(ABC Bourse) - Présenté à Meudon, le prototype "Hipster" de Dacia promet une alternative électrique urbaine sous la barre des 15.000 euros. Un pari audacieux, mais encore suspendu à plusieurs inconnues.
Karine Adt, Directrice Générale Dacia
Il n’a fallu que trois mètres et moins de 800 kg à Dacia pour relancer le débat sur la voiture électrique abordable. Dévoilé ce lundi dans le cadre étonnant du Hangar Y de Meudon, le prototype "Hipster Concept" entend secouer un marché freiné par la hausse des prix. Avec son allure cubique, sa vitesse plafonnée à 90 km/h et ses équipements réduits à l’essentiel, cette mini-voiture urbaine incarne la vision radicale d’un futur véhicule du quotidien.
Le constructeur low cost du groupe Renault vise un prix d’appel sous la barre symbolique des 15.000 euros, en réponse directe à l’inflation continue des modèles électriques. Entre simplification technique, design dépouillé et ambition industrielle, Dacia trace une voie à contre-courant.
Le Hipster Concept, un OVNI électrique taillé pour la ville
Plus court qu’une Twingo, le prototype Hipster revendique quatre vraies places et une autonomie de 150 km. Suffisant, selon Dacia, pour les trajets du quotidien, les jeunes conducteurs, ou les familles en quête d’un second véhicule. Pour maintenir le prix bas, le constructeur a tout épuré : une seule couleur, des vitres coulissantes manuelles, des sièges en toile, des sangles à la place des poignées de portière, et même des feux arrière accessibles depuis la lunette.
Derrière ce design minimaliste, l’idée est claire : proposer une voiture urbaine simplifiée, conçue pour des usages courts et récurrents. Une stratégie qui pourrait séduire, à condition de franchir plusieurs obstacles réglementaires et industriels. La nouvelle directrice générale de la marque, Katrin Adt, assure que le concept pourrait ne pas rester qu’une vitrine : "un concept de la vision audacieuse de Dacia pour une mobilité locale, abordable et quotidienne".
Elle ajoute : "Au sein du groupe Renault, nous disposons potentiellement de tous les atouts nécessaires pour concrétiser ce projet".
Réglementation européenne, production locale : les défis à relever
Ce prototype s’inscrit aussi dans une campagne menée par Renault et Stellantis pour créer une nouvelle catégorie de véhicules entre les quadricycles (L7) et les voitures classiques (M1). Une zone grise réglementaire qui permettrait de contourner certaines normes coûteuses liées à l’homologation des voitures électriques actuelles. Ces règles, jugées inadaptées aux usages urbains par plusieurs constructeurs, font actuellement l’objet de discussions à Bruxelles.
Mais rien n’est encore joué. Selon David Durand, directeur du design de Dacia : "La réglementation va aussi sûrement imposer de produire le véhicule en Europe". Un enjeu supplémentaire alors que l’Europe vise une relocalisation de sa production automobile.
Katrin Adt reste toutefois optimiste : "Nous restons vigilants aux évolutions technologiques et réglementaires, mais notre ambition est claire, si l'opportunité se présente de le produire en série, nous sommes prêts".
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