'Etat ou encore la gestion de ses activités professionnelles, même si de nombreuses entreprises offrent aujourd'hui des services de paiement, d'encaissement ou même d'investissement sans banque. Mais aussi parce que la banque reste encore le moyen le plus simple et le plus efficace de fluidifier l'économie à travers les échanges monétaires qu'elle permet entre tous les individus, les entreprises et les institutions, de manière pratiquement universelle. La débancarisation, nécessairement partielle, doit plutôt être vue comme une diversification de ses investissements en dehors du système bancaire traditionnel.

Pourquoi l'achat d'or en particulier ?

Bien évidemment, les épargnants ont depuis longtemps compris qu'ils pouvaient placer une partie de leurs économies dans des comptes-titres par exemple, grâce auxquels ils peuvent acheter et vendre des actions, des obligations ou d'autres produits financiers, sans avoir à passer par une banque. Les assurances-vie aussi permettent à l'investisseur de placer son argent dans différents types de fonds en dehors du réseau bancaire. Et comment ne pas évoquer l'immobilier, investissement tangible et solide par définition, qui reste l'alternative sécurisée évidente aux placements financiers plus aléatoires.

Mais toutes ces options, à part peut-être l'assurance-vie dans une moindre mesure, présentent au moins deux inconvénients.

Le premier réside dans leur ticket d'entrée : tout le monde n'a pas les moyens d'acheter un bien immobilier ou de déposer une somme suffisante sur des actions en bourse pour que l'opération ait du sens, sachant que dans ce dernier cas ladite somme peut en outre être perdue. En revanche, contrairement aux idées reçues, tout le monde peut acheter de l'or à partir de quelques euros (le gramme se négocie actuellement aux alentours de 59 €). Et la valeur de cet or peut rester entièrement disponible, selon que l'on aura fait le choix de passer par un intermédiaire qui associera une carte de paiement au compte sur lequel viendra s’inscrire la valeur des métaux précieux achetés (VeraCash par exemple).

Car c'est là que réside le deuxième inconvénient des moyens habituels de débancarisation : le manque de liquidité. Difficile en effet de récupérer rapidement tout ou partie des sommes investies en comptes-titres, en assurance-vie ou dans un immeuble. Un minimum de quelques semaines est souvent requis.

Si on ajoute l'inaltérabilité quasi infinie de l'or et sa préservation même en cas d'effondrement de l'économie (oui, même un bien immobilier finit par se dégrader, voire tomber en ruine au bout d'un certain temps), le métal jaune semble bien constituer l'option la plus intéressante pour les épargnants qui cherchent à protéger leur patrimoine. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si ce mode d'épargne a été privilégié durant des siècles, dans toutes les couches de la société.

Jusqu'à ce qu'on persuade les gens, à commencer par les plus modestes, que leur capital serait mieux protégé dans les banques...

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